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Jean-Marie Le Pen à Marseille - Le jeu de mots de Stéphane Ravier

"Si Dieu me prête vie". C'est l'une des réponses favorites de Jean-Marie Le Pen quand on l'interroge sur la suite de sa carrière politique. Une manière d'indiquer que seule la nature est en mesure de l'empêcher de continuer.

Le président d'honneur du Front national était samedi 15 janvier, à Marseille, pour un déjeuner débat avec les militants locaux. La veille, il était au Conseil régional, où il est élu. Depuis l'accession de sa fille à la tête du FN, il y a deux ans, Jean-Marie Le Pen a quitté le devant de la scène politique mais est toujours très demandé par la base, dans les fédérations.

Ils étaient ainsi 300 à s'entasser au Royal Garden, dans le 9e arrondissement de la Cité phocéenne, à un jet de pierre du stade Vélodrome, pour écouter celui qu'ils appellent encore"président". Ils l'ont accueilli en chantant la Marseillaise et en criant des"Jean-Marie ! Jean-Marie !". Lui, était aux anges, prenait un visible plaisir à poser pour les photos.

A l'observer, on voit qu'il n'est pas question pour lui de raccrocher les gants. Au moins dans l'immédiat."Si Dieu [lui] prête vie", donc, il sera tête de liste aux élections européennes en 2014, dans la région Sud-Est. Et ce, même si le FN n'a encore rien tranché officiellement."J'étais le vice-doyen du Parlement européen. Je voudrais bien être le doyen. J'aurais plaisir à être la statue du commandeur", fanfaronne-t-il.

M. Le Pen, qui revient de trois semaines de vacances en République Dominicaine, est reposé. La meilleure façon d'exister pour lui est encore et toujours la provocation. Oh ! Il critique bien l'action de celui qu'il nomme"Flamby", à savoir le président de la République François Hollande. Mais il passe rapidement sur le sujet, préférant réagir"à chaud" à l'actualité récente. Et si devant les militants, son discours de près d'une heure, en milieu de déjeuner, s'axera principalement autour de l'immigration, lors de la conférence de presse, il reviendra sur deux sujets "brûlants".

Comme la tuerie de Newtown, dans le Connecticut aux Etats-Unis, où 27 personnes dont 20 enfants ont été tuées par un tireur qui a fait irruption dans un établissement scolaire. Selon M. Le Pen,"la législation sur les armes n'a strictement rien à voir avec cet accident gravissime (...) épouvantable", ce"massacre". "L'interdiction du port d'armes n'a jamais empêché les truands d'avoir des 11.43 !", continue-t-il. "Cela s'est aussi produit dans des pays où la législation sur les armes est très sévère, comme en Norvège avec M. Breivik".

Il insiste dans son raisonnement, devant les quelques journalistes. "S'il faut supprimer les armes aux Etats-Unis, il faut aussi boucher tous les ravins pour éviter les accidents d'autocars ! Mais on ne pourra pas éviter les chauffeurs poivrots..."

Autre sujet d'actualité sur lequel M. Le Pen a tenu à s'exprimer : l'état des prisons. "Une situation scandaleuse", dénonce-t-il. Puis, il assène en s'énervant : "La Loi dispose que les condamnés en France sont privés de liberté. Ils ne sont pas condamnés systématiquement à la sodomie comme c'est le cas ! Et comme les sénateurs n'ont pas osé le dire ! Cachez cette sodomie que je ne saurais voir ! "Une pratique sexuelle que M. Le Pen évoquera – avec force grivoiseries – à nouveau lors de son discours devant des militants hilares, quand il dénoncera l'influence de la pornographie chez les jeunes et lorsqu'il parlera du Sida.

En tous cas, cette tentation du"bon mot" – si l'on peut dire – semble contagieuse au FN. Ainsi, Stéphane Ravier, secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône et futur tête de liste FN à Marseille lors des municipales de 2014, dira, à propos de l'éventuel retour de Bernard Tapie dans la politique marseillaise : "Le seul Tapie qui ait de l'avenir à Marseille, c'est le tapis de prière ! ". Un calembour que M. Ravier regrettera immédiatement devant certains journalistes.

Abel Mestre, envoyé spécial à Marseille

LE  MONDE - 15/12/12

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Quand on fait un bon calembour, il ne faut surtout pas s'en excuser, surtout s'il est fondé ! Les gens apprécient cet humour !...les journalopes moins et on s'en fout !

  • Bravo à JMLP (comme d’habitude) et à Stéphane Ravier pour son brillant jeu de mot (qui n’est pas un calembour comme le croient ces ignares de « l’immonde » )!

  • l,humour fait parti de notre patrimoine , dommage qu,il s,est excusé , mais il est vrai que la police de la pensée est toujours tapie dans l,ombre , pour frapper les non-conformistes et autres opposants au politiquement correct!!
    salutations.

  • @parvus : "...la police de la pensée est toujours TAPIE dans l'ombre..."
    Avec mon respect.

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