Journaliste en plein été, ce n’est pas une vie. « Fais-nous donc un papier sur Christian Estrosi », demande l’ami Robert Ménard. Fort bien. Emballer du rien avec du vide fait aussi partie du métier de journaliste. Christian Estrosi, maire de Nice, donc. Qui vient de créer la polémique en assurant qu’islam et démocratie n’étaient pas compatibles et en tapant au passage sur les Romanichels.
Peut-on lui rétorquer que l’Indonésie, premier pays musulman au monde, est une démocratie, au même titre que l’Iran ou la Turquie ? Il y a certes des problèmes dans ces pays exotiques ; mais finalement guère plus qu’ici. Quant aux Manouches, qui ne sont pas majoritairement musulmans à ce que l’on sache, on se demande bien ce qui pousse ce gandin à jouer du menton, si ce n’est la proximité des élections municipales de 2014.
Au fait, et c’est le moment ou jamais de rappeler deux ou trois petits détails. Christian Estrosi est l’un des membres les plus bruyants de l’UMP et l’un des supporters les plus empressés de Nicolas Sarkozy. Il est donc partie prenante d’un mouvement ayant signé tous les accords européens, de Maastricht à Schengen, grâce auxquels les voleurs de poules en question, qu’ils soient issus de Roumanie, de Bulgarie ou d’ailleurs, seront désormais définitivement chez nous chez eux. On notera que le même Sarkozy, l’homme qui vient récemment de refaire don de sa personne à l’UMP, a aboli la double peine pour les délinquants étrangers alors qu’il était le ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac. Époque durant laquelle il se vanta encore d’avoir porté le CFCM (Conseil français du culte musulman) sur les fonts baptismaux et ne dit mot lorsque s’ouvrirent en France les premières écoles privées musulmanes ; pas les plus mauvaises, soit dit en passant.
Mais comme souvent à droite et toujours à l’UMP, tout cela est du flan. Le Front national menace à Nice et Christian Estrosi fait ce qu’il peut pour rameuter ce qui reste de son électorat, enfin ceux que la maladie d’Alzheimer n’a pas encore touchés. Ceux qui, par exemple, ont oublié que leur cher Nicolas Sarkozy, le hamster du désert, a précisément été rétablir la démocratie en Libye, et l’islamisme de combat au passage.
Christian Estrosi, pour finir, se fait gloire de son manque d’éducation. Motard de formation, il se dit autodidacte. Un motodidacte, en quelque sorte. Enfin, rassurons-nous, entre lui, Frédéric Lefebvre et Nadine Morano, la réforme intellectuelle et morale de la droite française avance à grands pas.
Nicolas GAUTHIER
BOULEVARD VOLTAIRE
Commentaires
C'est clair comme de l'eau de roche.
Ces racailles là, valent bien celles des cités.
Non. En fait, elles sont bien pires, celles là.