Publié le 06/06/2012 à 03h03 - Mis à jour le 06/06/2012 à 19:46
| SONDAGE EXCLUSIF IFOP-FIDUCIAL/LA VOIX DU NORD | Ce dimanche, retentira l'heure de vérité pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Kemel au sortir d'une impitoyable campagne. Un affrontement auquel un sondage Ifop-Fiducial réalisé du 2 au 4 juin vient apporter un intéressant éclairage. Qui place la présidente du FN en pole position devant le patron du FDG désormais talonné par son challenger PS... Rien n'est joué !
Sondage exclusif Ifop-Fiducial pour La Voix du Nord.
À quelques jours du premier tour, voilà un sondage qui laissera sans doute un goût amer dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon et Philippe Kemel, les deux candidats au coude à coude dans la primaire à gauche qui déterminera quel champion sera in fine mandaté par les électeurs pour affronter Marine Le Pen le 17 juin.
Car, du côté de la présidente du FN, une certitude était déjà acquise, celle de la voir inexorablement pointer en tête du premier tour. De fait, la présidente du FN est créditée de 37 % des intentions de vote, soit une montée en flèche de l'adhésion « mariniste » très éloignée des 24,5 % glanés par la candidate frontiste en 2007. Et c'est là le premier enseignement de ce sondage, d'autant plus notable que, par rapport au périmètre 2007 de la circonscription, ont été intégrées les grosses communes de Carvin et Libercourt, jusqu'alors moins touchées par la vague frontiste.
Face à celle qui est désormais devenue incontournable sur ce territoire, qui pour espérer le conserver à gauche ? Eh bien, c'est un sacré paradoxe que nous livre cette étude. En effet, c'est le nom de Jean-Luc Mélenchon qui sort du chapeau, mais en nette régression par rapport au sondage des 15 et 17 mai. Le candidat Front de gauche est désormais crédité de 25 % des intentions de vote, ce qui lui permettrait d'être le challenger de Mme Le Pen pour le second tour. Tendance à la baisse, certes, mais un chiffre qui prend un autre relief lorsqu'on le compare à la performance réalisée en 2007 par Dominique Watrin, candidat PCF sur la circonscription, qui était de... 11,5 % ! Une sacrée culbute...
Discipline républicaine
L'ex-candidat à la présidentielle continue donc de précéder son challenger socialiste, Philippe Kemel. Même si, désormais, l'écart se réduit à 3,5 points, le maire de Carvin totalisant 21,5 % des suffrages virtuels (le député sortant, Albert Facon, avait, quant à lui, rassemblé plus de 28 % des votes en 2007). Lui qui avait été pointé voici trois semaines très loin derrière Jean-Luc Mélenchon semble donc désormais lui coller aux basques, laissant envisager un ultime sprint à haut suspense. Et lourd en conséquences, comme le laisse présager la projection sur le second tour du scrutin.
En effet, discipline républicaine oblige, le candidat de gauche le moins bien placé a d'ores et déjà annoncé qu'il s'effacerait au profit de son challenger. Ainsi, dans un face-à-face Mélenchon - Le Pen, le patron du Front de gauche l'emporterait mais avec une marge minime (52 % contre 48 %), la marge d'erreur laissant finalement planer un certain suspense...
Paradoxe
Et le paradoxe, c'est que, dans l'hypothèse où Philippe Kemel serait opposé à la patronne du FN, le candidat socialiste s'imposerait avec une marge bien plus confortable, totalisant 57 % des intentions de vote contre 43 % pour la candidate frontiste... Une hypothèse qui, au vu du pouls de la population pris par l'IFOP, n'en reste pas moins pour l'instant complètement virtuelle. Mais apporte incontestablement de l'eau au moulin de l'analyse de Marine Le Pen soulevant le caractère clivant de Jean-Luc Mélenchon comme son évident talon d'Achille. Quant aux onze autres candidats, c'est distribution générale de soupe à la grimace, tant ils semblent écrasés par le combat des trois titans. Jean Urbaniak, éphémère député sans étiquette de 1993 à 1997, n'en finit plus de perdre du terrain. L'aventure originale du MoDem en tandem avec l'UMP Nesrédine Ramdani ne rassemble l'adhésion que de 13 % des sondés, lui laissant peu d'espoir de s'ouvrir la porte d'une triangulaire. Pour mémoire, lui et son suppléant avaient cumulé 26 % en 2007. Marine Tondelier, qui aura laissé beaucoup de forces dans sa campagne, ne fait pas décoller EELV de 2,5 % ! Le 1 % restant est à partager entre la NPA Séverine Duval et l'écologiste du Trèfle Murielle Richet...
Commentaires
Intéressant sondage, même s’il faut le prendre avec beaucoup de recul, tant ces sondages sont souvent faux. Mais cela laisse beaucoup d’espoir !