18/07/2013 – 11h10
SAINT-NAZAIRE (NOVOpress Breizh) – La maison du Patrimoine de Piriac-sur-Mer (44) organise le dimanche 21 juillet à 21 heures (salle Méniscoul, jardin de la bibliothèque) une projection exceptionnelle du film « La Brière » de Léon Poirier. Réalisé en 1925 d’après le célèbre roman d’Alphonse de Châteaubriant, le film – muet – est accompagné d’une musique du compositeur breton Paul Ladmirault.
L’histoire : à la fin du XIXème siècle, Aoustin, garde-chasse du marais et des tourbières, refuse l’exode des Briérons vers les forges de Trignac. Trahi par sa fille qui veut épouser un vannier qui n’est pas du marais, notre héros la poussera au suicide et pardonnera à son séducteur, prenant la stature d’un héros de Dostoïevski. Pour l’Abbé Maugendre, biographe de Châteaubriant : « Aoustin a les traits de Jacquou le Croquant… plus sollicité par le grand Pan que par le dieu chrétien ».
Châteaubriant avait commencé à écrire La Brière en 1913, mais le manuscrit disparut lors de la Grande guerre où l’écrivain resta mobilisé quatre ans. En 1919, Châteaubriant se remit à l’ouvrage, plongeant dans l’atmosphère ensorcelante du grand marais breton. Comme dans les récits panthéistes de Giono, le véritable héros du roman c’est la nature, avec les paysages qui finissent par l’emporter sur les personnages.
La Brière reçut en 1923 le grand prix du roman de l’Académie française. La critique unanime – de l’Humanité (« un très beau livre puissant et sombre ») au Figaro (« un curieux et ample roman qui fait songer à Barbey d’Aurevilly ») – salua un chef d’œuvre. « Maintenant ton nom est inscrit dans l’histoire littéraire de France », écrira à l’auteur son ami Romain Rolland.
Avec plus de 600.000 exemplaires, La Brière connut le plus fort tirage de l’entre-deux-guerres. Réédité sans interruption durant plus de 60 ans, le chef d’œuvre d’Alphonse de Châteaubriant fut illustré notamment par des artistes aussi prestigieux que R-Y Creston et Mathurin Méheut.
Crédit photo : archives
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Commentaires
Je me demande si ce n’est pas le néo-Nazi de la corrèze qui, caché derrière Chichi et le fromage, tire les ficelles de ce cinéma !
la France d,antan , disparue à tout jamais !!!
salutations.
Il n'était pas de droite , A. de Chateaubriant . Comme nombre de futurs collaborateurs ( des vrais , pas des attentistes style Vichy ), il était issu de la gauche .
Cet ami de Romain Rolland pressentit le talent du futur Saint-Loup .
- vous avez raison d'attirer l'attention sur Mathurin Méheut . Il est de ces méconnus qu'il faudrait remettre à leur véritable place car il sut capter l'âme de leur province .
@ albert : j'ai lu toute l'œuvre d' A. de Châteaubriant, et j'ai réussi à acquérir sur Amazon "La Gerbe des Forces".
@ parvus: cette France-là n'a pas disparue de nos gènes.
Il y avait tout chez mes parents , tous les maudits d'aujourd'hui . Je n'ai fait qu'en hériter .
Ai-je , comme il le faudrait , transmis l'héritage ?L'ayant mal assimilé , je n'en fus sans doute pas capable .
Un intellectuel , ce n'est qu'un pauvre gars . Il ne communie qu'avec les paumés de son espèce .
- dans mon texte ci-dessus : " l'âme de leur province ".
Cet abbé Maugendre portait un jugement objectif sur la permanence du paganisme ou du panthéisme dont le dernier refuge est la littérature et surtout la poésie.
Avec la nature aux premières loges, sans médiateur !