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OTTAWA - Le Canada ferme son ambassade à Téhéran et expulse les diplomates iraniens en poste au Canada

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Ottawa suspend ainsi toute relation diplomatique avec l'Iran, allant plus loin que la majorité des pays occidentaux qui se contentent d'imposer des sanctions au régime iranien, afin de le forcer à freiner le développement de son programme nucléaire.

Vendredi, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, appelait l'Union européenne à renforcer ces sanctions.

Pendant ce temps, son homologue canadien, John Baird, en voyage en Russie, déclarait que le Canada considère le gouvernement de l'Iran comme étant «la menace la plus importante à la paix et à la sécurité mondiale à l'heure actuelle».

Il a reproché à Téhéran de fournir une aide militaire au gouvernement Assad, en Syrie. Il s'est inquiété de la menace que l'Iran représente pour l'existence d'Israël.

«Il (le régime iranien) refuse de se soumettre aux résolutions des Nations unies en rapport avec son programme nucléaire. Il menace régulièrement l'existence de l'État d'Israël et emploie une rhétorique raciste et antisémite, incitant au génocide», a déclaré le ministre Baird à Vladivostok où il s'est rendu, en compagnie du premier ministre Stephen Harper, pour participer au Sommet de l'APEC.

Depuis des mois, le gouvernement israélien réclame une intervention militaire internationale contre l'Iran pour mettre un frein au développement du programme nucléaire iranien.

Le gouvernement Harper s'est toujours rangé dans le camp israélien, même s'il n'est pas allé jusqu'à donner son appui à une attaque militaire contre l'Iran. En 2011, toutefois, le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, déclarait pendant une visite en Israël qu'«une menace contre Israël est une menace contre le Canada».

Inquiet que son geste soit interprété comme l'annonce d'une éventuelle attaque militaire, le ministre Baird a dépêché son porte-parole auprès des journalistes, à Vladivostok.

«Nous n'avons aucune information à propos d'une attaque militaire contre l'Iran», a assuré ce porte-parole.

Fin août, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) publiait un rapport où elle évaluait que l'Iran avait doublé sa capacité d'enrichissement mais que son carburant nucléaire était encore loin d'être de qualité militaire.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s'en était alors pris à Washington à qui il reproche sa réticence à envisager une attaque militaire contre l'Iran.

«La communauté internationale n'a pas défini une ligne rouge que l'Iran ne doive franchir et l'Iran ne voit pas la résolution de la communauté internationale à stopper son programme nucléaire», avait déclaré Nétanyahou.

De l'avis de Houchang Hassan-Yari, professeur de politique comparée et des relations internationales (questions militaire et stratégique) au Collège militaire royal du Canada à Kingston, le Canada s'aventure sur un terrain «glissant».

«Cette inflation verbale peut avoir des conséquences négatives», a-t-il dit à propos de la sortie de M. Baird.

Le spécialiste admet qu'il y a beaucoup de reproches à faire au régime iranien. «Mais de là à conclure que c'est la menace la plus grande, la plus imminente, pour la paix et la sécurité internationales, à mon avis, c'est un peu aller loin», a-t-il jugé, en entrevue téléphonique.

Ottawa n'a pas voulu lier son geste uniquement au programme nucléaire iranien. Le ministre Baird a également fait valoir que la sécurité du personnel diplomatique canadien était en jeu, rappelant une attaque contre l'ambassade britannique en Iran, il y a huit mois.

«Le régime iranien a démontré qu'il n'a aucun respect de la Convention de Genève et des garanties qu'elle assure pour la protection du personnel diplomatique, a-t-il dit. Dans ces circonstances, le Canada ne peut maintenir une présence diplomatique en Iran. Nos diplomates sont des civils au service du Canada et leur sécurité est notre première priorité.»

The Huffington Post - Québec

07/09/12

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