En guise de bienvenue dans cette galerie d’écrivains qui ont marqué ma vie de lecteur et d’auteur, je voudrais préciser en quoi consiste Quolibets. Il s’agit bien d’un livre d’écrivain : le tableau n’a rien d’objectif ni d’exhaustif. Tant de préjugés, que j’assume ; tant d’oublis, que je déplore. Un journal de lectures, personnel, aussi incomplet qu’injuste, avec ses obsessions et ses béances. Un ensemble de pièces à conviction, un autoportrait en pointillé. Une déclaration d’amitié à mes maîtres et à mes lecteurs. L’hommage d’un écrivain à soixante-huit confrères d’hier et d’aujourd’hui. Un panthéon littéraire, où l’on croisera Stendhal et Paul Morand, Jacqueline de Romilly et Jean Forton, Ernst Jünger et Michel Déon, Guy Dupré et Jean Clair… Des voix singulières, qui ont en commun un même amour du Vrai, du Juste et du Beau.
Quod libet, en latin, signifie « ce qui plaît » : c’est à l’évidence le sens, ancien, que je donne à ce titre, car mes quodlibets n’ont rien de railleur ni, je l’espère, de trivial. Je me suis simplement promené dans ma bibliothèque et j’ai puisé dans mes archives pour en extraire cette macédoine que je propose à l’appétit du lecteur. Les esprits bornés se plaindront du « mélange des genres », celui-là même qui affole les éditeurs obsédés par le lectorat d’un livre et son marché captif. Pour moi, qui me moque de ces fariboles, je crois en ce que Guy Dupré appelle « la confusion concertée, symphonique et raisonnante des genres considérés longtemps comme autonomes et antinomiques », la seule à même de régénérer une littérature exténuée et domestiquée.
L’un des leitmotive de ce catalogue est le puissant sentiment d’exil illustré par nombre de mes maîtres : moi aussi, depuis toujours, je me sens exilé chez mes contemporains. En passant mes notes de lecture au tamis de l’esprit critique, en pratiquant ce retrait ironique qui condamne à une certaine solitude, j’espère être parvenu à isoler les virus dont je veux protéger ce que j’aime par-dessus tout : l’antique civilisation de l’Europe, ses types humains inégalés, ses inoubliables créations, son héritage plurimillénaire. Et à proposer des contrepoisons, en exaltant quelques attachantes figures d’insoumis, semblables aux hoplites de Marathon.
Site de Christopher Gérard: http://archaion.hautetfort.com/
https://www.facebook.com/#!/Quolibets
http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=...
Commentaires
Je ne comprends rien à la littérature . Gustave Aymard , Fenimore Cooper , Alfred Assolant et Jules Verne , c'est bien tout ce que je peux supporter .
Je n'entends pas m'élever .Jadis je me suis risqué à aborder" Le Capitaine Fracasse " . C'est vraiment l'oeuvre d'un grand artiste .
@ albert: mais moi non plus, je ne comprends rien à la littérature! Ce qui ne m'a pas empêchée de lire par plaisir depuis mon enfance! Je ne suis pas pour autant devenue un rat de bibliothèque. Les livres font partie de ma vie, naturellement. Je ne suis pas gensdelettres. Mais des écrivains m'ont donné de grandes joies. Les livres que je n'aime pas, je ne les lis pas, je ne me force pas, car lire doit rester un plaisir.
Avec Quolibets de Christopher Gérard, qui est un recueil de critiques des écrivains qu'il a aimés, je pense que vous ne vous ennuieriez pas.
Est-il nécessaire de connaître la musique pour l'aimer ?
@ albert: d'ailleurs je suis sûre que vous avez beaucoup plus lu que vous ne le dites!
Ne citez-vous pas Stendhal par exemple dans un récent commentaire?
Voyons Albert,
Combien de livres avez vous dans votre bibliotheque?
Vous l'avez dit un jour, je ne l'ai pas oublie!:-))
Albert "coquettiert" comme disent les Allemands.
@ Décée: une coquetterie ? - je ne connais pas l'allemand, mais la réponse d'albert était en effet une "coquetterie" !