Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Florence Cassez: " libre mais pas innocente "

sans-titre.png FC.png

"Libre, mais pas innocente". Le titre de cet article du quotidien mexicain El Universal en dit long sur l'état d'esprit des médias mexicains. Florence Cassez, remise en liberté mercredi par la Cour suprême mexicaine, a certes pu enfin quitter le pays après sept années d'incarcération, mais n'a pas pour autant disparu du paysage mexicain. L'incroyable imbroglio judiciaire dont elle a été victime a révélé les inégalités d'une justice corrompue et la manipulation des médias par les forces de police dans l'épineux dossier des prises d'otages. Loin de se contenter d'un mea culpa sur ce terrible constat, les Mexicains, qui se sont toujours révélés très partagés sur l'affaire Cassez, n'en disculpent toujours pas pour autant la Française.

 

Car si Florence Cassez est revenue en France, ce n'est pas parce qu'elle a été innocentée, comme l'affirme jeudi son avocat, Frank Berton, mais parce que la justice mexicaine a reconnu une violation de ses droits. La Cour suprême a annulé ainsi sa condamnation à 60 ans de prison pour enlèvements, délinquance organisée et port d'armes prohibées sans autre forme de procès, et a ordonné sa libération "immédiate et absolue". Principal motif de ce revirement de situation : Genaro Garcia Luna, l'ancien chef de la police judiciaire (AFI) au moment de l'arrestation de la Française en décembre 2005, et devenu ministre du président Felipe Calderon de 2006 à 2012, a reconnu avoir bidonné une pièce maîtresse de l'accusation. Il a notamment admis avoir procédé à une fausse interpellation, reconstituée le lendemain et dans un autre lieu, comme si elle s'était déroulée en direct. Des images qui ont profondément marqué une opinion publique bouleversée par les histoires récurrentes d'enlèvements et en quête de coupables.

"Fondement de l'État de droit"

Pour la presse mexicaine, c'est donc lui, le nouveau coupable tout désigné. Le site d'information Sin Embargo titre "L'heure de Garcia Luna", évoquant un "montage organisé en toute conscience et réalisé dans le but de manipuler l'opinion publique, fait pour simuler une action exemplaire et lancer ainsi la carrière politique de Garcia Luna". Un autre site, Terra, évoque un "coup dur pour la crédibilité" de l'ancien responsable, "tourné en ridicule" et accablé par les soupçons de corruption et de collusions avec les trafiquants dans d'autres affaires rendues publiques récemment. Pour autant, pas question a priori que Garcia Luna abdique, même s'il n'a désormais plus de responsabilités politiques : selon le quotidien Proceso, l'ancien responsable aurait d'ores et déjà engagé l'un des pénalistes mexicains les plus redoutables, la star du barreau local, Alonso Aguilar Zinser, pour se défendre. Un aveu de culpabilité ou une perte de confiance en la justice de son pays ?

Pour Ricardo Sepulveda, éditorialiste du quotidien El Universal, "la prochaine étape consistera à déterminer les responsabilités et sanctionner ceux qui ont empêché la tenue d'une procédure régulière", se félicitant que "la décision de la Cour suprême renforce la justice et, de manière générale, les fondements de l'État de droit au Mexique". Un éditorial du quotidien Excelsior va dans le même sens et vante l'avancée que constitue l'épilogue de ce dossier pour la société mexicaine : "En défendant les droits de Cassez, la Cour suprême défend nos droits à tous de bénéficier d'une procédure judiciaire convenable."

Les coupables font toujours défaut

La désignation d'un coupable responsable du fiasco judiciaire ne résout pas cependant le fond de l'affaire pour l'opinion publique. Certes, les Mexicains sont satisfaits d'avoir pu montrer au monde entier que la justice de leur pays avait su reconnaître ses erreurs et qu'elle en sortait grandie, la tête haute. Mais il leur manque toujours des coupables pour ces affaires d'enlèvements qui se succèdent et instillent terreur et colère au sein de la population.

"Peut-être que la Française a effectivement séquestré des gens", se demande l'éditorialiste Leo Zuckermann dans l'Excelsior. Dans le même quotidien, Jorge Fernandez Menendez pose la question de manière frontale : "Cassez est libre... Était-elle coupable ?" Et de s'interroger : "Les violations des droits de Cassez dans ce procès suffisent à la remettre en liberté, sans se demander si elle est coupable ou non. En réalité, cela ne devrait pas fonctionner de la sorte [...] : il aurait fallu, dans un tel cas, supprimer les preuves qui n'étaient pas essentielles [...] pour établir sa culpabilité et, à partir de là, organiser un nouveau procès et décider alors si Florence devait rester en prison ou non."

En l'absence d'autres coupables désignés, et la Française n'étant pas innocentée, elle reste ainsi la principale suspecte dans l'esprit des Mexicains. Maria Elena Morera, la présidente de l'organisation Causa en Común, a dénoncé un jugement "excessif" de la Cour suprême, qui a ordonné selon elle la remise en liberté immédiate et absolue de Florence Cassez pour de simples "erreurs". Et l'activiste de redouter que d'autres cas soient concernés par un tel précédent et qu'une "exposition médiatique" puisse suffire à la "libération de personnes aujourd'hui en détention". Preuve que la justice mexicaine a encore beaucoup à faire pour que ses administrés retrouvent confiance en elle.

Le Point -24/01/13

Commentaires

  • Je préfère quand même le comportement général de Florence Cassez à celui d'Ingrid Bettencourt (mais sans doute par chauvinisme vis à vis d'une fille du Nord :-)
    Je préfère voir sa joie et celle de sa famille à toutes celles mêlées d'arrières pensées politiciennes, comme celle du visqueux Fabius (entre autres...)
    Même s'il reste des zones d'ombre, elle a quand même fait 7 ans de prison, c'est à dire beaucoup trop, et la page doit être tournéee. Qu'elle retrouve bien vite une vie normale !

  • Oui, ce n’est pas parce qu’elle a été libérée qu’elle est innocente. D’ailleurs va-t-elle oser demander des dédommagements pour ces sept années de prison ? Les médiats feigenent de croire que la liberté signifie l’innocence !
    D’ailleurs on connaît beaucoup de condamnés qui ont été graciés ou amnistiés mais non innocentés !

  • Raz le bol de tous ces passe-droits qui vont toujours dans le même sens et qui ne profitent qu'aux mêmes. (et en plus on serait presque obligé de faire la fête).

  • @ Philippe Régniez, ces réjouissances, ce tapis rouge, Fabius, Hollande, ces meutes de journalistes, tout cela me semble très excessif et indécent! Il est normal qu'elle soit heureuse d'être libre, qui ne le serait pas à sa place, mais il reste encore plus de 2000 prisonniers français à l'étranger, dont on parle jamais et dont les familles se sentent abandonnées par la France. Sans compter les huit otages du Sahel.

    Oui, le triomphalisme de cette libération (pour motifs purement juridiques et politiques) est déplaisant et totalement déplcé, et cette impudeur est fâcheuse. Florence Cassez n'est en rien une héroïne!

    Ses soitiens sont puissants: pourquoi particulièrement pour elle?

    Est-elle innocente? On n'en sait rien après tout. Ce n'est pas ce que disent en tout cas les victimes mexicaines.

  • @ abad: j'apprends à l'instant par mail que les Mexicains sont furieux de cette libération, qu'ils estiment qu'elle est coupable, et qu'ils ont commencé le boycott des produits français. Pour eux, elle n'a pas été jugée.

  • Cette femme respire le mensonge, l'hypocrisie, le narcissisme le plus abject, le culot le plus effroyable . Mais elle trouve même des soutiens inattendus ....
    Le spectacle en boucle sur BFM TV, sans une seconde distraite pour un autre sujet, était luciférien ! les veaux étaient priés de participer à cette grand-messe au cours de laquelle chaque respiration de l'idole était analysée. A ce stade, on ne peut plus parler de récupération politicienne classique, ils fêtaient une victoire ... spéciale pour eux.

  • Un excellent article sur Boulevard Voltaire :
    http://www.bvoltaire.fr/nicolasgauthier/florence-cassez-ce-nest-pas-jeanne-darc-non-plus,9688?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=9ca26314d7-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email

  • Gaelle,
    Vous avez tout resume:"Florence Cassez n'est en riien une heroine!"

  • elle écrira peut-étre ses mémoires et aprés pourquoi pas un film!
    salutations.

  • Gaëlle Mann. Je voulais dire qu'on est sous la forte impression qu'il est de mauvais goût, voire de goût douteux, de ne pas se réjouir publiquement de cette sortie de prison.

    Il s'agit toujours de la même petite clique - les autres peuvent crever dans leur geôle.

    Effectivement elle n'a rien d'une sainte, et son implication dans les crimes et délits qui lui sont reprochés ne semble pas faire de doute.

    Pourquoi elle ? Comme le disait le président Le Pen, il y a des sujets sur lesquels on s'interdit de penser.

    Sa joie est indécente, quand on gagne le gros lot, surtout en trichant, on reste discret. Elle accepte de faire partie du show, elle croit en son personnage, mais c'est dans la logique des choses et de sa clique.

  • Ou le nouveau directeur de la comm.élyséenne (Claude Sérillon) travaille comme chez Drücker, son employeur de longtemps et se croit à "Vivement dimanche",ou,cette jeune personne,comme vous le supputez,Gaëlle,les intéresse pour des motifs peu clairs ! Ses soutiens sont en effet puissants:outre le président du comité de soutien,J.L.Roméro,militant très actif (voir sa fiche wikipedia),le président du Sénat,Jean-Pierre Bel, deuxième personnage de l'Etat (sa fiche wiki est,elle aussi très intéressante),le ministre Fabius et aujourd'hui, la réception à l'Elysée ! Elle doit voir aussi "en privé" nous a-t-on dit,Sarkosy !

    Tant mieux pour elle mais,est-ce pour ses beaux cheveux dénoués pour sa visite à l'Elysée et qu'elle a eu la chance de bien soigner en prison ?

  • @ tania: l'affaire Cassez illustre la totale inversion des valeurs.

    Amitiés!

  • @ Philippe Régniez: on dit que ce qui est excessif est insignifiant, mais dans ce cas, cet "excessif", cette outrecuidance, me semble très signifiants.

    Elle fait bien sûr partie de la clique. Sinon...

  • Le même jour du triomphe de la diva (et de sa mère ) , de leur explosion de joie qui retentissait sur tous les medias , les trois soldats tués en Somalie étaient enterrés à Perpignan , en la présence d'Hollande (zut, il n'a pas pu accueillir l'Idole à l'aéroport ) et la dépouille de l'otage tué en Algérie arrivait sur le sol français , dans le silence médiatique le plus profond.
    Hier la France a touché le fond de l'ignominie, mais il semble que l'on puisse creuser toujours plus profond.

  • Dirk, merci, mais j'ai déjà publié l'article de Nicolas Gauthier sur Boulevard Voltaire. Regardez les notes postées aujourd'hui.

  • Chère Gaëlle, le frère de la demoiselle a des activités au Mexique qui ne sont pas sans intérêt pour ...comprendre l'hystérie médiatique et des associés aussi, intéressants !

  • @ tania: oui je sais, j'ai lu les aventures judéo-mexicaines de Sébastien! Quel sac de noeuds!

  • Chère tania: vous avez vu la bonne mine de F.C. ? Ses cheveux bien soignés? Et ses vêtements à la dernière mode de Paris, 24 heures après sa libération? Cette personne ne sort pas directement de prison, c'est impossible. ON nous ment encore!
    Il faut être aveugle pour ne pas voir que la version médiatique officielle ne tient pas debout!

  • Que le nain abject se soit occupé de cette affaire prouve à suffisance la malignité de cette femme !
    Il est la "référence absolue" en matière de vilénie et de nuisance .

  • A défaut d' être une héroine , ne peut -on supposer qu' elle en vendait avec ses amis crapuleux au Mexique ?

Les commentaires sont fermés.