Revenons sur les Femens et leur intervention à Notre-Dame de Paris. Ou plutôt sur les réactions qu’elle a suscitées. Que je sache, si certains – à commencer par les contributeurs de Boulevard Voltaire – se sont scandalisés de ce happening de mauvais goût, si deux plaintes ont été déposées selon le recteur et archiprêtre de la cathédrale – dont l’une pour « profanation d’un espace cultuel » et « profanation d’objets sacrés » -, je n’ai entendu aucune de nos habituelles grandes consciences, personne parmi nos people du monde médiatique exiger un procès, une condamnation, une interdiction. Et c’est fort bien.
Si Marine Le Pen a dénoncé une provocation « ignoble et lâche » Manuel Valls, notre ministre de l’Intérieur, s’est contenté de parler d’une « provocation inutile ». Et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, usant d’à peu près les mêmes termes, d’une « provocation inopportune et déplacée ». Et pourquoi pas.
Du côté de la presse, si David Abiker et Bruno Roger-Petit ont dit leur désapprobation sur leurs blogs respectifs, pas d’éditoriaux au vitriol, pas de tribunes outrées dans les colonnes de Libération ou du Monde. Le site d’Edwy Plenel n’a pas lancé ses fins limiers sur les traces des éventuels parrains de nos dames, sur ceux qui les financent. Rien. Dans nos bon médias de gauche, même si l’on réprouve de telles méthodes, il ne viendrait à l’idée de quiconque d’aller plus loin qu’un vague froncement de sourcils. Et c’est fort bien.
La liberté de manifester est garantie par la Constitution, des Déclarations diverses et variées, des Conventions signées et ratifiées. Qu’il s’agisse d’une église, que ces pétroleuses aient badigeonné leur poitrine dénudée de slogans comme « No homophobe », « Crise de la foi », « Bye bye Benoît ! », tout cela ne change pas grand-chose aux yeux de ceux qui sont en charge de l’ordre public. Ils n’en tirent aucune circonstance aggravante pour ces jeunes femmes aux atours fort télégéniques. Et pourquoi pas.
Mais que ces gens ont peu de mémoire ! Dois-je leur rappeler leurs cris, leur indignation, leurs menaces quand les jeunes du mouvement Identitaire sont allés occuper une mosquée à Poitiers ? Une mosquée en construction. Sans l’ombre d’un fidèle. Mais, que voulez-vous, ils ne sont pas de gauche et ils touchent à l’Islam. Résultat : garde à vue, contrôle judiciaire – avec interdiction de quitter le département ou de rencontrer d’autres membres du mouvement —, et procès en perspective pour quatre d’entre eux. Accusés notamment de « provocation à la discrimination nationale, raciale et religieuse » et « d’organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration »… On a même entendu Harlem Désir demander la dissolution du mouvement, rien que ça ! Et Jean-Marc Ayrault, qui n’avait rien d’autre à faire, se fendre d’un communiqué vengeur alors qu’il était en voyage à… Manille.
Alors, un conseil aux jeunes de Génération identitaire : la prochaine fois, mettez les filles en première ligne et surtout, torse nu. Quant aux aboyeurs de service : pour une fois, soyez conséquents, l’indignation à géométrie variable, ça commence à bien faire.
Commentaires
Comme il a raison!
Ces dames se sont rendues coupables d'un autre delit: il est interdit de se promener devetues en public!
@ jean: c'est un outage à la pudeur selon la loi française. Vous faites bien de le rappeler!