24 heures après le déclenchement de l'opération de l'armée algérienne contre les preneurs d'otages sur le site gazier d'In Amenas, c'est la méthode forte des services algériens qui commence à être pointée du doigt. Londres et Tokyo, deux capitales qui ont des ressortissants parmi les otages, ont convoqué l'ambassadeur d'Algérie. Par ailleurs, Washington, très discrète depuis le début de l'opération, a fait atterrir un avion à l'aéroport d'In Amenas pour récupérer ses ressortissants.
EcouterIsabelle Dath | 18/01/2013 - 13h14Analyse : les pays qui avaient des ressortissants parmi les otages n'ont pas apprécié la manière dont Alger a géré cette affaire (cliquer sur le lien)
La France pas avertie de l'assaut des forces algériennes
La France n'avait pas été prévenue au préalable par Alger de l'opération des forces de sécurité algériennes sur le site gazier d'In Amenas, où plusieurs dizaines de personnes ont été prises en otages mercredi par un commando islamiste. "L'Algérie est un Etat souverain", a affirmé de source proche du gouvernement.
Les Etats-Unis, le Japon et le Royaume-Uni, dont des ressortissants sont également concernés par la prise d'otages et ont été vraisemblablement tués dans l'opération, ont fait part de leurs "regrets" de ne pas avoir été informés par avance des intentions des autorités algériennes.
David Cameron furieux
David Cameron est le premier à avoir exprimé son mécontentement, après avoir essuyé un refus en proposant son soutien pour dénouer la crise et souhaité que les négociations puissent être maintenues aussi longtemps que possible. Il n'aura finalement découvert l'intervention que grâce à ses satellites espions.
D'où son regret de ne pas avoir été informé à l'avance - formule très diplomatique qui cache en vérité dit son entourage un David Cameron Furieux. Même chose pour les États-Unis et le Japon, pour les mêmes raisons. Ils n'étaient pas prevenus et avaient demandé aux autorités algériennes de faire de la sécurité des otages leur priorité.
Pourquoi l'Algérie a-t-elle agi seule ?
La fermeté est la pierre angulaire des Algériens depuis la décennie sanglante des années 1990 où le pays a été confronté, jour après jour, au terrorisme (près de 200.000 morts). Ils ne négocient pas parce que, pour eux, la moindre concession est un message négatif à tous les djihadistes. Les forces spéciales sont là pour intervenir, mais il n'y a pas de négociateurs, comme au GIGN par exemple. Leur priorité n'est pas la sécurité des otages - ils ont d'ailleurs quatre diplomates détenus au Mali depuis neuf mois pour lesquels ils ne lèvent pas le petit doigt malgré leurs appels désespérés.
En 1994, lors du détournement de l'avion d'Air France Alger-Paris, Alain Juppé - alors ministre des Affaires Etrangères, avait tout fait pour que l'appareil vienne se poser en France car il craignait que l'armée algérienne fasse sauter l'avion. Ce qui s'est passé aujourd'hui n'est donc pas surprenant.
Malgré les probables pressions des pays concernés par cette prise d'otages, l'attaque d'un site, qui plus est stratégique pour l’Algérie, puisqu'il représente 18% des exportations de gaz du pays, ne pouvait les faire dévier de leur ligne traditionnelle.
RTL Info - 18/01/13
Commentaires
Le fromage a créé une belle pagaille dans cette région arabo-africaine. J’espère qu’il va se dépêcher de faire repentance !
Nos "grands amis les Algériens" se moquent bien de Hollande! Pas tenu au courant... Ils se méfient des fuites à Alger et ils ont sans doute raison... De toute manière, la France compte si peu, sauf comme pays à humilier...
les Algériens sont souverains chez eux !
leur méthode est brutale mais surement efficace , d,ailleurs la négociation ne concerne que les (démocraties ) qui vivent toujours dans la peur d,une (bavure)!!
s,ils n,étaient pas intervenus , ils auraient aussi critiqués sur leur passivité!!
salutations.