Elles ont disparu toutes les deux à trois semaines d’intervalle en Ile-de-France. Et leurs familles ont toutes les deux accueilli à la même époque des pèlerins polonais venus assister à une assemblée organisée à Paris par la communauté spirituelle de Taizé entre fin décembre 2002 et début 2003.
La première s’appelle Estelle Mouzin, 9 ans, disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), et la seconde, Florence Bloise, 38 ans, disparue le 1er février 2003 à Magny-les-Hameaux (Yvelines).
Deux enquêtes distinctes, l’une menée par la PJ de Versailles pour Estelle, l’autre par les gendarmes de la section de recherches des Yvelines pour Florence, et qui n’ont jamais été rapprochées.
Ceci, selon l’une des quatre juges qui ont eu en charge le dossier Mouzin, au seul argument qu’il « s’agissait d’une enfant pour l’une et d’une mère de famille pour l’autre ». « Et personne ne cherche de liens entre ces deux affaires. Encore une fois, on est dans l’errance », pestent Me Didier Seban et Me Corinne Hermann, les avocats des deux familles, qui multiplient les demandes d’actes pour relancer cette enquête. « Deux familles, deux disparitions jamais résolues, des pèlerins polonais hébergés dans chacun des foyers et rien! Jusqu’à quand doit-on attendre? » lâche Me Corinne Herrmann qui a déposé plainte contre X pour « enlèvement et séquestration » après la disparition de Florence Boise. « Une affaire refermée en mai 2004 par un non-lieu un peu plus d’un an après sa disparition », explique le père de Florence, Hubert Desobry, 72 ans. C’est lui qui, en apprenant que Suzanne Mouzin, la mère d’Estelle, avait accueilli dans son pavillon de Guermantes deux Polonais, a pris contact avec le père de l’enfant pour lui signaler que sa fille Florence avait elle aussi « accepté d’héberger deux couples de Polonais ». « Mais depuis, rien. On ne sait pas si ces couples ont été retrouvés et interrogés. Ceux qui ont séjourné chez Mme Mouzin ont été retrouvés tardivement. Aucun rapprochement n’a été fait. Mais il serait temps de se pencher sur l’organisation de ces pèlerinages qui auraient pu être utilisés comme couverture par des criminels », indique Me Herrmann, qui a relancé le dossier. « Quand on demande d’investiguer telle ou telle piste, on ne nous répond pas », s’insurge Me Didier Seban. « Il y avait 80 pèlerins polonais à ce voyage. Y a-t-il parmi eux des gens soupçonnés d’agression ? » questionne Me Herrmann.
« Florence a-t-elle su quelque chose sur la disparition d’Estelle », demande Hubert, son père. Le père d’Estelle, Eric Mouzin, ressasse aussi cette question : « Et si on avait mené une enquête fouillée sur les pèlerins polonais…? Si on avait fait les recoupements qui s’imposaient avec l’affaire Bloise…? » L’organisation du pèlerinage de la communauté de Taizé est au centre de l’enquête demandée par les avocats, qui souhaitent que le dossier Bloise et Mouzin soient confiés à un juge d’instruction d’un pôle criminel. Ils ont demandé le dessaisissement de la juge, Aida Traoré, du tribunal de Meaux pour « inaction ».
Le Parisien - 29/07/12
Commentaires
« Ils ont demandé le dessaisissement de la juge, Aida Traoré » : j’aimerais avoir l’avis de Ségolène Royal sur la nomination de cette juge !
"L'inaction" de la juge. L'explication est dans son nom !
Sans doute une discriminée positive ?
dirk: sans doute...
@ abad! moi aussi! Je commence à comprendre pourquoi cette terrible affaire stagnait.
Qu'on la dégomme vite!
Il y en aura de plus en plus dans cette branche ;o)
@ téléphobe: il nous faudrait de vrais bûcherons pour élaguer toutes ces branches pourries!