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Premier Conseil des ministres pour François Hollande

Par François-Xavier Bourmaud Mis à jour le 17/05/2012 à 22:41 | publié le 17/05/2012 à 20:01

Fin de la pose à l'issue du premier Conseil des ministres.
Fin de la pose à l'issue du premier Conseil des ministres.Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
 

Le président de la République a choisi la baisse du salaire des ministres comme première mesure.

Les socialistes se plaignaient que la droite ne leur ait laissé que des dettes à régler. Mais en arrivant jeudi dans leurs ministères, les membres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault ont trouvé autre chose: le mode d'emploi des éléments de langage, aussitôt mis à profit pour décrire en deux mots les premières mesures adoptées à l'issue du premier conseil des ministres du quinquennat de François Hollande. «Efficacité et exemplarité», a ainsi énoncé la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

Concrètement, cela se traduit par une mesure hautement symbolique, puisqu'elle restera comme la première décision de François Hollande: la baisse de 30 % de la rémunération du président de la République et des ministres. Adoptée par décret, cette mesure fait passer le salaire du président de la République et de son premier ministre de 21.300 euros mensuels aujourd'hui à 14.910 euros. La rémunération des ministres passe de 14.200 euros à 9.940 euros, selon les chiffres communiqués par le gouvernement.

«Imposture!» s'est immédiatement écrié Jean-François Copé qui a fait ses comptes. Pour le patron de l'UMP, «on passe de 15 ministres, 4 secrétaires d'État et 1 haut commissaire (dans le premier gouvernement Fillon, NDLR ) à 34 ministres et ministres délégués, soit une hausse de 65 %. La baisse des salaires de 30 % ne peut pas masquer cette réalité: le gouvernement de François Hollande va coûter beaucoup plus cher au contribuable». Quoi qu'il en soit, l'adoption de cette mesure aura surtout été l'occasion pour les nouveaux ministres de prendre la mesure du décorum républicain dans lequel ils vont désormais évoluer. Pesant, contraignant, impressionnant. Surtout après dix ans dans l'opposition et sans avoir jamais exercé de responsabilités ministérielles, sauf pour cinq d'entre eux. Et encore, avec Jacques Chirac comme président de la République et Lionel Jospin comme premier ministre.

Prendre la pose ou pas?

De tout le gouvernement, Laurent Fabius est le seul à avoir connu la gauche au pouvoir à la fois à l'Élysée et à Matignon. D'où sans doute une certaine décontraction du nouveau ministre des Affaires étrangères à son arrivée dans la cour de l'Élysée, encadré de Bernard Cazeneuve (Affaires européennes) et de Yamina Benguigui (Français de l'étranger). Pour les autres, saisis par une «émotion» unanimement partagée, la remontée vers le perron de l'Élysée s'avérait un peu plus crispée, beaucoup de ministres arrivant les mains vides, sans dossier, ne sachant pas trop s'il fallait ou non s'arrêter devant la presse, répondre ou non aux questions des journalistes, prendre la pose ou pas pour les photographes.

Au cours du Conseil des ministres proprement dit, François Hollande a insisté sur «trois mots: rigueur, devoir, honneur», a rapporté Najat Vallaud-Belkacem. Les membres du gouvernement se sont par ailleurs vu présenter une charte de déontologie qui prévoit notamment d'utiliser le train pour les voyages de moins de trois heures ou la remise aux domaines des cadeaux de plus de 150 euros. Cette charte «vise aussi a écarter tout risque de conflit d'intérêts», et, «dans les jours à venir», les ministres sont invités à remplir «une déclaration d'intérêt», a rapporté Najat Vallaud-Belkacem.

De son côté, Jean-Marc Ayrault a redit durant ce premier Conseil des ministres qu'il allait demander à la Cour des comptes un «rapport d'évaluation sur l'exécution de la loi de finances 2012 et sur l'état des comptes publics» qui devra être remis «d'ici le 1er juin». Message final de la journée: les socialistes sont «au travail».

À son départ de l'Élysée, Benoît Hamon (Économie sociale) confiait avoir trouvé «très impressionnant» ce premier conseil. Un peu plus loin, Marylise Lebranchu (Réforme de l'État, Fonction publique) assurait: «On ressort de là très imprégné de ce qu'est la République.» Elle figure pourtant parmi les rares à avoir déjà éprouvé ce cérémonial.

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Le Figaro - 17/05/12

Commentaires

  • Ca, c’est vraiment se foutre de la gueule du populo : ils peuvent faire semblant de baisser leurs salaires, ils ont tellement d’avantages à côté que le salaire ne compte plus !

  • Purement démagogique!

  • C 'est peut être pour nous préparer à une baisse des salaires et des pensions?

  • ouvrier: c'est la fameuse "exemplarité" dont se targue le président !

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