Le bijoutier parisien qui a tué un homme qui tentait de braquer son commerce, jeudi, a été mis en examen pour homicide volontaire ce samedi. Alain, 60 ans, a été laissé libre sous contrôle judiciaire, avec notamment interdiction de détenir ou de porter une arme.
«Ce qui, vu les circonstances, me semble logique», réagit son avocat, Me Laurent-Franck Liénard. En revanche, le bijoutier contestait le chef de mise en examen d'homicide volontaire, car «l'intention de repousser l'agresseur y était mais l'intention d'homicide n'y était pas», affirme Me Lienard. «Effectivement la qualification d'homicide volontaire le gêne beaucoup puisque logiquement, il n'a pas voulu tuer, il a juste voulu se défendre», insiste-t-il, ajoutant : «C'était son troisième braquage et au cours des deux précédents, il s'était fait tirer dessus.»
Alain assure qu'il a agi pour se défendre. «Il regrette ce décès tout en ayant la certitude qu’il n’y avait pas d’autre choix. C’était ou lui ou le braqueur», soulignait vendredi Lienard. L'enquête devra déterminer s'il s'agit bien de légitime défense.
Il aurait tiré à cinq reprises
L'autopsie a révélé que la victime a reçu une balle à l'épaule et une à la hanche, avait précisé vendredi une source judiciaire ajoutant qu'il n'y avait pas eu d'échange de coups de feu. Selon les premiers éléments de l'enquête, le bijoutier a tiré à cinq reprises sur le braqueur dont l'arme n'était pas chargée, a indiqué samedi une source judiciaire. Cinq douilles ont été retrouvées dans la bijouterie, a-t-il été précisé. Selon l'article 122-5 du code pénal, la légitime défense, excluant une responsabilité pénale, est retenue «sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte».
«Evidemment la légitime défense sera débattue et évidemment nous la démontrerons parce qu'elle ne fait pas de doute : il a des traces partout, il a été vu par un médecin, il a des traces de coups sur le corps. La confrontation a vraiment été très violente», argumente Me Liénard .
Agé de 52 ans, le braqueur n'était pas connu pour des faits similaires commis par le passé, a indiqué une source proche de l'enquête. Il n'avait jamais été condamné, a ajouté une source judiciaire qui a précisé qu'il était juste soumis à une interdiction de gérer.
Jeudi, «le braqueur est rentré avec une arme de poing dans la bijouterie, le bijoutier possédait une arme et s'en est servi. Il a tiré et le braqueur est décédé quelque temps après», indique une source policière. «L’enquête n’en est qu’à ses débuts, mais il y a eu lutte à mains nues», indique au «Parisien» Me Lienard. «Les traces de coups qui ont marqué mon client sur le visage et les bras l’attestent. Alors qu’il était mis en joue, il a ensuite répliqué et fait feu.»
Selon une source proche du dossier, le bijoutier a tiré «à plusieurs reprises, au moins deux fois» et il n'y a pas eu d'«échange de coups de feu». Il disposait d'un permis de détention d'arme. Il gardait son arme dans son coffre-fort. Il a lui-même appelé les services de police.
Le Parisien - 21/07/12
Commentaires
Défendre son bien , équivaut à défendre sa Patrie (constituée de biens), jamais on n'a donné l'ordre à des soldats au front de ne tirer qu'une balle, sous peine de sanction.
Tant que l'ennemi est là, il prend le risque d'un danger, alors où est la différence ?
ce qui géne la police de la pensée est que d,honorables citoyens puissent se défendre pour assurer leur biens ou leur vie , cela pourrait donner un mauvais exemple à d,autres!!
salutations.