"[...]Les organisateurs parlent d’1.400.000, et ils sont à l’évidence des reportages plus près de la réalité. Il s’agit peut-être du record pour une manifestation de contestation d’une loi : Mitterrand avait retiré la loi inique de nationalisation de l’enseignement libre avec une seule mobilisation aussi importante.Nous en sommes à deux.
Le mépris a un autre visage, c’est celui, casqué, de la dissuasion et de la répression policières. Tout a été mis en oeuvre, hier, pour excéder les manifestants. En raison d’un déploiement policier impressionnant, rejoindre le lieu de rassemblement exigeait de longs détours. De même ceux qui voulaient le quitter étaient astreints à contourner de nombreux barrages. C’est ainsi qu’en suivant un groupe, à un moment je me suis trouvé sur les Champs-Elysées, entre les gendarmes mobiles bloquant le passage vers l’Etoile et les CRS fermant l’avenue à hauteur du rond-point.
La tentation d’occuper les Champs qui avaient été interdits était trop belle, et le dispositif policier installé comme une nasse y invitait. Il y a peut-être eu des esprits assez tordus pour penser qu’une telle situation conduirait à des violences dont on accuserait ensuite des extrêmistes de droite, ce qui permettrait de faire passer le gigantisme de la manifestation au second-plan.
Le résultat doit les décevoir : lorsqu’on voit un membre des forces de l’ »ordre républicain » asperger de gaz lacrymogène des Français agitant le drapeau national et chantant la Marseillaise, on se dit qu’il le fait au nom de celui qui favorise à tous les niveaux le désordre familial et dont certains ont fêté l’avènement en brandissant des drapeaux étrangers.
Hier, le mépris a transformé le refus d’une loi en contestation d’un pouvoir qui perd sa légitimité morale parce ce qu’il fait et par sa manière de le faire.
Hier, a peut-être commencé un printemps français avec ses indignés, ceux que révoltent la nocivité du pouvoir actuel et l’opportunisme de ceux qui viennent au secours d’une victoire, sinon législative, au moins politique, à laquelle ils ne s’attendaient guère.
Il s’agit maintenant de transformer l’essai en faisant pression sur les élus pour obtenir une victoire législative ou un retrait du texte. Si l’on écrit 68 à l’envers, çà devient 89. Les slogans d’hier n’étaient plus seulement ceux en faveur de la famille et du droit des enfants.
Ils visaient clairement le Chef de l’Etat, mais paradoxalement on sentait bien que l’ordre légitime était de leur côté pour restaurer des valeurs essentielles comme celle de la famille, des valeurs qui rassemblent et non qui divisent (...)".
Le Salon Beige - 25/03/13
Commentaires
Lorsque la légalité nie la réalité, ce n'est pas la réalité qui est illégale, mais la légalité qui est irréelle !
Pour la prochaine manifestation, soyons 2 ou 3 millions ou davantage ! Commençons dés maintenant à mobiliser, ne relâchons plus la pression ! Nous avons la légitimité avec nous !
Dirk , la légitimité d,accord ! mais pas le pouvoir!
et de cela ce pouvoir doit s,en battre l,aile!!!
d,ailleurs la Barjot ne me parait pas vraiment net!!!
salutations.