Par une dépêche de l’agence Reuters du 17 février 2012, on apprend que, vraisemblablement à la demande des Etats-Unis et de l’Union européenne, SWIFT, organisme de transactions financières transfrontalières, serait prêt à supprimer les banques iraniennes de ses circuits informatiques, ce qui signifie en clair que tout transfert d’argent vers l’Iran deviendrait impossible.
A défaut d’une guerre, l’asphyxie économique et alimentaire est tout aussi redoutable, car elle touche l’ensemble de la population destinée à la mort lente. Cette menace découle toujours des accusations lancées contre l’Iran de poursuivre son programme nucléaire à des fins militaires. Or, selon certaines informations contraires mais confirmées, de hauts dirigeants tant israéliens qu’américains affirment qu’il n’en est rien (*). On trouvera ci-après cette dépêche in extenso.
Polémia
LEAD 1-Iran-La société financière Swift prête à appliquer les sanctions
BRUXELLES, 17 février (Reuters) - La société Swift, organisme de transactions financières transfrontalières, a annoncé vendredi qu'elle était prête à mettre en œuvre les sanctions imposées contre les institutions financières iraniennes par les Etats-Unis.
Dans un communiqué, Swift, acronyme anglais de « société pour les télécommunications financières interbancaires mondiales », ajoute qu'elle est prête à en faire de même lorsque les nouvelles sanctions décidées par l'Union européenne seront arrêtées.
Swift, coopérative contrôlée par certaines des plus grandes banques de la planète et dont le siège est près de Bruxelles, dit avoir informé ses partenaires de sa décision.
Dans un courriel, elle précise « se tenir prête à agir et à suspendre ses services aux institutions financières iraniennes sanctionnées dès qu'elle aura des précisions sur les mesures de l'UE actuellement en préparation ».
La société ajoute par ailleurs suivre de près le cheminement législatif d'un projet de loi adopté par une commission du Sénat américain en vue d'isoler les institutions financières iraniennes.
Swift, dont le rôle est essentiel dans les échanges financiers internationaux, traite en moyenne chaque jour 18 millions d'ordres de paiement entre des banques et d'autres institutions financières dans 210 pays.
Dix-neuf banques et 25 institutions financières en Iran ont échangé environ deux millions de messages en 2010. Parmi elles figurent des banques accusées de financer le programme nucléaire iranien ou le terrorisme : Mellat, Post, Saderat et Sepah.
Swift, fondée en 1973, n'a jamais exclu un pays de son réseau jusqu'ici.
Sous le coup des sanctions financières, l'Iran a commencé à proposer des paiements en or ou des accords de troc - pétrole contre nourriture - pour se procurer des denrées.
Les nouvelles sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne pour punir la poursuite par l'Iran d'activités nucléaires qu'ils jugent suspectes n'interdisent pas la vente de produits alimentaires à l'Iran mais compliquent les transactions financières internationales qui l'accompagnent.
L'effondrement du rial, la monnaie iranienne, face au dollar en conséquence du renforcement des sanctions, a provoqué une flambée du prix de denrées comme le riz, le pain ou la viande qui a doublé ces derniers mois.
Les Occidentaux accusent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, des soupçons renforcés par un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en novembre. L'Iran affirme poursuivre uniquement un programme d'énergie nucléaire civile. (Philip Blenkinsop, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français, Reuters 17/02/2011)
Polémia
26/02/2012
Note de la rédaction :
(*) L'annonce pourrait écarter tout risque de guerre contre l'Iran. « La République islamique ne cherche pas la bombe atomique. » Ce n'est pas Téhéran, mais les services secrets américains qui l'affirment. Selon le Los Angeles Times, le dernier rapport hautement secret de 16 agences du renseignement américain, divulgué en 2011 auprès des décideurs du pays, est formel. Si Téhéran poursuit bien des recherches pouvant aboutir à la capacité de fabriquer une arme atomique, il ne souhaite plus s'en doter depuis 2003. En d'autres termes, si l'Iran continue l'enrichissement d'uranium à faible niveau, ce que lui autorise le Traité de non-prolifération (TNP) nucléaire, dont il est signataire - à l'inverse d'Israël, de l'Inde et du Pakistan -, aucune preuve significative n'indique qu'il cherche la bombe. (Le Point.fr 24/02/2012)
Image : SWIFT
Polémia (reprise Reuters)
Commentaires
«vraisemblablement à la demande des Etats-Unis et de l’Union européenne» : sans doute, mais surtout de l’Israël !
Et comme pour l’Irak, la question n’est pas de savoir si l’Iran veut faire la bombe atomique, mais si les USA vont se décider à envahir l’Iran.