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Il était resté caché depuis plus d'un siècle dans un coin du laboratoire de Thomas Edison, et on le croyait définitivement perdu. Un simple cylindre de cire. Dedans, une voix. Celle d'Otto von Bismarck, grand chancelier d'Allemagne dans la seconde moitié du XIXe siècle.
La découverte, révélée lundi 30 janvier par le Thomas Edison National Historical Park dans le New Jersey, permet d'entendre ce personnage historique pour la première fois, précise un article du New York Times.
Pour ouïr ces voix tout droit sorties du passé, gravées par un phonographe dans ces drôles de cylindres, il a fallu convertir les signaux électriques en fichiers WAV, puis les faire identifier par deux historiens des sons. Les enregistrements contiennent également quelques bribes de parole d'un militaire allemand, Helmuth von Moltke, né en 1800, ainsi que des chants et rhapsodies allemandes et hongroises, et enfin, pense-t-on, le premier enregistrement d'une œuvre de Chopin.
En 1889, Edison envoie un de ses collègues, un certain Adelbert Theodor Edward Wangemann, en Europe, pour présenter sa grande découverte, le phonographe, à l'exposition universelle de Paris. Ce dernier en profite pour faire un tour dans son Allemagne natale, promenant le très moderne appareil – qui permet d'enregistrer et de rediffuser des sons – chez des artistes renommés de son temps comme chez des membres de la haute société prussienne.
Parmi eux, Bismarck, donc, alors chancelier. Ce dernier se prend à réciter, devant l'oreille évasée du phonographe, des poèmes et chansons en anglais, en latin, en allemand et en français, rapporte le New York Times. Et même, alors que la guerre de 1870 n'est pas très loin, la Marseillaise. Ces instants d'enthousiasme lyrique passés, il donnera quelques conseils à son fils (sur les vertus de la modération), qui les écoutera ensuite, magie, depuis Budapest.
Jusqu'ici, seul un morceau de Brahms passablement détérioré était revenu de ce voyage du phonographe en Europe. Ces nouveaux enregistrements réhabilitent les mérites de l'appareil d'Edison, et viennent s'ajouter à une collection chère aux historiens du son. Depuis quelques années, ceux-ci se réjouissent de pouvoir "écouter l'histoire" grâce à ces fragments sonores, dont, par exemple une comptine Au clair de la lune de 1860, récemment déchiffrée
Le Monde - 01/02/12
Commentaires
Emouvant d’entendre cette voix, même si elle parait lointaine.
Il vaut mieux écouter sa voix dans la seconde vidéo, "Ecoutez la voix...", et bien monter le son: on entend des paroles distinctes, La Marseillaise en particulier. C'est très étrange, en effet...
Le génie d'Edison!