PARIS (Reuters) – Les familles des huit otages français détenus par des groupes islamiques au Sahel ont exprimé leur inquiétude après l’annonce vendredi de l’engagement de forces françaises aux côtés de l’armée malienne et se divisent sur l’attitude à adopter.
Le président du comité de soutien à deux des otages, Pascal Lupart, a réclamé sur BFM-TV une intervention des forces spéciales dans les camps où se trouvent les Français, estimant que dans le cas contraire, leur vie serait menacée.
« Les forces spéciales, aujourd’hui, il faut qu’elles interviennent », a-t-il dit.
Mais la fille de l’un des deux otages, Diane Lazarevic, s’est opposée sur la même chaîne à cette demande. « Je ne veux pas qu’il y ait une intervention des forces spéciales », a-t-elle dit.
« Je ne vois pas comment la France va attaquer les islamiques, ça me paraît invraisemblable », a-t-elle ajouté, rappelant l’échec d’une opération de ce type il y a quelques années.
« Je constate que nous sommes dans une position où nous subissons les choses. Il y a une série de choses qui s’enchaînent qui nous tombent dessus », a dit pour sa part Jean-Pierre Verdon, père de Philippe Verdon, sur RTL.
« Nous sommes en situation de subir. Notre inquiétude va croissant, c’est une angoisse qui prend un corps de plus en plus consistant », a-t-il ajouté.
Pour Jean-Pierre Verdon, les autorités ont « tout mis en oeuvre pour essayer de trouver des solutions » en vue de la libération des otages, « mais ça n’a pas abouti ».
« Je pense que c’est l’intérêt supérieur de l’Etat qui a prévalu », dit-il, estimant que la réaction de Paris s’est faite dans l’urgence après la prise de la ville de Konna par des groupes islamiques.
Les forces armées françaises ont apporté vendredi leur appui aux unités de l’armée malienne dans le cadre d’une intervention contre des « éléments terroristes », a annoncé François Hollande.
L’intervention militaire française au Mali obéit à « la même cause » que les efforts de libération des huit ressortissants français détenus par des groupes islamiques au Sahel, a justifié le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius face à l’inquiétude des familles.
« En empêchant la progression vers le Sud de ces groupes et en leur répondant d’une façon extrêmement ferme, nous pensons que c’est la même cause que nous servons que lorsque nous voulons libérer les otages », a-t-il affirmé.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse et Danielle Rouquié
BOULEVARD VOLTAIRE - 11/01/13