La maison à Eysines où les deux enfants avaient disparu et où leurs corps ont été retrouvés dans la piscine, deux jours plus tard. (Capture Google Street View)
Les dépouilles d'Andy et d'Erane-David ont été découvertes dans la piscine de la maison où ils avaient disparu, à Eysines, dans la région de Bordeaux.
La surprise, macabre, est de taille. Après plus de 48 heures de recherches intensives, les corps d'Erane et d'Andy, 7 ans, disparus samedi à Eysines, dans la région bordelaise, ont été retrouvés… dans la piscine de la maison même où ils avaient disparu! C'est le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud, qui l'a annoncé, précisant que la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) avait été saisie. Ce serait d'ailleurs un policier de la DIPJ qui aurait découvert les deux corps, ce matin à 9h15, selon Sud Ouest.
«Les corps, vêtus, flottaient dans la piscine à deux mètres l'un de l'autre», a ajouté le procureur. La piscine, inutilisée et dont l'eau était «particulèrement saumâtre et opaque», était entourée d'un grillage de plus d'un mètre de haut. D'après les premiers examens, la mort des deux jeunes garçons ne serait «pas incompatible avec une noyade».
Cette découverte soulève presque autant d'interrogations qu'elle n'en lève. Comment les 200 gendarmes, policiers, pompiers et agents municipaux mobilisés depuis samedi soir, qui savaient que les deux enfants avaient signifié à leurs parents leur envie de se baigner peu avant leur disparition, ont-ils pu passer à côté de ce plan d'eau? Comment pourraient-ils avoir fait le tour des piscines du quartier, commencé à sonder les lacs de la région et fouillé les bois avoisinants sans entamer au préalable une fouille minutieuse du jardin et de la piscine de la maison?
Une tante des enfants avait par ailleurs raconté dimanche que les deux enfants avaient été réprimandés dans l'après-midi pour avoir joué trop près de cette piscine. L'eau «très sale, très verte» évoquée par un policier peut-elle réellement expliquer que les enquêteurs soient passés à côté de l'évidence? Les corps étaient-ils déjà là lorsque les recherches ont débuté? Les deux enfants se sont-ils bien noyés ou ont-ils été placés récemment dans la piscine par une tierce personne? Comment ont-ils réussi à escalader le grillage ou à ouvrir la porte d'accès sans être vus alors que les adultes se situaient juste à côté? Sont-ils allés se promener (d'où la piste sentie par un chien renifleur près d'une pharmacie) avant de revenir dans la maison alors que tout le monde les cherchait dans le voisinage? Les résultats des autopsies, qui seront réalisées dans l'après-midi, permettront de répondre en partie à ces questions.
La piscine non-sondée?
Le procureur a simplement déclaré qu'on pouvait pour le moment «tout imaginer» sur les causes du drame, de la noyade accidentelle à l'acte criminel. D'autre part, selon Sud Ouest, tous les policiers qui ont participé à l'enquête vont être entendus, afin de tenter d'expliquer pourquoi les corps n'ont pas été trouvés plus tôt. Ils devront notamment justifier pourquoi, si l'on en croit les informations de Sud-Ouest, ils n'ont procédé qu'à un simple examen de surface sans regarder si les corps étaient immergés, ce qui est classique en cas de noyade (les corps ne remontant à la surface qu'après plusieurs jours de décomposition).
Interrogé par la presse, le procureur n'a pas pu certifier si cette piscine a oui ou non été sondée par les enquêteurs. Il n'a évoqué que des vérifications visuelles. Une source judiciaire a expliqué à l'AFP que la piscine a peut-être été mal inspectée ce week-end, mais «cela n'aurait pas changé grand chose» au sort des enfants. L'oncle d'Erane ne semble lui pas croire à la piste accidentelle. Interrogé par France Bleu Gironde, il affirme avoir «fouillé [lui-même] la piscine dimanche».
Les membres de la famille des deux enfants ont été emmenés mardi au commissariat de Bordeaux pour recueillir le maximum d'informations. «Nous avons énormément d'auditions à faire, à la fois des personnes qui ont habité cette maison au moment de l'anniversaire et éventuellement l'ensemble des services qui sont intervenus pendant ces trois jours. Il faut savoir qui est venu, qui a vu quoi», a expliqué le chef de la Direction interrégionale de police judiciaire.
Erane, originaire de Lorient, se trouvait de passage dans la région alors que son cousin Andy habitait avec sa mère à Bruges, non loin d'Eysines. Les deux enfants, d'origine ivoirienne, étaient avec leurs parents dans ce quartier qu'ils ne connaissaient pas pour un anniversaire. Le portail retrouvé ouvert laissait jusqu'à présent penser qu'ils étaient sortis pendant que les adultes se trouvaient de l'autre côté de la maison. Les équipes cynophiles avaient d'ailleurs trouvé des pistes les menant à plus d'un kilomètre de la maison, étayant cette hypothèse, désormais sérieusement remise en cause.
Commentaires
Ou bien les enquêteurs sont d’une nullité crasse, ou bien on a mis les corps des enfants dans la nuit.
Ah ils se seraient noyés ? Qui va croire un pareil bonard, vu qu’ils n’ont que sept ans et que la piscine est entourée d’un grillage de un mètre de haut. Mais il faut chercher des excuses, n’est-ce pas ?
@ abad: il y avait une porte dans le grillage. A mon avis, les enfants sont revenus à la maison après une escapade dans les bois, on les cherchait pendant ce temps, personne ne les a vus revenir. Puis ils se sont disputés et bagarrés au bord de cette piscine et ils sont tombés à l'eau. Ils ne savaient pas nager sans doute.