C'est un drone piloté à distance qui, en photographiant le site à basse altitude, a permis aux archéologues d'en appréhender toute la dimension. À quelques dizaines de mètres du chantier du futur stade vélodrome, des ouvriers ont en effet mis au jour en janvier 2012 de bien curieux vestiges répartis sur une surface de près de 5 000 m².
Vestiges d'autant plus intéressant qu'au terme de la campagne de fouilles menées au cours des deux derniers mois par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), il est apparu qu'il s'agissait des fondations d'une petite ferme datant du Ier siècle après Jésus-Christ. Une surprise de taille pour les historiens qui ne s'attendaient pas à trouver un tel bâtiment aussi loin du coeur de la cité antique, dans une zone soumise aux crues de l'Huveaune et du Jarret.
Jonction entre la cité phocéenne et son arrière-pays
"Nous sommes très probablement en présence d'un bâtiment viticole qui pouvait également constituer une bergerie comme le laissent penser à la fois les indices de stabulation retrouvés sur place mais également les bassins servant à confectionner le vin, explique Eric Bertomeu, archéologue assistant d'études à l'Inrap. Mais ce qui est exceptionnel, c'est la fragilité des matériaux utilisés et le fait que le sol soit en terre battue. On est bien loin des villas romaines construites en dur et à étages".
Cette ferme dont seules deux pièces ont pu être dégagées, faisait ainsi la jonction entre la cité phocéenne et son arrière-pays, prémices d'une extension future de la ville vers la campagne. Ce que confirme un autre bâtiment de ce type découvert quelques années plus tôt aux Vaudrans, dans le quartier de La Valentine.
Mais ce qui a surtout intrigué les archéologues, ce sont les systèmes de drainage et d'assainissement étonnamment complexes pour l'époque, présents un peu partout dans le périmètre de fouilles. Des vasques, des canaux et des bassins de rétention qui prouvent que les éleveurs et les agriculteurs qui occupaient le site avaient très vite été confrontés aux caprices de la nature.
Marqueurs temporels
"Nous pensons d'ailleurs qu'ils ne sont restés qu'un siècle à cet endroit", souligne Eric Bertomeu. Et cet expert d'avancer pour cela une explication radicale mais des plus plausibles : "Il est probable qu'ils en ont eu assez d'être inondés tout le temps..."
Pour établir un tel diagnostic, les archéologues se sont fondés notamment sur le nombre important de tessons de vaisselle sigillée découverts sur le site. Cette céramique aux tons rouges caractéristiques et porteuse de motifs en relief, est en effet bien connue des scientifiques qui s'en servent comme marqueurs temporels.
Débutées le 26 novembre, les fouilles touchent à leur fin. Elles doivent en effet s'achever le 8 mars ; l'Inrap restituant aussitôt le site à l'aménageur, lequel pourra poursuivre son programme immobilier avec le sentiment du devoir accompli.
La Provence - 28/02/13
Commentaires
ON devrait arreter LES travaux du stade qui n ont rien -oh non - de culturel , faire un enclos autour des vestiges et faire payer l entrée aux esthétes qui viendraient voir ces ruines nobles ! et puis c est bien l année de la culture ?? méme à marseille n est ce pas.....GAUTHIER MICHEL 13009
Des restes de la civilisation arabe (selon Chirac et Sarkozy) ?