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Le chômage a augmenté: Sarkozy parle d'une "reprise économique sensible" !

Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté en février pour le 10ème mois consécutif. Nicolas Sarkozy préfère mettre en avant la "baisse tendancielle de l'augmentation" signe d'une "amélioration de la situation" et "d'une reprise économique sensible". Une vision très optimiste...

Nicolas Sarkozy propose d'obliger les chômeurs à suivre une formation qualifiante à l'issue de laquelle ils seront tenus d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel ils auront été formés.
Nicolas Sarkozy propose d'obliger les chômeurs à suivre une formation qualifiante à l'issue de laquelle ils seront tenus d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel ils auront été formés.
REUTERS/Francois Mori/Pool

Le chômage, talon d'Achille de Nicolas Sarkozy ? C'est une évidence. Le président candidat en est si conscient qu'il s'est lui-même chargé de dévoiler la tendance des chiffres de Pôle emploi lundi matin, avant leur publication en fin de journée. Un exercice de pré-annonce jusque là réservé à ses ministres. Mais il y avait urgence à déminer ces statistiques de février qui seront les dernières avant le premier tour la présidentielle. Elles ont en effet confirmé le 10ème mois de hausse consécutif pour les demandeurs d'emploi sans activité (+ 6200, soit +0,2%). Quant à ceux ayant une activité réduite, leur nombre augmente plus fortement (+20.400, soit +0,5%).

Comment, dans ces conditions, positiver ce qui est objectivement une mauvaise nouvelle? Réponse: en se focalisant sur les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, sans activité, dont la hausse est effectivement plus réduite en février qu'en janvier (+13.400, soit +0,5%), et surtout plus modérée par rapport à la fin de l'année dernière (+29.000 en décembre et novembre).

"Les chiffres de ce soir manifesteront une amélioration de la situation avec une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs. Cette augmentation sera assez modérée", a en effet déclaré Nicolas Sarkozy sur France Info dès le lundi matin. Et le président candidat d'ajouter sans ciller : cela "témoigne d'une reprise économique sensible". Une analyse pour le moins optimiste.

Car, certes, la France devrait échapper à la récession qui la menaçait encore à la fin de l'année dernière, contrairement à nombre de ses voisins. Mais il est faux de dire qu'elle connaît en ce moment une reprise économique (et a fortiori de préciser qu'elle serait "sensible"). L'Insee table d'ailleurs sur une croissance nulle entre janvier et mars après une hausse de 0,2% du PIB au cours du trimestre précédent. Il y aurait donc en l'espèce au contraire un ralentissement. Ce que confirme la baisse du très suivi indice d'activité dans le secteur privé du cabinet Markit, qui est repassé en mars sous la barre des 50 points. Ce qui signifie en clair que la France serait repassée en phase de contraction d'activité au cours de ce mois. L'Insee table bien sur une reprise, mais pas avant le deuxième trimestre. Et encore sera-t-elle limitée: le PIB ne progresserait à nouveau que de 0,2%.

Ce rythme de croissance est évidemment insuffisant pour réduire le chômage. Au contraire, la France va continuer à détruire 49.000 emplois au premier semestre 2012 après en avoir déjà perdu 54.000 au cours des six mois précédents, indiquait la semaine dernière l'Insee. L'industrie sera une des principales victimes de cette saignée alors qu'elle s'était remise à créer des emplois au premier semestre 2011, et ce pour la première fois depuis dix ans ! Les demandeurs d'emploi pourront également moins compter sur l'intérim, déjà en baisse l'année dernière. Enfin, la sinistrose va continuer de plomber la construction où la reprise de l'emploi n'a pas véritablement eu lieu. Or quand le bâtiment ne va pas, rien ne va. Impossible dans ces conditions d'être aussi optimiste que le candidat président.

Les contrats aidés, principale arme anti-chômage

Alors, bien sûr, le rythme de la hausse des inscrits à Pôle emploi peut se réduire en février. Mais cela n'a rien à voir avec une quelconque reprise d'activité. L'explication a été elle aussi donnée par anticipation par l'Insee: c'est la hausse des emplois aidés dans le secteur non marchand qui permettra de limiter les dégâts. Alors qu'ils ont baissé de 53.000 en 2011, leur nombre doit en effet croître de 33.000 au cours du premier semestre. Or cette hausse ne doit rien au hasard.

"Les contrats aidés sont souvent utilisés de manière contra-cycliques: lorsqu'un ralentissement économique survient, le volume des contrats aidés peut ainsi être augmenté rapidement pour atténuer l'effet des pertes d'emploi et la montée du chômage qui en résulte", explique l'Insee. Si l'effet des contrats aidés sur l'emploi à long terme reste à évaluer, leur effet sur les statistiques à court terme est évident. Et le gouvernement actuel, comme d'autres avant lui, y compris à gauche, ne s'est donc pas privé d'y recourir. La loi de finance pour 2012 prévoit ainsi de concentrer sur le premier semestre les deux tiers des emplois aidés prévus pour l'ensemble de l'année: soit 206.000 sur les 311.000 inscrits au budget.

L'Express- 26/03/12

Commentaires

  • vu la situation économique Française , Européenne et mondiale, avec la démographie galopante etc , je ne vois pas qui et comment annhilerait ou réduirait le chomage , à moins d,avoir une baguette magique!!!
    dans la M . . on est , dans la M. . on reste. .!!
    salutations.

  • Le coq sur un tas de fumier, a plus de dignité que ce pèlerin.

Les commentaires sont fermés.