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Marseille - Ségolène Royal en campagne "avec ardeur et loyauté"

SR

    Photo : Reuters 

 POLITIQUE - Après quelques mois de voyages pour digérer l'échec des primaires, puis une rencontre avec Libération afin d'annoncer son entrée dans la campagne de François Hollande (lire), Ségolène Royal faisait ce mardi à Marseille son premier déplacement de campagne. Elle n'est plus candidate ? Celui qui aurait coupé tous moyens de communication depuis six mois ne s'en douterait pas. La foule attend le TGV en provenance de Paris, les passagers s'approchent en apprenant que l'on attend Ségolène. Avant de l'accueillir sur le quai, Patrick Mennucci, coordinateur de sa campagne en 2007, a tweeté fièrement que "déjà 55 journalistes" se sont accrédités pour la suivre. Alors dès sa descente, la bulle hérissée de perches et de micros se reforme autour de l'ex-candidate dès son arrivée...

Elle s'engouffre dans une voiture tandis que les journalistes se pressent dans un car trop petit qui doit la suivre. Enfin qui devait la suivre: là il s'est trompé de sortie et s'est encastré dans le portique de la gare, trop bas. Le temps de se sortir de là à reculons,la troupe rate le premier rendez-vous, dans une crèche. Toujours très maîtresse de son image, Ségolène rassure les retardatares. Elle va répéter ce qu'elle vient de dire, qu'elle est là pour faire campagne "avec ardeur et loyauté", mais pas ici à côté de sa voiture. Il faut revenir quelques pas en arrière dans le quartier, afin d'être entouré de jeunes. Dans le soin qu'elle apporte en permanence au cadre dans lequel ses mots s'inscrivent, on se dit que tout ne s'est pas cassé avec ce premier tour des primaires 2012.

Son message du jour : assez de commisération envers les quartiers populaires. "La France ne se relèvera pas sans eux, commence-t-elle. Est-ce normal que ce soit l'ambassadeur des États-Unis qui vienne dans nos quartiers repérer les talents de demain ?" Elle promet que ces quartiers sont une priorité "dans le programme de François Hollande", puis ajoute: "Je ne veux pas les plaindre. On attend d'eux aussi du courage et de la volonté. Bien sur qu'il y a des injustices, des discriminations. Mais chacun doit être courageux, se prendre en main, avancer, puis tendre la main à ses petits frères et petites sœurs".

Le convoi doit repartir vers un collège, alors on mise sur la voiture d'un collègue: il se place dans le sillage des agents de sécurité. Cette fois on ne sera pas en retard. Mais ils ne connaissent pas le trajet et se perdent dans les quartiers Nord, font demi-tour. A l'arrache, on rattrape cependant le convoi juste à l'arrivée devant le collège. Le principal fixe la règle : ok on laisse entrer tout le monde, mais pas plus de trois caméras à la fois dans les classes. Dans une classe, les élèves n'en reviennent pas.

Dans un cour de physique chimie, Ségolène Royal se fait expliquer l'accompagement des élèves motivés par de jeunes ingénieurs. Elle martèle son message : les quartiers populaires ne sont pas un poids mais un atout, à condition qu'ils se prenent en charge, n'attendent pas d'être assistés sans effort. "Il y a un potentiel incroyable dans ces quartiers ! Regardez ces regards volontaires ! Mais il faut travailler, et vous réussirez".

Pendant qu'elle rencontre ensuite des parents d'élève, son fils Thomas répond patiemment aux questions dans un couloir. "Ils n'ont pas besoin de moi pour se parler, dit-il. Ce sont deux leaders du Parti socialiste." Il reconnait que ce n'est pas courant de faire deux campagnes présidentielles de suite pour l'un puis l'autre de ses parents, mais ajoute en souriant: "en même temps c'est pour le même parti, c'est déjà plus simple".

Ensuite, il y a la traditionnelle remontée à pied du centre-ville, avec mur de caméras et de musclés entre la candidate et la population. Le car et les voitures ont saturé totalement la circulation, alors les passants râlent un peu. "D'habitude, vous dites que les politiques viennent jamais vous voir", observe une jeune femme. "Ben oui faut qu'ils viennent mais sans bloquer la circulation", répond un monsieur. Ségolène entre chez un boucher arabe, remarque un rayon laiterie: "Vous avez de la crème fraîche du Poitou-Charente ! Félicitation, c'est ça le métissage culturel." Le patron, très fier, dit qu'il va voter pour elle. Ségolène Royal est déjà repartie. Elle prend le temps de réagir à l'incident de l'après-midi à l'Assemblée. "La parole est libre à l'Assemblée, dit-elle. C'est le coeur battant de la République, là où les élus s'expriment. (...)  Je connais bien Serge Letchimy, il est descendant d'esclaves. Il a toute légitimité pour poser une question sur le sens de la civilisation."

Puis l'heure du meeting du soir approche, il ne faut plus traîner. Pour faire patienter les militants, dans une salle du centre de Marseille, Saïd Marignane, ancien de prodige Namor qui fait les coeurs sur le dernier album d'IAM, (ré)chauffe le public. D'un rap qui s'intitule "J'veux du fond, du gros fond !"

Olivier Bertrand

Libémarseille - 07/02/12

Commentaires

  • Intéressant reportage : on est en plein délire, le morceau de bravoure étant : un boucher arabe qui vend de la crème fraîche du Poitou à Marseille : c’est ça le métissage culturel ! Il faut dire que depuis quelques années on avait oublié ce genre de ‘ségolèneries’ !

  • BRAVO POUR LE GAG ! ségo va surement louer un studio dans le quartier , y laisser sa voiture garée la nuit , n a pas peur du viol....jouer à l instit angélique parmi ces chéres tétes...blondes !! , POUR NE PAS RIGOLER il faut vraiment avoir du "flegme" ou plus simplement...."tout à fait étranger" à ce genre de milieu....GAUTHIER MICHEL

  • Elle est vraiment GROTESQUE !!!

  • Sur le Crif, justement, on n'apprécie pas du tout les déclarations de ce Serge Letchimy !

    Elle manque de finesse... de "feeeling"...

  • Continue comme ça Dégueulène !
    Pour que les Français ouvrent enfin les yeux !

Les commentaires sont fermés.