Ils ont servi dans l'armée française contre le FLN et résident toujours en Algérie.
A quelques jours de la visite de François Hollande en Algérie, les 19 et 20 décembre, c'est un dossier bien embarrassant que les autorités algériennes éviteront d'aborder avec les Français. En effet, près de 30.000 citoyens et résidents algériens ont déjà demandé à la France leur "carte du combattant" qui ouvre droit à la "retraite du combattant". Pour cela, il faut qu'lls aient servi dans l'armée française et pris part à des opérations de guerre... en l'occurence d'Algérie ! Car la génération de la Seconde guerre mondiale , voire de l'Indochine a aujourd'hui presque disparue. Et les milliers d'Algériens qui demandent aujourd'hui leur retraite ont été du côté français, c'est-à-dire contre le FLN... Les plus jeunes ont 68 ans.
Pendant longtemps, cette question était taboue en Algérie. Il y avait d'un côté les Moudjahidines, couverts d'honneurs et d'avantages sociaux, et de l'autre les harkis, c'est-à-dire les traîtres aux yeux du pouvoir algérien. Et l'on découvre (sic) que le réalité était beaucoup plus compliquée que cela, que des milliers d'anciens soldats de l'armée française qui ont combattu le FLN en Algérie y vivaient toujours... Ils réclament aujourd'hui leur droit à la France, dont l'administration est un peu dépassée par l'ampleur de l'affaire.
Une certaine libéralisation du régime algérien a permis à ces vétérans de sortir de la clandestinité. D'autant que le jeu en vaut la chandelle. Deux mesures administratives ont rendu cette démarche plus attractive : en 2004, les critères d'attribution de la carte du combattant ont été assouplis puisqu'il suffit de 120 jours de présence dans l'armée sur le territoire algérien pour en bénéicier. Surtout, en 2007, l'alignement des retraites versées à l'étranger sur celles versées en France (la "décristallisation") en a fait sérieusement augmenter leur montant. Elle est aujourd'hui de 665 euros par an, soit 68000 dinars algériens. C'est-à dire l'équivalent de trois et demi de salaire minimum local ! En France, cela correspondrait à plus de 5000 euros.
Entre 2007 et 2010, 16.564 cartes du combattants ont ainsi été attribuées par la France à des Algériens, puis 6821 en 2011 et sans doute autant cette année. Soit environ 30.000. Une fois ce document obtenu, le vétéran peut demander à toucher sa retraite du combattant. On estime actuellement à 10.000 le nombre de dossiers traités ou en cours de traitement. A terme tous les titulaires de la carte y auront droit, de manière rétroactive depuis la date de délivrance de la crte;
Au final, combien de personnes seront-elles concernées ? Diffiicile de le savoir, mais certains avancent des chiffres supérieurs à 100.000. En tout cas, plusieurs dizaines de milliers.
A Alger, les bureaux de l'ONAC français (Office national des anciens combattants) sont débordés et Bercy sort sa calculette... 30.000 retraites du combattants, c'est 20 millions d'euros par an.
De l'argent bienvenu de l'autre côté de la Méditerranée, même si, aux yeux des autorités, il n'est vraiment pas politiquement correct...
Pendant longtemps, cette question était taboue en Algérie. Il y avait d'un côté les Moudjahidines, couverts d'honneurs et d'avantages sociaux, et de l'autre les harkis, c'est-à-dire les traîtres aux yeux du pouvoir algérien. Et l'on découvre (sic) que le réalité était beaucoup plus compliquée que cela, que des milliers d'anciens soldats de l'armée française qui ont combattu le FLN en Algérie y vivaient toujours... Ils réclament aujourd'hui leur droit à la France, dont l'administration est un peu dépassée par l'ampleur de l'affaire.
Une certaine libéralisation du régime algérien a permis à ces vétérans de sortir de la clandestinité. D'autant que le jeu en vaut la chandelle. Deux mesures administratives ont rendu cette démarche plus attractive : en 2004, les critères d'attribution de la carte du combattant ont été assouplis puisqu'il suffit de 120 jours de présence dans l'armée sur le territoire algérien pour en bénéicier. Surtout, en 2007, l'alignement des retraites versées à l'étranger sur celles versées en France (la "décristallisation") en a fait sérieusement augmenter leur montant. Elle est aujourd'hui de 665 euros par an, soit 68000 dinars algériens. C'est-à dire l'équivalent de trois et demi de salaire minimum local ! En France, cela correspondrait à plus de 5000 euros.
Entre 2007 et 2010, 16.564 cartes du combattants ont ainsi été attribuées par la France à des Algériens, puis 6821 en 2011 et sans doute autant cette année. Soit environ 30.000. Une fois ce document obtenu, le vétéran peut demander à toucher sa retraite du combattant. On estime actuellement à 10.000 le nombre de dossiers traités ou en cours de traitement. A terme tous les titulaires de la carte y auront droit, de manière rétroactive depuis la date de délivrance de la crte;
Au final, combien de personnes seront-elles concernées ? Diffiicile de le savoir, mais certains avancent des chiffres supérieurs à 100.000. En tout cas, plusieurs dizaines de milliers.
A Alger, les bureaux de l'ONAC français (Office national des anciens combattants) sont débordés et Bercy sort sa calculette... 30.000 retraites du combattants, c'est 20 millions d'euros par an.
De l'argent bienvenu de l'autre côté de la Méditerranée, même si, aux yeux des autorités, il n'est vraiment pas politiquement correct...
Jeudi 13 Décembre 2012
Jean-Dominique Merchet
Secret Défense - Marianne
Commentaires
C'est tellement gros que çà ressemble à un faux grossier, comment se fait-il que d'un seul coup des Algériens fauchés comme les blés, se mettent à réclamer ( encore et toujours ) à la France, de l'argent. L'Algérie est déjà le pays qui comptent le plus de centenaires touchant une retraite avec notre argent, et pourtant ces vieux sont morts depuis belle lurette, mais comme la France est un foutoir pourquoi se gêner, les contrôles n'ont jamais été faits.
Dans une vidéo, Dalila Kerchouche, fille de Harkis, raconte sa visite en Algérie, un des ses oncles FLN, regrette de ne pas avoir été harki,car ses enfants auraient eu des chances en France, et lui ne vivrait pas dans la misère en Algérie (presque à la fin de la vidéo).
Un coup bien monté, en somme.
C'est comme les rescapés de la Shoah ! Plus on avance dans le temps, plus on a d'indemnités diverses à payer !
Le fromage mou écrasé de culpabilité et de repentance se fendra d'un gros chèque, c'est quasiment sûr !
@ dirk: il ne s'git pas ici de réparations comme pour le Shoah.
Si ces Algériens ont vraiment combattu le FLN sous l'uniforme français, (on était alors en Algérie française, et ils étaient français!), ils ont droit à une retraite d'ancien combattant.
Mais je n'en avais jamais entendu parler, je ne connaissais que les harkis. Les soldats français de France, du contingent, envoyés par le socialiste Guy Mollet combattre pour la pacification de l'Algérie (on ne parlait pas alors de guerre!!!), et dont un certain nombre sont morts dans les djebels sous les balles des fellouzes, ne touchent que depuis quelque temps une faible retraite du combattant. Ils ont gâché ou perdu leur jeunesse pour RIEN.
Il faut évidement vérifier les titres de ces anciens combattants français algériens... La fraude n'est pas à exclure... mais Hollande est prêt à tout pour contenter les autorités algériennes.
@Gaëlle,
J'ai un sérieux doute sur la survivance de 100 000 supplétifs dans l'Algérie de 2012. Les Algériens ont l'habitude de ce bidonnage de chiffres lorsqu'il s'agit de nous pomper du fric. Mais il faudra vérifier sérieusement bien sûr.
Quant aux Harkis vivant en France, nous en sommes à la 3ème génération de leurs descendants, et ils ont toujours de plus en plus d'aides pour le logement, pour la santé, pour les études et pour la formation professionnelle (c'est un dossier que j'ai suivi de près dans ma carrière professionnelle), et les plus jeunes sont extrêmement revendicatifs sur leurs "droits". J'aurais bien des anecdotes à raconter sur ce sujet. Les anciens, ceux qui ont vraiment combattu, étaient encore des esprits traditionnels, assez droits...mais la suite !!!
La question est de savoir comment Bercy va pouvoir payer ces retraites, alors que les militaires d'active actuels sont payés au lance pierre. De retour d'Opex ils ne percoivent leurs indemnités qu'avec six mois de retard. Des familles de militaires se voient interdite de banque, etc....
Donc deux poids, deux mesures.
effectivement ceux qui ont combattu pour la France doivent avoir droit à une retraite !!
mais évidemment attention aux fraudes!!
dans un pays qui regorge de pétrole et de gaz , toujours pas de flouze pour le peuple!!
d,ailleurs en France la manne se raréfie aussi pour le bon peuple!!
salutations.