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Six ans requis contre Adlène Hicheur, le physicien franco-algérien accusé de terrorisme

PARIS (AP) — Un "terroriste en puissance" auquel il "ne manquait plus que la rencontre déterminante": le procureur de la République de Paris a requis six ans de prison vendredi soir à l'encontre d'Adlène Hicheur, l'ancien physicien du CERN jugé depuis la veille pour des échanges de mails avec un membre supposé d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Le jugement devait être mis en délibéré à l'issue des plaidoiries de sa défense.

Pour Guillaume Portenseigne, l'instruction, puis le procès de l'enseignant-chercheur devant le tribunal correctionnel de Paris, n'ont fait que confirmer qu'Adlène Hicheur n'était pas "une victime de la lutte antiterroriste", comme l'affirme sa défense, "mais juste un homme qui avait tout pour réussir, un modèle d'intégration sociale, un modèle professionnel, mais qui s'est simplement fourvoyé dans l'islam radical djihadiste".

L'ingénieur franco-algérien, âgé de 35 ans, est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme". Il est incarcéré depuis son arrestation début octobre 2009.

Rappelant que le physicien "n'a eu de cesse de modérer l'ampleur de son implication" sur les sites pro-djihadistes qu'il fréquentait, le magistrat a affirmé qu'il n'y avait pas eu de "manipulation" dans ce dossier. Et, selon lui, "Adlène Hicheur était un terroriste en puissance: il ne lui manquait plus que la rencontre déterminante pour basculer" dans le concret.

Jeudi, ce ressortissant franco-algérien, docteur en physique des particules qui était détaché auprès du CERN à l'époque des faits, avait justifié le contenu de ces mails par un souci de santé. Il souffrait alors d'une hernie discale et traversait "une zone de turbulences". Cet argument a été balayé par le procureur de la République. "C'est faux": "ses messages sont "parfaitement cohérents" et la procédure a révélé, a-t-il estimé, "l'ancrage ancien dans l'idéologie radicale pro-djihadiste" du prévenu.

Pour le procureur, Adlène Hicheur avait "une parfaite et totale connaissance de l'identité de son interlocuteur" et ne pouvait ignorer que l'AQMI était une des organisations terroristes "les plus meurtrières", "responsable de plusieurs centaines de morts".

Au premier semestre 2009, les deux hommes ont échangé environ 35 mails, évoquant la réalisation d'attentats contre des cibles précises, comme le 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy, à Cran-Gevrier, qui sera cité dans un message d'Adlène Hicheur. Quand son interlocuteur lui propose de participer à un attentat-suicide, l'ingénieur se dit "honoré" mais refuse, préférant "faire ce qui peut durer, même s'il s'agit (de) petits actes". Il n'exclut cependant pas, "si Dieu (le) garde en vie" d'organiser "une opération de Martyre sur un objectif vital des ennemis".

Dans un texte datant du 21 juin 2009 mais qui n'a jamais été envoyé, il détaille sa "feuille de route", "un vade-mecum", a souligné Guillaume Portenseigne. "Adlène Hicheur y expose méthodiquement l'ensemble des conditions à remplir pour commettre un attentat", c'est "un conseiller technique en attentat".

Le magistrat évoque également le compte Paypal qui aurait été créé par les deux hommes, des mails évoquant le transfert de fonds vers l'Algérie, l'acquisition d'une ligne de téléphone temporaire pour communiquer. "Il n'est plus possible de dire qu'il s'agissait d'un projet purement intellectuel, déconnecté de toute réalité. Tout est éminemment concret, avec une véritable vocation opérationnelle", lance-t-il. "Loin d'être un simple messager, Adlène hicheur a apporté ici sa pierre à l'édifice".

En préambule, il avait appelé le tribunal à "mettre de côté le climat résultant du dossier (Mohamed) Merah", ce jeune homme abattu après les fusillades de Toulouse et Montauban. S'il serait "facile (...) d'exploiter cette peur", il a souligné qu'Adlène Hicheur était "jugé pour un projet terroriste, et non pour des actes qu'il n'a pas commis". AP

ir/cov

Nouvel OBS - 30/03/12

Commentaires

  • Voilà encore un «brillant physicien», grassement payé par le CERN, c'est-à-dire par nos impôts, docteur en physique (sic), mais surtout en vertu de la discrimination positive, pour lui permettre de monter en toute tranquillité ses attentats. Mais quand on vous dit que ce sont des «Chances Pour la France» !

  • Cher abad, de la petite arsouille de cité au brillant physicien, ils n'ont tous qu'une idée en tête! Effrayant...

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