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Marine Le Pen a rendu hommage dimanche lors de son meeting à Perpignan, où l'électorat pied-noir est important, aux harkis et aux rapatriés d'Algérie, en réaffirmant son opposition à toute commémoration des accords d'Evian.
Faisant un parallèle avec la pénalisation de la négation du génocide arménien, la présidente du FN a estimé que "la première chose qu'il aurait fallu faire, c'est de respecter la promesse qui a été faite aux Français d'Algérie, celle de leur témoigner la reconnaissance de la communauté nationale".
Pour Marine Le Pen, il fallait "régler d'une manière définitive par une loi-cadre les questions patrimoniales et morales liées à l'exode de ces mêmes rapatriés, de ces harkis, ce que je fais dans mon projet présidentiel".
Il fallait aussi, selon elle, "réaffirmer notre opposition à toute commémoration du 19 mars 1962", date des accords d'Evian marquant la fin de la guerre d'Algérie.
"Je vous ai compris, vous avez déjà donné", a-t-elle ajouté dans une salle de 1.500 personnes pleine à craquer et chauffée à blanc. Une référence aux propos lancés à l'époque par le général de Gaulle, personnage honni par l'extrême droite nostalgique de l'Algérie française, mais dont Marine Le Pen se réclame parfois aujourd'hui. Fondé en 1972, notamment par des partisans de l'Algérie française, le FN a toujours fait de la question des harkis un symbole.
Marine Le Pen a consacré toute une partie de son discours à la "valeur travail", reprenant un thème cher à Nicolas Sarkozy en 2007.
Elle a notamment appelé à "mettre fin à l'absurde collège unique", à la revalorisation des "travaux manuels" et à "l'apprentissage à 14 ans".
La présidente du FN a affirmé que "le chômage a été utilisé comme une variable d'ajustement", car "ils ont besoin du chômage pour peser à la baisse sur les salaires".
Même raisonnement pour la précarité du travail. "Je dis, moi, qu'elle a été construite et voulue par le pouvoir en place", car "c'est tellement plus facile d'empêcher un salarié de réclamer quoi que ce soit quand il vit dans la peur du chômage".
Dans cette région où le FN fait parmi ses meilleurs scores, Marine Le Pen a aussi soigné ses fondamentaux, comme la préférence nationale, rebaptisée "patriotisme social", mais qui consiste toujours à réserver un traitement différencié aux étrangers en les privant d'aides sociales.
"Il va falloir contrôler ce qu'on appelle pudiquement les trains de vie suspects", a poursuivi Marine Le Pen, parlant de "berlines flambant neuves" dans "les camps de Roms", sous des applaudissements nourris.
A plusieurs reprises, Marine Le Pen a quitté son pupitre et poursuivi son discours en marchant sur l'estrade, comme le faisait son père lors de ses précédentes campagnes.
La Montagne - 29/01/12