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"Fuites" des résultats avant 20h: Sarkozy et Hollande s'emparent du débat

Y aura-t-il des «fuites» avant 20 heures dimanche ? A trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, et alors que «Libération» a fait savoir qu'il se réservait le droit de publier sur son site les estimations de résultats dès 18h30, la question agite les rédactions. Le parquet de s'est fait menaçant ce jeudi : «En concertation avec la police judiciaire parisienne, un dispositif a été arrêté permettant au parquet de , en cas de violation de cette interdiction, de saisir immédiatement pour enquête la brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la direction régionale de police judiciaire», a indiqué dans un communiqué le procureur de la République à Paris, François Molins.

  
Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il ne serait «pas choqué» que les premières estimations soient divulguées de façon anticipée. Interrogé sur Europe 1, il a appelé à ne pas «recréer une ligne Maginot». «Nous avons des règles qui parfois sont datées, tout le monde le sait, c'est une forme d'hypocrisie», a souligné le président-candidat. Son rival socialiste a, lui, appelé à «être sévère» contre ceux qui publieraient dimanche avant 20 heures des résultats. «Il faut respecter, si les Français votent jusqu'à 19 heures, même certains jusqu'à 20 heures, c'est bien parce qu'ils ne connaissent pas le résultat», a réagi François Hollande à l'AFP. Devant un débat récurrent, il se dit favorable à l'avenir à l'instauration d'une heure unique de clôture à «19 heures» pour remédier à ce problème.

Des estimations communiquées dès 18h45 aux médias

Selon l'article L.52-2 du code électoral, toute diffusion d'un résultat, même partiel, est interdite avant la fermeture du dernier bureau de vote en métropole, soit 20 heures. Or, la plupart des bureaux de vote ferment à 18 heures et des estimations des instituts de sondages sont communiquées dès 18h45 à quelques responsables de médias, notamment ceux de l'audiovisuel associés à ces instituts pour les soirées électorales.

Les médias français ont toujours respecté l'embargo. Même si, avec l'avènement d'internet dans les années 2000, des sites étrangers ainsi que des blogs plus ou moins confidentiels avaient «fuité» en 2007 quelques estimations ou fait allusion à des tendances. Mais l'émergence des réseaux sociaux bouleverse la donne pour le scrutin à venir. L'activité de millions de comptes Twitter et Facebook est-elle compatible avec cette forme de «rétention de l'information» ? Selon l'AFP, la plupart des médias généralistes affirment qu'ils attendront 20 heures. C'est la position adoptée par «Le Parisien» - «Aujourd'hui en France».

«Libération» et l'AFP s'interrogent

D'autres «réservent» leurs réponses. Pour Nicolas Demorand, directeur de la rédaction de «Libération», la loi représente «un vrai problème démocratique» dans la mesure où «le monde des médias, de la politique et leurs amis sont informés avant» les électeurs. C'est pourquoi le quotidien «se réserve le droit» de publier sur son site Internet les estimations de résultats dès 18h30, «si l'écart est net et les sources fiables», précise Nicolas Demorand. L'Agence France-Presse «se pose les mêmes questions» et «fera connaître sa position vendredi», explique son directeur de l'Information Philippe Massonnet.

Plusieurs sites étrangers ont, en revanche, pris leur décision : la Radio-télé francophone publique belge RTBF, le journal Le Soir de Bruxelles, mais aussi la Radio-Télévision suisse (RTS) ou le site de Lausanne 20minutes.ch, hors d'atteinte des foudres de la loi française, ont annoncé qu'ils publieraient les estimations avant 20 heures, prévoyant même un afflux de visiteurs français sur leurs sites. Toutefois, l'institut TNS Sofres a décidé de ne communiquer aucun chiffre à des médias étrangers, selon un porte-parole.

Un dispositif de surveillance des réseaux sociaux dimanche

Face à ces initiatives, la commission des sondages est bien décidée à faire appliquer la loi et rappelle que les contrevenants s'exposent à une amende pouvant atteindre 75 000 euros. Selon elle, les médias suisses et belges sont d'ailleurs passibles de poursuites, bien que ceux-ci s'en défendent. «A partir du moment où un site est consulté à partir d'une adresse IP hébergée en France, il y a diffusion en France», estime la Commission.

Mais comment contrôler les comptes de tous les journalistes, des membres des états-majors des partis, etc ? Pour traquer les éventuelles infractions, la commission fait savoir que des dizaines de personnes, utilisant des logiciels de recherche par mot-clé, assureront la surveillance des réseaux sociaux et du web. Tous les détails de ce dispositif seront évoqués vendredi lors d'une conférence de presse de la commission des sondages et de la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale.

  LeParisien.fr                        

Commentaires

  • Annoncer des résultats avant la fin du scrutin est absolument anti-démocratique. Cela permet des tripatouillages en incitant des militants à voter dans le sens voulu au dernier moment. La déclaration de sarko est scandaleuse : un président ne peut en aucun cas inciter à détourner la loi.

  • Cher abad les résultats seront diffusés sur certains médias suisses dès 17h30 car pour l'instant ce pays n'est pas une colonie française et n'a pas à recevoir d'ordres de la France.

    Des guignols comme Sarkozy, Hollande et Mélenchon à force d'attaquer chaque jour la Suisse ont donné raison à ceux qui ne voulaient pas du Rafale sachant qu’il ne faut jamais s’attendre à des remerciements de la France.

    Quant aux Français travaillant et vivant en Suisse ils sont écœurés et beaucoup ne voteront pas.

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