Paul-Marie Coûteaux analyse l'échec de Nicolas Sarkozy et la responsabilité de l'UMP :
"(...) De ce résultat ressort une évidence : la responsabilité de tous ceux qui, à l'UMP, ont jeté l'opprobre sur les candidats du Rassemblement Bleu Marine, allant dans certains cas, tel N. Kociusco-Morizet, jusqu'à déclarer leur préférer le candidat socialiste. Cet étrange "permis de voter socialiste" qu'ont manié certains responsables de l'UMP et leur obstination à maintenir la politique du cordon sanitaire constamment pratiquée contre la droite souverainiste et le Front national a coûté fort cher à Nicolas Sarkozy; celui-ci a certes bénéficié de nombreuses voix qui s'étaient portées au premier tour sur Marine le Pen, mais en aurait obtenu bien davantage et serait aujourd'hui réélu si lui-même et son entourage avaient tenu des propos inverses.
Au coeur du drame de la droite française, il y a le mépris et la maladresse de l'UMP, non seulement vis à vis du Front national, mais aussi des souverainistes, Charles Pasqua, Nicolas Dupont Aignan ou Philippe de Villiers, qui avaient le tort d'avoir raison sur les errances de l'Europe supra-nationale et pour lesquels le traité de Lisbonne fut une véritable gifle. Nationaux, souverainistes, gaullistes authentiques : c'est un large segment de l'électorat que l'UMP a rejeté et insulté, alors qu'il aurait pu être, face à la gauche hégémonique, ce partenaire qui lui manque aujourd'hui. L'UMP récolte ainsi les fruits du mépris qu'elle a semé: ils seront plus amers qu'elle ne le croit.
L'implosion à terme de l'UMP est inscrite dans son vice initial, tel qu'il fut décrit par Philippe Séguin qui, refusant d'y adhérer, tenait pour impossible la fusion du RPR et de l'UDF opérée fin 2002.(...) Cette fausse "Union" au milieu de laquelle passe désormais la césure entre la droite et la gauche ne pouvait avoir de réalité que pour le temps des victoires. Aujourd'hui, après avoir perdu la majorité des villes, des départements, des régions, le Sénat et l'Elysée, l'UMP est partout en échec. Echec d'autant durable que cet impossible "parti majoritaire", en fusionnant UDF et RPR, s'est privé de tout partenaire, sauf à accepter de conclure avec le Rassemblement bleu marine cette alliance réclamée par 68% de ses électeurs et, en sourdine, par nombre de ses cadres et un nombre croissant de ses élus. Hélas, son état-major gauchisant préfère sombrer dans la guerre des chefs et la dislocation.
Le SIEL appelle les électeurs, les militants et les élus patriotes qui sont encore prisonniers de l'UMP à sortir du piège de Mitterrand et de la délétère division de la famille nationale qu'il a entretenu pendant trente ans et à s'engager dans une courageuse recomposition politique dont il se félicite que plusieurs personnalités telles Gérard Longuet et Jean-Paul Garaud esquissent déjà le vœu. Il souhaite que des accords électoraux soient trouvés au cas par cas selon le degré de bonne volonté des candidats. Le SIEL estime qu'une telle recomposition est la seule façon de former dans cet ultime espace de liberté qu'est l'Assemblée nationale, une majorité en effet nationale d'un format nouveau, d'empêcher l'application du programme socialiste et de retenir la France sur les pentes de la démagogie qui mènent toujours au précipice."
Le Salon Beige - 09/05/12