Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lettre ouverte de Marine Le Pen à François Hollande et Nicolas Sarkozy

Posté par le 26 avril 2012

 

Marine Le Pen, Présidente du Front National et candidate à l’élection présidentielle qui a obtenu près de 18 % des suffrages exprimés (6,4 millions d’électeurs), s’adresse par cette lettre ouverte aux deux finalistes de la présidentielle, le président sortant, Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP, et le candidat du Parti socialiste, François Hollande.

Messieurs les candidats, un peu de respect !

6,4 millions de nos compatriotes ont choisi de voter pour moi au premier tour de l’élection présidentielle, à l’issue d’une campagne que j’ai commencée il y a plus d’un an.

J’ai présenté l’intégralité de mon projet aux Français dès le mois de novembre, et je n’ai pas voulu, à la différence d’autres, prendre les électeurs par surprise à la veille du scrutin.

Le peuple français a ainsi pu se saisir de mes propositions, qui ont bien souvent irrigué les débats : protectionnisme intelligent, réindustrialisation, liberté monétaire, reconstruction des services publics, arrêt de l’immigration, priorité nationale, défense de la laïcité, pour n’en citer que quelques unes.

Malheureusement aujourd’hui, vos propos de campagne sont très irrespectueux de mes électeurs. Et je ne peux laisser la campagne d’entre-deux-tours se dérouler sans m’adresser à vous et vous inviter à cesser l’insulte et le mépris.

Cessez l’insulte à l’égard des millions de Françaises et de Français qui se sont portés sur ma candidature le 22 avril.

Il est inadmissible de dire que mes électeurs ne voulaient pas me porter à l’Elysée. Le vote en ma faveur n’est pas un « cri », un vote « de crise », « de souffrance » ou de « désespérance » comme j’ai pu l’entendre. Il est encore moins un vote « d’extrême droite » ou « xénophobe ». Je ne peux tolérer de voir leur choix réduit à un comportement irréfléchi ou animé par de mauvais sentiments.

Le peuple français est parfaitement souverain. C’est le seul souverain que la République reconnaisse. Tous les électeurs doivent dès lors être respectés. Il n’y a pas d’un côté des Français qui voteraient bien et de l’autre des Français qui voteraient mal. Il n’y a pas d’un côté des Français qui voteraient avec leur intelligence et de l’autre des Français qui voteraient par instinct ou par réflexe, comme des animaux.

 

Personne ne peut percer le secret de l’isoloir, accéder au fond de l’âme de l’électeur, mais les enquêtes et les analyses, la campagne que j’ai menée et les innombrables témoignages qui me parviennent indiquent que le vote en ma faveur a été un vote réfléchi, construit, un vote d’espérance, de soutien, en somme un véritable vote d’adhésion au nouveau chemin que je propose à la France, aux propositions qui sont les miennes. Or, vous niez la sincérité du vote de mes électeurs et leur capacité à réfléchir, à se faire une idée personnelle et étayée de l’avenir de leur pays.

En insultant ainsi mes électeurs, vous persistez dans ce comportement d’élites arrogantes et méprisantes que j’ai combattues dans cette campagne. N’avez-vous donc rien compris à ce rejet grandissant par notre propre peuple de ces attitudes aristocratiques, pleines d’un dédain que les Français ne supportent plus ? Pourquoi donc ressentez-vous le besoin de reprendre le discours suffisant de quelques éditorialistes imbus d’eux-mêmes et tellement déconnectés des Français ?

Je ne suis en rien propriétaire de mes voix du 22 avril. Je n’en revendique aucunement la propriété. Ce serait parfaitement contraire à l’idée que je me fais de la liberté du peuple. Mais je considère qu’il est de mon devoir de défendre l’honneur de mes électeurs, et de demander qu’on cesse de les mépriser. J’estime que votre attitude jusqu’ici rend votre quête de ces voix particulièrement illégitime.

Messieurs les candidats, il vous reste quelques jours de campagne, et je vous demande, au nom de la démocratie et de la grandeur du peuple français, de faire preuve de respect.

Désormais, plus rien ne sera comme avant, des millions de Français ont redressé la tête.

Il est peut-être encore temps de vous en rendre compte.

Marine Le Pen

Commentaires

  • Bravo Marine pour cette mise au point qui clouera le bec aux représentants du système !
    Un petit bémol cependant sur l'expression : "ces attitudes aristocratiques, pleines d’un dédain que les Français ne supportent plus".
    Nous n'avons pas affaire à des "aristocrates", mais à des "bourgeois" tout ce qu'il y a de plus puants ! Le "bourgeois, cette canaille de la droite" (De Gaulle), cette classe qui n'a d'autre valeur que de les avoir toutes trahies, toujours du côté du manche quand l'honneur commande d'être du côté de la lame !
    L'aristocrate (au sens général) se bat pour ETRE, le bourgeois pour AVOIR ! Ce dédain que les Français ne supportent plus, c'est celui de cette bourgeoisie bobo de gauche et de droite vis à vis des Français de souche "populistes".
    Je pense que ces bobos n'ont pas fini de recevoir des claques !

  • Magistrale lettre ! Quelle leçon pour ces deux minus habens : le hongrois et le fromage mou !

  • Cher abad, du même avis que vous! Mais ces deux nullités sont bien incapables de la comprendre...

  • En effet Dirk, cette attaque aux aristocrates auraient pu etre evitee; puisqu'ils representent la categorie superieure de notre societe.. Ceux que nous avons rencontres a la campagne electorale, sont en effet bien plus pres des bourgeois.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement". . disait Flaubert

Les commentaires sont fermés.