Le député UMP a affirmé faire le nécessaire pour "corriger" son vote, après avoir donné sa voix par erreur à la loi légalisant le mariage pour tous. Problème: le règlement de l'Assemblée ne voit pas les choses de cette manière.
Le 24/04/2013 à 17:39
Peu après le vote solennel ouvrant le mariage aux couples homosexuels, on apprenait que le député des Yvelines Henri Guaino avait voté en faveur d'un texte qu'il a passé des mois à décrier. Une "erreur" selon lui.
"Il y avait trois boutons qui clignotaient, oui, je me suis trompé de bouton! Je suis allé voir les services de l’Assemblée pour corriger mon vote", s'est-il justifié.
Son intention de rectification a été largement reprise, et l'analyse du scrutin publiée par l'Assemblée mentionne bien l'erreur. Pourtant, le compteur indique toujours 331 voix pour. Peut-on vraiment "corriger" un vote à l'Assemblée?
Pas de rectification possible
L'article 68 du règlement de l'Assemblée est assez clair en la matière: "Aucune rectification de vote n'est admise après la clôture du scrutin." Un recours ou une exception sont-ils possibles? A l'Assemblée, on est formel. "Non, tous les votes sont définitifs, les mises au point de l'analyse du scrutin sont purement indicatives", explique-t-on à BFMTV.com.
Il semble qu'Henri Guaino en ait pris acte puisqu'il indique sur son site web: "Suite à une erreur concernant son vote, Henri Guaino a demandé que sa volonté de voter contre le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe soit enregistrée dans le compte rendu de la séance."
L'erreur est courante à l'Assemblée
L'erreur de vote dans l'hémicycle est monnaie courante. Agitation, banc regagné dans la précipitation... de nombreux facteurs peuvent aboutir à l'erreur fatale, malgré l'importance du vote. Si Marcel Bonnot, Luc Chatel, Alain Chrétien et Marianne Dubois ont fait la même bourde, on peut noter que Jean-Louis Borloo a voté par erreur contre ce texte en première lecture. Ce qu'il avait déjà fait avec le Pacs.
Commentaires
Tous ces cafouillages lors des votes à l’Assemblée nationale prouvent que le vote électronique est loin d'être au point et conduit à la plus grande confusion. C’est pourtant ce que l’on voudrait nous imposer dans les consultations nationales : ainsi la porte serait grand ouverte aux plus grands tripatouillages, ce dont rêvent nos politicards !