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[Tribune libre] Beppe Grillo: un révélateur de la réaction populiste? Par François Arondel

 

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Dans son ouvrage très récent intitulé « Eloge du populisme », le philosophe Vincent Coussedière a écrit que le peuple est entré en résistance (il parle du peuple français, mais il en va de même en Italie), ce qui peut surprendre, mais le succès fulgurant de Beppe Grillo aux élections italiennes de ce week-end n’est-il pas une illustration lumineuse de cette affirmation ? Il est permis de le penser.

 

Notre philosophe défend l’idée selon laquelle le populisme n’a pas de contenu idéologique universel et ne se limite pas à un style (le recours à un chef charismatique pour lutter contre les élites en place) mais correspond à une réaction d’un peuple menacé dans sa sécurité matérielle, physique et culturelle par les décisions d’une oligarchie politique indifférente à ses volontés. Cette réaction populiste n’est ni révolutionnaire, ni anarchiste, ni fasciste ; elle est au contraire fondamentalement conservatrice et à la recherche de vrais chefs (il ressort d’un récent sondage que 87% des Français souhaitent avoir de « vrais chefs susceptibles de remettre de l’ordre dans le pays », exit 1968 ?) mettant en œuvre une politique conforme aux vœux de la majorité.

La réaction populiste ne correspond donc pas à l’espoir d’un grand soir révolutionnaire, ni au rejet des institutions républicaines et démocratiques, ni à un rêve de dictature comme le pensent les médias aux ordres du grand capital mais elle est une aspiration à la conservation de tout ce qui constituait le cadre de l’existence populaire avant l’entreprise de démolition des institutions, des traditions, de la culture, du mode de vie… menée par l’oligarchie libérale mondialisée. Cette réaction se traduit par un démocratisme absolu aspiration aux pratiques de démocratie directe) et un républicanisme irréprochable (les citoyens ne veulent pas être dominés par une oligarchie tyrannique et étrangère à leurs préoccupations). Si cette réaction populiste tend à promouvoir de vrais chefs, ce n’est pas dans le but de suspendre les institutions républicaines et démocratiques mais dans le but de les confier à une élite organique n’ayant qu’un seul objectif : la recherche d’un bien commun pour la communauté des citoyens dans son ensemble. Cette réaction populiste est de fait un mouvement de rejet des organisations et des hommes liés au système libéral mondial, ce qui provoque de très visibles réactions de haine de leur part.

Vincent Coussedière explique que la réaction populiste ne se ramène nullement à la démagogie ( le peuple ne veut pas être flatté, il veut être dirigé par des chefs qui l’écoutent ) comme laissent à l’entendre les perroquets médiatiques de façon récurrente, ni à l’enfermement dans une identité unidimensionnelle (comme la race ou la classe) ; la réaction populiste n’est ni néo-nazie ni néo-communiste et l’anti-immigrationnisme massif qu’elle manifeste n’est pas raciste, il est une forme de résistance à une invasion démographique orchestrée par des dirigeants politiques félons ; invasion démographique qui se traduit comme toutes les invasions démographiques par une destruction de la culture et de la sociabilité des autochtones; cf C. Caldwell ) ; c’est un mouvement qui vise à préserver l’être ensemble d’un peuple entraîné dans un mouvement de destruction de tous ses repères et de toute sa sociabilité. Pour simplifier, on peut dire que les Français ont la nostalgie de la France d’avant (c’était mieux avant !), celle des années cinquante à soixante-dix, qui furent, il est vrai de douces années malgré la guerre d’Algérie et les événements de 1968.

Nous étions encore entre nous (l’immigration de peuplement n’avait pas encore commencé son œuvre de destruction de l’homogénéité des communautés populaires) , les institutions donnaient, grosso modo, une satisfaction largement partagée et les élites n’étaient pas encore gagnées par ce que Coussedière appelle le gaucho-européisme, synthèse du néo-libéralisme et du gauchisme soixante-huitard dont la figure de proue est l’ineffable Cohn-Bendit.

A propos des gaucho-européistes, ceux-ci viennent de recevoir une gifle spectaculaire de la part du peuple italien ; les 10% obtenus par Mario Monti, l’homme de la Commission européenne et de Goldman Sachs, concrétisent le rejet de la camarilla au service de la finance qui préside aux destinées de l’actuelle Union européenne. Vincent Coussedière fait remarquer que le mouvement de réaction populiste est l’objet de tentatives de récupération de la part de ceux qu’ils appellent les entrepreneurs identitaires ( il entend par là, les politiciens qui cherchent à promouvoir une identité déterminée par la seule classe sociale ou par le seul narcissisme nationaliste) lesquels échoueront, selon lui, parce que cette réaction n’est ni égalitariste, ni nationaliste (au sens du narcissisme chauvin) mais profondément conservatrice, ce qui implique la volonté de conservation de la personnalité collective du peuple, c’est à dire aussi du républicanisme et des pratiques démocratiques. Cette réaction populiste est par contre hostile au gaucho-européisme libéral qui veut broyer toutes les communautés pour ne laisser subsister que des individus esseulés et désengagés de toute appartenance et imposer une « gouvernance » qui est le mot politiquement correct servant à désigner la dictature des représentants de la Nouvelle Classe mondiale.

François Arondel pour Novopress Breizf

Crédit photo : Mauro Edmundo Pedretti, via Flickr (cc).

[cc] Novopress.info, 2013. Les dépêches de Novopress sont libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d'origine. La licence creative commons ne s'applique pas aux articles repris depuis d'autres sites [http://fr.novopress.info/]

Commentaires

  • vu le résultat des derniéres élections en France , je ne crois pas que l,on peut dire que le peuple est rentré en résistance !!!
    salutations.

  • Cette approche du populisme me paraît assez juste. Les mêmes causes générant les mêmes effets, il faut espérer que ce sursaut populaire italien fasse tâche d'huile dans toute l'Europe ! Nous sommes en mars, le début du printemps c'est bientôt. Nos "élites" gaucho libérales de l'UMPS ont aimé les "printemps arabes" ? Donnons leur à bouffer du "printemps européen ! L'avenir n'est écrit nulle part, il sera ce que nous en ferons !

  • « Cette réaction populiste [….] est [….] à la recherche de vrais chefs » : en France nous avons un chef naturel : JMLP. Il pourrait même être le chef naturel des patriotes européens. Nous attendons de savoir si Marine pourra lui succéder dans ce rôle.

  • Voilà enfin un politique doué ! il nous amuse et déconsidère les crétins solennels qui vivent de la démocratie .
    Au bout , nous savons tous ce qui nous attend : un totalitarisme auprès duquel celui de Staline apparaîtra comme ce qu'il fut : de l'amateurisme .
    Uncle Sam requiert du sérieux et il va mettre fin à la récréation .

  • @ albert: non, Staline n'était pas un amateur.

  • Le communisme est la première tentative des apatrides pour détruire les nations et peuples européens.
    L'UERSS est le successeur de l'URSS, point barre .
    Le génocide par substitution de population a remplacé les holodomors.
    La pensée unique, avec ses tribunaux, a remplacé la "dictature du prolétariat" .
    Les salariés sont rémunérés avec un salaire sans rapport avec le coût de la vie, comme en URSS, pour entretenir les masses allogènes destinées remplacées les européens.
    On reconnait l'arbre à ses fruits et C'EST LE MEME ARBRE, inutile de faire des comparaisons en faveur des rouges.

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