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Marseille : le parquet lutte contre le "grand absentéisme" scolaire avec des "stages parentaux"

 

 
 
Publié le samedi 02 février 2013 à 13H16
 

Préoccupé par la délinquance des mineurs ou la mise en danger des jeunes, le parquet de Marseille combat le "grand absentéisme" scolaire en rappelant les parents à leurs obligations. Récit de l'un de ces "stages parentaux"

Les parents expliquent pourquoi leur enfant a "décroché". A l'issue de l'audience, ils seront aidés par l’Éducation nationale et le délégué du procureur.

Photo Frédéric Speich

 

Ils arrivent au tribunal tous poings fermés. Trois heures plus tard, ils en repartiront en allant serrer la main du juge... Convoqués par le parquet après avoir été entendus par la police, ils ne savent pas ce qui les attend. Une condamnation pour ne pas avoir veillé à la scolarité de leur enfant ? Un remontage de bretelles ?

Première surprise, à la place d'un tribunal, les parents convoqués ce vendredi découvre un groupe d'éducateurs, assistantes sociales, conseillères d'orientation de l'Éducation nationale autour d'un magistrat sans robe. Sylvie Canovas est vice-procureure, chargée des mineurs, à l'initiative de ce "stage parental" à destination des parents dont les enfants collégiens ont "décroché" : jusqu'à 90 demi-journées d'absence depuis le début de l'année.

"On a décidé de lutter contre le grand absentéisme scolaire", annonce Sylvie Canovas face à la quinzaine de parents assis sur deux bancs. Les mineurs qui ont accompagné leurs parents, restent dehors. Pour l'instant. "Vous avez commis l'infraction de délaissement de mineurs, un délit punissable de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 d'amende. Mon but n'est pas de vous envoyer devant un tribunal mais de voir avec vous où sont les dysfonctionnements, ce qui se passe avec votre enfant". Les parents ont vite le marché en main : "Soit c'est le tribunal correctionnel et une peine, soit on vous aide". Le ton est ferme mais c'est un contrat que propose la magistrate, pas une marque au fer, ni la stigmatisation de mauvais parents démissionnaires.

"L'école n'est pas votre ennemie"

Leurs enfants ne sont pas des délinquants, juste des "décrocheurs". Beaucoup confient que la convocation au commissariat a poussé leur enfant à retrouver le chemin de l'école. Une mère dont deux garçons de douze et treize ans faisaient l'école buissonnière, souligne l'aide que lui a apporté l'intervention de la justice. "Ils m'ont fait un bisou : "Maman, tu vas aller en prison ?" J'ai dit : Oui parce que vous n'allez pas à l'école. Alors, ils ont pris leur cartable et ils ont détalé". Une adolescente a accompagné sa mère au commissariat pour dire au policier : "Ce n'est pas sa faute, c'est moi qui m'échappe".

Chacun des parents doit s'expliquer devant les autres. Au premier rang, un couple manifeste contre la méthode mais s'y pliera. À tour de rôle, les parents racontent leur impuissance, la découverte de l'absentéisme, parfois le choix qu'ils ont eux-mêmes fait de ne plus envoyer leur enfant au collège où il a été agressé. Un père rebondit sur le mot "autorité" que vient d'utiliser Sylvie Canovas. "L'autorité mais par rapport aux histoires d'enfants battus, on n'ose pas mettre les mains. Ma femme l'a corrigé parce qu'il ne faisait pas ses devoirs et je vois rappliquer la brigade des mineurs. Au commissariat on m'a dit : "Frappez-le mais ne le marquez pas". Sylvie Canovas : "Ici, on vous dit : Envoyez-le à l'école !".

Les récits roulent. L'engagement est pris de veiller à ce que les adolescents reprennent le chemin du collège. Assise à la place habituellement réservée au procureur, Maryvonne Azard (Inspection académique) propose, à chaque fois une solution sous forme d'un sigle : SEGPA, SAPAD, 3PRS ou, plus lisible, classe relais pour remettre l'enfant à niveau et lui permettre de raccrocher. "L'école n'est pas votre ennemie, martèle-t-elle. On doit travailler ensemble". Changement d'établissement, adaptation de la scolarité. "Tous les enfants ont un talent...", encourage-t-elle.

Les mineurs restent dehors. Sauf Amine, 14 ans, collégien dans le 13e arrondissement, appelé à s'asseoir à côté de son père. Celui-ci vient d'expliquer qu'Amine arrache les pages du carnet de correspondance. "Qu'est ce qui se passe à l'école ?", demande Sylvie Canovas. "Ça se passe bien". "Et non ! Ton père risque d'être poursuivi devant le tribunal car son obligation c'est d'envoyer son enfant à l'école jusqu'à 16 ans". "Tout va bien". Et la procureure, tapotant sur la table : "Compris ? Lundi, tu es à l'école !"

La Provence

Commentaires

  • "L'école n'est pas votre ennemie" : mais si, justement ces populations ne reconnaissent que l’école coranique, notre école étant ressentie par elles comme une agression, et d’une totale inutilité ! Décidément, nos autorités scolaires et judiciaires, prisonnières de leur idéologie stupide et criminelle, ne comprennent rien à rien !
    Elles ne luttent plus contre l’absentéisme à l’école, mais contre le « grand absentéisme », bientôt ce sera le ‘TGA’, le Très Grand absentéisme, en attendant de ne plus rien faire du tout contre l’absentéisme ! Il suffira de donner tous les diplômes que ces cancres réclament.
    Elles avouent ouvertement qu’elles n’appliquent pas la loi et renoncent à infliger les sanctions de prison et d’amendes prévues par la loi : d’ailleurs il n’y a même plus de tribunal.
    Par contre si un automobiliste oublie de mettre sa ceinture de sécurité, alors là, les sanctions les plus sévères pleuvent : c’est ça la nouvelle justice : on punit les innocents, faute de pouvoir punir les délinquants !

  • bonne chance à ce comité théodule !!!!!!
    salutations.

  • Je me souviens d'un goût pour l'école buissonnière dans ma campagne flamande, surtout pour pécher à la ligne...et des grosses mains calleuses de mon père lorsque le maître le lui apprit. Pas besoin de psycho et pédagogues bavards en ces bons vieux temps ! L'efficacité fut garantie, sans traumatisme autre que mes fesses endolories :-)
    ...et idem pour mes petits camarades !

  • Du temps, de la salive, et de l'argent perdu... Pourquoi aimeraient-ils l'école? Ce n'est pas dans leur culture.

  • Cher abad: j'ai bien aimé : "autour d'un magistrat sans robe." Pour ne pas traumatiser les mamans et les papas, elle a enelvé sa robe de magistrat qui pourraient leur faire peur ou LES METTRE EN COLERE! Quelle démission!
    Ces enfants ont "autre chose" à faire que d'aller perdre leur temps à l'école, beaucoup sont des petits "guetteurs" aux abords des cités... Ils sont payés pour ça par les "grands frères" qui font le trafic...

  • Elle fait très fort la Sylvie Canovas (certainement Française grâce au Crémieux), comme là-bas dit ;o)

  • Il y a une menace , connue depuis quelques années, cachée dans ces procès, à savoir que l 'école Juleferrienne ne veut pas de l'indépendance parentale, car le formatage voulu ne se fait pas comme prévu. Or il appartient exclusivement aux parents de choisir le système scolaire de leurs enfants, ce choix est naturel, et si par malheur vous décidez de faire l'école en famille ( en familleS), le maire, les gendarmes et les inévitables psy viendront vous menacer des peines signalées plus haut.
    Des parents se sont ainsi exilés au Canada pour éviter l'intoxication de leurs enfants et les scolariser eux-mêmes , cela marche ,( bien s'organiser), les enfants ont leur compte de sommeil, n'ont pas à perdre du temps dans des bus, vivent au calme.
    Mais voilà, la franc-maçonnerie n'y trouve pas son compte.
    Il existe une association de défense pour cela ( se renseigner aux Editions Ste Jeanne d'Arc à Villegenon.)

  • Orthographe: "qui pourrait"', bien sûr...

  • Gaelle , aprés la robe . . . . !!
    salutations.

  • @ parvus: après la robe, elle n'a plus qu'à enlever son slip!

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