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Marseille : autopsie d’un trafic de drogue

                                                            

 Le démantèlement d’un trafic de cannabis fin juin dans une cité de Marseille a levé le voile sur l’organisation très structurée des dealeurs, dont le business peut rapporter 60 000 € par jour.

Damien Delseny | Publié le 15.08.2013, 10h05


Au terme de sept mois d’investigations dans la cité de la Castellane à Marseille (Bouches-du-Rhône), la police a saisi 1,3 M€ en petites coupures et arrêté 23 membres présumés d’un des réseaux les plus actifs de la région.

Au terme de sept mois d’investigations dans la cité de la Castellane à Marseille (Bouches-du-Rhône), la police a saisi 1,3 M€ en petites coupures et arrêté 23 membres présumés d’un des réseaux les plus actifs de la région. | (DR.)

                                                                             
Une fourmilière. Vu du ciel, voilà à quoi ressemble l’un des plus gros points de vente de cannabis de Marseille (Bouches-du-Rhône). Ces images filmées au début de l’année par un hélicoptère des douanes ont été projetées hier matin au siège de la police judiciaire de la cité phocéenne, devant Manuel Valls, venu une nouvelle fois évoquer la lutte contre le trafic de drogue.
 
 
Le ministre de l’Intérieur a ainsi assisté à l’autopsie d’un des réseaux les plus actifs de la région, implanté au cœur de la cité de la Castellane, la plus peuplée de Marseille, et dont 23 membres présumés ont été arrêtés fin juin au terme de sept mois d’investigations.

Un dossier emblématique dans une ville gangrenée par les trafics, où nombre de policiers pensaient toute approfondie « impossible ». Cette affaire se révèle par ailleurs riche en enseignements sur le fonctionnement interne de ces supermarchés de la drogue où les petites mains commencent leur carrière à 10 ans.

Des trafiquants bunkerisés

Ce sont des petits points orange sur la carte du quartier dressée par les enquêteurs. Ils représentent chacun un point de guet. Comme dans d’autres cités, les quatre réseaux qui se partageaient le secteur avaient presque scientifiquement bouclé le quartier, empêchant a priori tout intrus et surtout tout policier de pénétrer sur la zone sans être remarqué. « Ces guetteurs agissent soit à pied soit sur des scooters et ils n’hésitent pas à contrôler les éventuels inconnus qui s’aventurent ici », témoigne un policier.

Dans la journée, les enquêteurs ont compté une quinzaine de « chouffeurs » rémunérés chacun à hauteur de 80 € par vacation. Dans la nuit, deux autres prenaient le relais pour assurer une présence, y compris en dehors des heures d’ouverture des points de vente. « Si les réseaux locaux se font de la concurrence, ils sont quand même capables de mutualiser cette activité », précise un proche du dossier.

De nombreux vendeurs pour un chiffre d’affaires colossal

L’observation des dealeurs de la Castellane n’a pas été facile. Grâce à l’hélicoptère des douanes et quelques surveillances du Raid, ajoutés à la mise sur écoute de 90 lignes téléphoniques, les policiers ont néanmoins réussi à suivre les activités des trafiquants. Là encore, tout est organisé. Chaque point de vente est géré par une personne qui empoche en moyenne 150 € par jour. Ces chiffres précis, les enquêteurs les tiennent d’une comptabilité manuscrite très précise saisie au des perquisitions. Et une autre somme donne le tournis. Sur le seul secteur de la tour K, où se sont concentrés les enquêteurs, le chiffre d’affaires quotidien est estimé à 45000 €. Sur l’ensemble de la Castellane, les policiers estiment le montant du business à 60000 € par jour. Ce qui explique la saisie, lors du démantèlement du réseau fin juin, de 1,3 M€ en petites coupures sur place.

Des nourrices et des gérants discrets

Ils sont les acteurs incontournables des trafics de drogue. Les nourrices, c’est-à-dire ceux qui stockent la marchandise, sont souvent des personnes moins connues des policiers, qui acceptent cette mission contre rémunération ou pour s’assurer une forme de tranquillité et d’immunité dans le quartier. Comme les guetteurs, il y a d’après les policiers des nourrices de jour et d’autres de nuit à la Castellane. Ce sont des saisies opérées au domicile de ces « gardiens » qui ont permis non seulement de mettre la main sur plus de 100 kg de résine mais aussi de déstabiliser le réseau dont les patrons n’aiment rien tant que la discrétion. En témoigne leur utilisation très sporadique du téléphone et des voitures et leur choix des lieux de rendez-vous souvent inaccessibles pour les policiers.

« Le principal leader du réseau a quand même pu être identifié et interpellé », confirme-t-on à la PJ, où certains pensent aussi que les arrestations de fin juin ont peut-être permis d’éviter un drame : « On sentait sur les écoutes que la situation entre réseaux concurrents était de plus en plus tendue. Il fallait intervenir ».

Le Parisien

Commentaires

  • « On sentait sur les écoutes que la situation entre réseaux concurrents était de plus en plus tendue. Il fallait intervenir ».

    C'est le seul motif du démantèlement des réseaux, il faut éviter que les chonces pour la fronce s'entre-tuent,donnent l'aperçu ce que sera bientôt l'ensemble du territoire français dans quelques années .
    Les mondialistes contrôlent leurs hommes.

  • Pendant ce temps le gouvernement organise des centres de shoot en libre service ! De qui se moque-t-on quand on veut faire croire qu’on lutte contre la drogue ?

  • @ anonyme : je co-signe votre commentaire, quand on connait nos dirigeants, on a bien compris qu il n y avait pas de hasard, là comme ailleurs.
    Mais pourquoi se gener pour prendre la populace "veautante" pour des idiots, ca a encore marché aux dernieres présidentielles.

  • il y a de la demande , donc l,offre ne manque pas !!
    ceux qui achètent de la came régulièrement doivent avoir les moyens , quand méme . .!!
    d,ailleurs cela génère tellement de profit au plan mondial , que cela n,est guère prés de prendre fin. .!!
    ensuite , ils passent au blanchiment d,argent , car toute cette manne doit étre bien gérée dans divers secteurs . !!
    tiens , une bonne opportunité pour l,état , taxer les dealers au profit de la dette , toujours çà de moins que le con-tribuable sortirait de sa poche ,en faisant fi de la morale des bien-pensants .!!
    salutations.

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