JERUSALEM (Reuters) - Des roquettes palestiniennes sont tombées lundi dans le sud d'Israël, sans faire de blessés, ce qui a amené les dirigeants israéliens à menacer de durcir leurs représailles après un week-end de violences transfrontalières.
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a convoqué les ambassadeurs étrangers en poste en Israël afin, semble-t-il, d'anticiper les réactions internationales si Israël, dont l'offensive à Gaza en 2008-2009 s'était soldée par de lourdes pertes civiles, devait de nouveau répondre par la force.
Benjamin Netanyahu a choisi Ashkelon, ville portuaire à portée de certaines roquettes palestiniennes, pour rencontrer les diplomates. "Aucun de leurs gouvernements n'accepterait une situation comme celle-ci", a-t-il déclaré ensuite. "En tant que Premier ministre d'Israël, je ne suis pas prêt à accepter une telle situation et nous allons prendre des mesures pour y mettre fin".
Le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, membre influent du Likoud, le parti du Premier ministre, a dit que cette réunion avait pour but de préparer l'opinion internationale à "ce qui est sur le point d'arriver", ajoutant qu'il pourrait y avoir une escalade israélienne majeure dans les heures à venir.
"Le Hamas est responsable. Les dirigeants du Hamas devraient payer le prix et ne pas pouvoir dormir la nuit. Je m'attends à ne pas voir seulement un retour aux assassinats ciblés, mais également à une activité vraiment élargie par (l'armée)", a-t-il déclaré à l'antenne de Radio Israël.
ONZE ROQUETTES
Selon un responsable militaire israélien, onze roquettes ont été tirées de la bande de Gaza lundi matin, qui s'ajoutent aux 110 ayant atteint le territoire israélien depuis vendredi.
L'un des projectiles a touché une habitation dans la ville de Netivot, faisant des dégâts mais pas de blessés.
Ces tirs ont mis fin à une brève accalmie observée durant la nuit après trois jours de violences ayant fait six morts, dont quatre civils, et 40 blessés côté palestinien et huit autres blessés côté israélien.
Benjamin Netanyahu a précisé qu'un million d'Israéliens, soit environ un huitième de la population, étaient en danger.
"Nous disposons d'une panoplie complète d'outils (...) que nous n'avons pas encore utilisés", a réagi le vice-Premier ministre, Moshe Yaalon, sur les ondes de la radio de l'armée. "Nous allons devoir durcir notre réaction jusqu'à ce que le Hamas dise 'assez' et cesse le feu."
Les islamistes du Hamas dirigent la bande de Gaza mais la plupart des tirs de roquettes en provenance de l'enclave palestinienne sont dus à d'autres organisations.
Jugeant qu'il n'existait pas de solution simple à ces violences, Moshe Yaalon a refusé de dire si Israël envisageait de revenir à sa politique d'assassinat ciblé de responsables palestiniens dans la bande de Gaza.
L'Egypte s'emploie à obtenir une cessation des hostilités entre les mouvements palestiniens et Israël, a dit à Reuters un responsable palestinien au fait de ces contacts.
"Rien n'a encore été formalisé. Israël et le Hamas campent sur leurs positions. Le calme répondra au calme et l'escalade répondra à l'escalade", a dit ce responsable.
TRÊVE TACITE ?
Il a ajouté que le Hamas était conscient de la nécessité d'un retour au calme, de même que le Djihad islamique, une autre organisation palestinienne majeure, et qu'une trêve tacite pourrait intervenir.
"Le Djihad islamique n'a pas tiré hier soir. Cela signifie qu'ils ont eux aussi accepté cet arrangement", a-t-il souligné.
Des formations palestiniennes moins importantes, comme les salafistes de la Choura des moudjahidine, ont en revanche revendiqué les tirs de lundi.
Même si les dirigeants israéliens ne souhaitent pas envenimer leurs relations avec les islamistes au pouvoir au Caire, le gouvernement de Benjamin Netanyahu pourrait être tenté de montrer sa fermeté à l'approche des élections législatives du 22 janvier prochain.
Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, les Etats-Unis ont donné leur feu vert à une opération israélienne à Gaza, où Youssef Rizka, conseiller politique du Premier ministre Ismaël Haniyeh, a estimé que le nouveau président égyptien constituait un "filet de sécurité" pour les Palestiniens.
"Le président Mohammed Morsi, président du plus important pays arabe voisin, a dit : 'Nous ne permettrons pas une nouvelle guerre contre Gaza et le sang palestinien est notre sang'", écrit Youssef Rizka dans les colonnes du journal Felesteen, proche du Hamas.
"Un tel filet de sécurité n'existait pas auparavant. Ce qui existait, c'était exactement le contraire", ajoute-t-il en faisant allusion à la position de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak.
avec Ari Rabinovitch et Maayan Lubell à Jérusalem et Nidal al Moughrabi à Gaza, Bertrand Boucey, Pascal Liétout et Juliette Rabat pour le service français, édité par Gilles Trequesser
Yahoo!Actu - 12/11/12
Commentaires
Puisqu'ils font tout dans l'impunite, pourquoi se retiendraient-ils?
On prefere entretenir la populace avec les frasques du general..:-)