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La dernière lettre de Dominique Venner

Avant de se donner la mort, hier, mardi 21 mai à 16 heures, devant l’autel de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, l’écrivain et historien Dominique Venner a fait parvenir une lettre d’explication à ses amis.

La dernière lettre de Dominique Venner.

Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attends rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.

Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.

Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.

Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste."

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Dominique Venner sera à jamais présent à nos côtés .

Le chemin sous les buis - 22/05/13

Commentaires

  • "Un homme désespéré" Venner ? Est ce qu'un homme désespéré serait capable d'écrire une telle lettre pleine de responsabilité, de lucidité et presque de sérénité ? Cette lettre gêne les commentateurs qui continuent à ne pas citer son nom et à le disqualifier : "un essayiste d'extrême droite ancien de l'OAS...etc." La stature d'un Venner leur fait peur et ils feront tout pour le faire oublier.
    Merci Gaëlle d'avoir souligné en gras le choix de Notre Dame de Paris pour son geste ! Venner était un païen qui avait compris la permanence dans le temps de la religion traditionnelle des Européens, notamment dans la prolifération des voûtes arborées des cathédrales gothiques, souvent comparées à d'immenses futaies par bien des auteurs (Schlegel, Chateaubriand). Il parle de "la revanche de la forêt gothique". C'est ce qui distingue un païen d'un athée, qui lui, ne ressentira rien dans une église romane ou une cathédrale gothique ! Venner n'était pas croyant, mais il était profondément "religieux" !

    Oui, Dominique VENNER sera présent à jamais à nos côtés !

  • @ Dirk: je suis très sensible à votre beau et intelligent commentaire. Dominique Venner était en effet un homme "religieux", c'est-à-dire "relié": il était plus relié à Notre-Dame que bien des catholiques...

    Les cathédrales gothiques (je connais aussi celle de Cologne, qui est une pure splendeur) sont des forêts de pierre, édifiées par un art magistral dont les secrets sont perdus et qui ne s'est épanoui qu'en Europe. Il y a un livre de Fulcanelli sur le Secret des Cathédrales. C'st un livre mystérieux et hermétique.

    Nous Européens avons un passé d'une extraordinaire richesse et d'une ancienneté bouleversante. 30.000 ans!

    Des gens qui n'osent pas dire que les avorteurs commettent chaque jour des péchés mortels en tuant des foetus s'avisent aujourd'hui de juger D.Venner et de dire qu'il a commis un péché mortel! "Tu ne jugeras piont" a dit le Christ dans l'Evangile. Mais eux ils le jugent à l'aune de leur bassesse d'âme et de leur médiocrité congénitale...

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