En meeting vendredi soir à Paris, Marine Le Pen a appelé son électorat à se mobiliser aux législatives pour envoyer des députés frontistes à l'Assemblée nationale et constituer une "vraie opposition" à la gauche au pouvoir.
"Il faut une vraie opposition au gouvernement en place, pour faire de notre Assemblée une Assemblée vraiment nationale", a lancé la présidente du FN, devant près d'un millier de sympathisants, entamant vendredi une série de trois meetings avant Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais, #circo6211) lundi et Perpignan mercredi.
Face à la gauche, "voter pour l'UMP ne sert à rien", et "choisir l'UMP, ce n'est pas choisir la France, c'est choisir la dilution de la France dans le magma mondialiste", a prévenu celle qui veut ramener le FN au Palais Bourbon après 14 ans d'absence.
Les 10 et 17 juin, l'un des premiers enjeux pour le Front national sera de garder son électorat mobilisé. Avec 17,9% au premier tour de la présidentielle, et sa candidate arrivée en tête dans 23 circonscriptions et 2e dans 93 autres, le FN est en position favorable. Mais le parti d'extrême droite avait perdu environ cinq points entre la présidentielle et les législatives de 2002 et 2007.
"Nous devons gagner une part du pouvoir, une part de la représentation nationale" car "nous ne sommes pas là pour témoigner" mais pour "mettre nos idées au pouvoir", a lancé Marine Le Pen pour motiver ses troupes et son électorat.
Pour fustiger le début du mandat de François Hollande, elle a commencé par agiter l'image des drapeaux étrangers place de la Bastille, le 6 mai, y voyant le "triste présage" d'un quinquennat démarrant sous le "règne de l'étranger". Puis est venu le tour d'Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, symbole pour elle d'"enfumage" au même titre que Claude Guéant pour "l'immigration" ou Nicolas Sarkozy pour "l'insécurité".
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, "cette femme indépendantiste", qui "soutient la désintégration de la République", a été copieusement huée par les frontistes.
Durant son discours, Marine Le Pen a fait de l'élection de députés du Rassemblement Bleu Marine un enjeu crucial, promettant que ces derniers ne resteraient pas les bras croisés au Palais Bourbon, même si sans groupe parlementaire -- 15 élus -- il est difficile d'agir concrètement à l'Assemblée nationale.
"Nous mettrons les élus au pied du mur" sur les sujets chers aux frontistes, comme le protectionnisme ou l'immigration, a assuré Marine Le Pen.
Déroulant des promesses phare de son programme, elle a alterné entre un discours de protection -- accès aux soins, baisse de 5% des tarifs des trains, du gaz ou de l'électricité -- et quelques mesures martiales, comme la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME) pour les sans-papiers ou la présomption de légitime défense pour les policiers.
"Nous serons les seuls et les vrais protecteurs des Français qui triment, qui rament, qui n'en peuvent plus", a-t-elle promis, tout en fustigeant les "chômeurs qui roulent en grosses cylindrées".
"Oubliés", "invisibles", "vous aurez des avocats à l'Assemblée nationale", a conclu Marine Le Pen sous les ovations, avant la traditionnelle Marseillaise.
La présidente du FN devait retourner ce week-end dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où elle est elle-même candidate, notamment face au leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qu'elle n'a pas évoqué dans son discours.
L'Echo républicain - 01/06/12