LA MORT EN FACE
6 février 1945
Si j'en avais eu le loisir, j'aurais sans doute écrit le récit des journées que j'ai vécues dans la cellule des condamnés à mort de Fresnes, sous ce titre. On dit que la mort ni le soleil ne se regardent en face. J'ai essayé pourtant. Je n'ai rien d'un stoïcien, et c'est dur de s'arracher à ce qu'on aime. Mais j'ai essayé pourtant de ne pas laisser à ceux qui me voyaient ou pensaient à moi une image indigne. Les journées, les dernières surtout, ont été riches et pleines. Je n'avais plus beaucoup d'illusions, surtout depuis le jour où j'ai appris le rejet de mon pourvoi en cassation, rejet pourtant prévu. J'ai achevé le petit travail sur Chénier que j'avais commencé, j'ai encore écrit quelques poèmes. Une des mes nuits a été mauvaise, et le matin j'attendais. Mais les autres nuits, ensuite, j'ai dormi bien calmement. Les trois derniers soirs, j'ai relu le récit de la Passion, chaque soir, dans chacun des quatre Évangiles. Je priais beaucoup et c'est la prière, je le sais, qui me donnait un sommeil calme. Le matin, l'aumônier venait m'apporter la communion. Je pensais avec douceur à tous ceux que j'aimais, à tous ceux que j'avais rencontrés dans ma vie. Je pensais avec peine à leur peine. Mais j'essayais le plus possible d'accepter.
Robert Brasillach
Robert Brasillach est né le 31 mars 1909 à Perpignan et a été fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge sur ordre de De Gaulle.
Commentaires
Merci a vous Gaelle, de ne pas l'oublier!
Mourir si jeune encore,a 35 ans, pour n'avoir tue personne, mais juste pour avoir realise que l'ennemi n'etait pas celui qu'on pensait...
De Gaulle ne l'a pas emmene au paradis.
A celui que nos mémoires n'ont pas oublié,que nous lisons et relisons.
Paix dans le petit cimetière de Charonne !
Cette ripoublique, née dans le sang, se vautre dans le sang !
Il faut être quand même idéologiquement et spirituellement vicié pour ordonner la mort d'un Robert Brasillach.
Cette mort : encore une ignominie gaulliste ! Il faut reconnaître qu’avec la révolution et la prétendue libération, beaucoup de crimes ont été commis au nom de la France ;
Rappelons qu’il y eut aussi le 6 février 1934, et dans un autre genre le 6 février 1956 lorsque Guy Mollet reçut ses tomates à Alger !
Dans les Poèmes de fresnes, Robert Brasillach avait écrit un poème "Aux morts de février". Je voulais le mettre, mais je ne l'ai pas retrouvé.
@Gaëlle:
" Aux morts de février
Les derniers coups de feu continuent de briller
Dans le jour indistinct où sont tombés les nôtres.
Sur onze ans de retard,serai-je donc des vôtres ?
Je pense à vous ce soir,ô morts de Février."
Ce poème a été commencé et interrompu le 1er février.
Gaelle,
j'ai eu du mal a retenir mes larmes a lire ce qui suit:
a-flamme.fr/2012/02/aux-morts-de-fevrier/
Gaelle,
Je me suis trompee sur le lien.. mes excuses!
http://la-flamme.fr/2012/02/aux-morts-de-fevrier/
nelly:
je ne vois pas que vous soyez trompée?
Merci d'avoir retrouvé ce poème et d'avoir mis le lien.
Brasillach a été le seul écrivain collaborationniste à avoir été exécuté. Il avait 35 ans. C'est un meurtre que De Gaulle a commis.
Nelly, ne vous excusez pas, il n'y a aucune raison!
nelly, moi aussi j'ai du mal à retenir mes larmes en lisant le récit de la fin... Cher Brasillach, comme nous l'aimons! Comme il a souffert avec un courage admirable tout ce temps de prison et ces dernières heures,ces ultimes minutes... Il est dans notre coeur.
Nelly, je vous comprends.
Merci, chère tania. Ce poème interrompu est bouleversant. Brasillach dans sa prison, en attendant la mort, n'était soutenu que par la prière et la présence des âmes qui l'entouraient.