Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a assuré, mardi 21 février après-midi, à l'Assemblée nationale, que les prochaines élections législatives se dérouleraient "en application des textes actuels", excluant tout ajout d'une part de proportionnelle d'ici là.
Plus tôt dans la matinée, lors du petit déjeuner de la majorité, Nicolas Sarkozy avait récusé une telle réforme applicables pour les législatives de 2012, selon des participants joints par Le Monde. "Quand j'ai parlé de cela, ce n'était pas pour les élections à venir, a-t-il déclaré. Ceux qui évoquent l'hypothèse d'un changement pour les prochaines élections ne sont pas autorisés à le faire, c'est une stupidité."
Le chef de l'Etat, selon ces participants, visait ainsi ceux qui dans son propre entourage, ont répandu la rumeur d'une mise en place de cette réforme avant juin 2012.
Pourtant, en début d'après-midi, Nicolas Sarkozy, interrrogé par Le Monde en marge d'un déplacement en Poitou-Charentes, a démenti avoir tenu de tel propos, affirmant que sa décision n'était pas prise sur la date de mise en place de sa réforme sur la proportionnelle. Il a ajouté qu'il aurait l'occasion d'évoquer le sujet mercredi soir, sur France 2.
"IMPOSSIBLE, INIMAGINABLE"
Comme Claude Guéant, Bernard Accoyer a lui aussi formellement exclu l'instauration d'une dose de proportionnelle pour les prochaines élections législatives de juin. "C'est impossible, inimaginable", a répondu le président (UMP) de l'Assemblée nationale, interrogé sur cette hypothèse après la proposition évoquée par Nicolas Sarkozy, dimanche à Marseille, de corriger "à la marge" le mode de scrutin.
"Il n'est pas possible de modifier le mode de scrutin dans l'urgence, a insisté M. Accoyer. Il est totalement déraisonnable d'envisager un changement avant les élections de juin. J'écarte totalement un tel scénario. Prétendre que l'on peut faire autrement n'a pas de sens."
Le président de l'Assemblée a par ailleurs appuyé la proposition présidentielle de réduire le nombre de parlementaires. "La France compte 999 parlementaires : 577 députés, 348 sénateurs et 74 députés européens. Ça fait beaucoup. Il y a une nécessité de moderniser le pays et d'optimiser le fonctionnement des institutions. Cette hypothèse est légitime", a-t-il déclaré, rappelant que c'était François Mitterrand qui avait augmenté de 86 le nombre de députés "pour faire passer la proportionnelle en 1986". M. Accoyer s'est félicité que "le président [ait] donné cette orientation", avant de se reprendre pour convenir qu'il s'agissait du "candidat" Sarkozy.
PROPOSITION DE DEUX DÉPUTÉS DE LA DROITE POPULAIRE
Lundi, en recevant des représentants de la presse parlementaire, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Patrick Ollier, avait lui aussi jugé "impossible" de modifier le mode de scrutin avant les législatives de juin. "Nicolas Sarkozy est dans cette réflexion, il a envie de donner cette respiration. L'intention politique est clairement établie. Comment il a envie de le faire, je ne le sais pas. Ce que je sais, c'est que c'est impossible de le faire avant juin", a estimé le ministre.
Pourtant, dans la matinée, deux députés de la Droite populaire, Richard Mallié et Philippe Meunier, avaient annoncé le dépôt d'une proposition de loi instaurant une dose de proportionnelle pour les élections législatives, qui concernerait 40 députés de Paris, Lyon, Marseille et des représentants des Français de l'étranger. "C'est possible dès juin 2012", estiment-ils. Pourtant, il y a peu de temps disponible : les travaux parlementaires devraient être suspendus aux alentours du 7 mars en vue des campagnes présidentielle et législatives.
Patrick Roger
Le Monde - 21/02/12
Commentaires
Comme a dit Marine : ‘parole, parole, parole’ !
Toutes ces paroles en l'air vont lui retomber sur le nez !
Ca va lui faire mal, elle n'a pas le nez protégé par un amortisseur.
@ jewdocha: mais je ne pensais pas à MLP, mais à Sarkozy !