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Une héroïne discrète: Geneviève de Galard, "l'ange de Dien Bien Phu"

 


Geneviève de Galard, l'"ange" de Dien Bien Phu par henrisalvador

Une femme dans l’enfer de Dien Bien Phu

 

« Je voulais me rendre utile et je n’envisageais pas une vie sans dévouement aux autres ni poursuite d’un idéal » écrit -elle dans ses mémoires .

 

 

Geneviève de Galard naît le 13 avril 1925 à Paris, dans une grande famille d’officiers où l’on cultive depuis toujours courage, sens du devoir et service de la patrie qu’accompagne tout naturellement une solide foi chrétienne. Un ancêtre a participé aux croisades, un autre a été compagnon de Jeanne d’Arc, son père et ses oncles se sont distingués lors de la guerre de 14-18, une tante infirmière s’est engagée dans la Croix-Rouge….Autant d’exemples dont la petite Geneviéve veut se montrer digne .

 

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Une enfance heureuse au cours de laquelle elle subira cependant deux chocs, le premier étant la mort prématurée de son père. À 9 ans, cet événement lui fait découvrir la souffrance.

 

Second choc, la déclaration de guerre le 2 septembre 1939 sera le début d’années plus difficiles au cours desquelles elle connaîtra les privations, la faim et le froid, ce qui lui donnera sans doute la résistance physique et morale dont elle a eu tant besoin à Dien Bien Phu.

 

Son destin bascule dans la nuit du 26 au 27 mars.

 

Après la guerre, elle rêve de perspectives nouvelles, d’aventures généreuses. Elle décide donc de devenir infirmière, puis pour combler sa soif de voyages et de nouveaux horizons, convoyeuse de l’air, afin de faire partie de ces infirmières volantes qui circulaient sur les lignes d’Afrique et d’Indochine, transportant les familles de militaire, évacuant les blessés et les malades. C’est dans ce contexte qu’elle se retrouve en Indochine début 1954, pour la deuxième fois au coeur de la guerre qui oppose les forces françaises à celles du Viet Minh. Avec pour rôle d’effectuer les évacuations de blessés et de malades du camp retranché de Dien Bien Phu vers les hôpitaux de Hanoi ou Saigon.

 

Dans la nuit du 26 au 27 mars 1954, elle arrive à Dien Bien Phu à 4 heures du matin, son avion endommagé par les tirs Viet Minh ne repartira pas. À 29 ans, elle se retrouve prisonnière, seule femme française à partager le sort des 15000 soldats de l’armée française pris au piège de cette sinistre cuvette.

 

Amputations, visages mutilés, corps déchirés, hommes sur le point de mourir, tel est alors son quotidien. Et pourtant dans ce souterrain de toutes les détresses, elle garde l’espoir grâce à une foi inébranlable et un caractère volontaire.

 

» Très vite, je me suis rendue compte qu’au delà des soins médicaux, la présence d’une femme sachant manifester ce qu’il faut de tendresse et de compassion n’était en rien négligeable pour les grands blessés et ce dans des conditions extrêmes » écrit-elle.

 

Les blessés lui rendent hommage.

 

Un sergent- chef trois fois blessé et soigné à Dien Bien Phu, lui adressera ce témoignage quelques années plus tard : » Vous avez été pour beaucoup d’entre nous, un peu de notre terre natale où se trouvait celle qui nous attendait là-bas, à l’autre bout du monde . Merci chère Genevieve de nous avoir donné vos soins attentifs, votre âme et une parcelle de rêve. »

 

Quant à Pierre Schoendoerffer, alors caméraman au service cinématographique des armées, il la figure sous la forme d’une silhouette traversant le camp dans le film qu’il réalisa plus tard sur Dien Bien Phu : » J’ai voulu évoquer votre présence car vous avez été pour moi dans cet enfer, l’image de la charité chrétienne »

 

Dans le camp, elle recevra la légion d’honneur et la croix de guerre des mains du Colonel de Castries qui dans son discours parlera alors de courage tranquille et dévouement souriant.

 

Après la chute du camp, le 7 mai ,elle restera encore 3 semaines à soigner ses chers blessés, faisant face au manque de médicaments et de pansements dont se sont emparés les Viet Minhs et subissant leurs pressions psychologiques et leur propagande .

 

Elle quittera le camp le 24 mai .

 

Des dizaines de photographes et journalistes l’attendent à Hanoi. Elle fera la une des journaux en France, sera reçue partout triomphalement, aux États-Unis durant 3 semaines . On tente de monnayer chèrement son témoignage, elle refuse .

 

Elle épouse en 1956, le capitaine Jean de Heaulme qui était parmi ceux à l’avoir accueillie à Hanoi, à son retour du camp . Ils auront trois enfants . Elle continue à s’occuper des autres dans un environnement plus sûr, notamment des handicapés, au centre de rééducation des Invalides puis en tant que conseillère municipale de son arrondissement. Et toute sa vie sera illuminée par ce qu’elle a vécu à Dien Bien Phu.

 

Une expérience dont elle tirera une leçon :

 

Les actes les plus simples de la vie peuvent être magnifiés s’ils sont faits avec amour.

 

Et ce n’est qu’à l’âge de 78 ans, encouragée par Hélie de Saint Marc, qu’elle se décide à témoigner enfin sur ces 58 jours qui ont marqué sa vie entière :

 

« Une femme à Dien Bien Phu », paru en 2003 aux éditions Artèges.

 

 

 

Commentaires

  • Quel témoignage émouvant ! Je me souviens d'elle dans les "Paris Match" de mon enfance. Elle est le meilleur de notre race! Je n'ose même pas faire de comparaison avec nos misérables pétasses exotiques du gouvernement !
    Merci Gaëlle d'avoir choisi ce magnifique exemple de chevalerie féminine ! Puisse Geneviève de Galard nous inspirer pour d'autres sortes de Dien Bien Phu qui nous attendent !

  • quelle admirable femme!!
    un courage à toute épreuve , qui manque tant à notre époque !!
    n,oublions pas non plus les petites prostituées Vietnamiennes qui endossérent le role d,infirmiéres auprés des blessés et jusqu,à la fin , et qui payérent de leur vie leur dévouement !!
    hommage aussi à ces femmes !!!
    salutations.

  • Une guerre engagée par des politiciens irresponsables ( Léon Blum et quelques dignitaires maçons et socialistes ?) et perdue d'avance .
    Il y avait sans doute mieux à faire , d'autant que Ho Chi Minh n'entendait nullement évincer les intérêts français de la péninsule indo-chinoise .
    Avant de quitter les lieux l'occupant japonais avait rendu impossible la restauration du statut quo ante .
    Vaincu le Japon ?
    Non , il avait oeuvré au profit de son éternel rival asiatique . .
    Le programme de Co-prospérité de l'Asie orientale se réalise aujourd'hui et le monde judéo-US n'a pas les moyens de le contrer .

  • Le courage et le dévouement de Geneviève de Galard ne doivent pas faire oublier qu'elle n'était pas la seule femme du camp retranché. Totalement ignorée est la présence des prostituées du BMC restées jusqu'à la fin pour prodiguer des soins aux blessés. A la chute du camp ,elles furent toutes exterminées par le vietminh. Pour connaître leur histoire lire "Marie Casse-Croûte" d'Edouard Axelrad chez Lattès.

  • Une femme exceptionnelle. Elle nous fait honneur à toutes.

  • Merci, chère Gaëlle de célébrer cet anniversaire et de glorifier cette grand héroïne française !
    On se souviendra toujours d’elle !
    La vidéo rappelle que Dien Bien Phu fut une terrible défaite. C’est vrai sur le plan militaire, mais il faut se rappeler que le gouvernement de l’époque ne fit rien pour soutenir nos soldats piégés dans cette cuvette et on peut dire qu’il les abandonna dans l’espoir de mettre fin à la guerre. Mais cependant la France ne perdait pas honteusement comme ce fut le cas des Américains après la chute de Saïgon. Après Dien Bien Phu, qui n'était qu'une bataille perdue, La France conservait la quasi totalité de l’Indochine ! Mais Mendès-France, avec la complicité des communistes, prit le prétexte de cette défaite pour abandonner l’Indochine.

  • J'ai eu le bonheur d'assister à une de ses conférences,avec documents filmés et commentés. Une soirée que je n'oublierai pas. Et l'assistance était composée de gens qui n'étaient pas là par ...hasard !

    Merci,chère Gaëlle,d'évoquer cette femme superbe.

  • Chère tania, Geneviève de Galard est une femme de France que j'ai toujours profondément admirée. Elle a su réconforter de pauvres soldats qui allaient mourir et elle leur a fait revoir le grand ciel bleu perdu de leur patrie.
    Sa vraie noblesse de coeur et d'âme, sa modestie réelle jointe au plus grand courage, créent un contraste saisissant avec les fausses gloires féminines que nous proposent les médias - ne serait-ce que Veil, et maintenant Taubira... un contraste terrible.
    Des femmes comme Geneviève de Galard sont des convoyeuses d'espérance.

    Et de jeunes "veilleurs" chantent aujourd'hui l'Espérance sur les pelouses des Invalides... Il se passe quelque chose de profond actuellement dans notre pays qu'on n'osait même pas imaginer...
    Il faut suivre ces "nuits" sur Le Salon Beige, qui donne tant de photos et de vidéos! Merci à Michel Janva et à ses compagnons qui nous informent sans relâche, et qui ne lâchent rien !

    Amitiés!

  • Cher abad: je me souviens que les dockers communistes du port de Marseille faisaient exprès de ne pas embarquer les caisses destinées aux soldats français en Indochine, les privant ainsi de colis, ravitaillement, vêtements, médicaments, armes, etc... UNE HONTE! On essayait d'étouffer ce scandale, mais il s'est su tout de même!

    Cependant, tant de gens oublient cette trahison ignoble de l'Internationale communiste...

  • La trahison est forcément ignoble! mais certaines comme celle des dockers de Marseille au temps de la guerre d'Indochine envers des soldats français, me paraît particulièrement infecte.

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