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Marche blanche en hommage à Jacques Blondel, tué par un récidiviste.

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Jacques Blondel en 2003

 

C'est une ville toujours sous le coup de l'émotion qui se prépare à défiler en fin d'après-midi à Marignane. Les habitants de cette petite ville qui commencent à se masser aux alentours du tabac cambriolé jeudi dernier veulent rendre hommage à Jacques Blondel, ce retraité de 61 ans qui a payé de sa vie pour avoir voulu barrer la route à deux malfrats qui venaient de cambrioler un tabac et s'enfuyaient à scooter.

«Il y a eu un braquage comme il y en a tant partout en France, et l'acte d'un homme qui, pour une fois, s'est levé. C'est ce fait exceptionnel que nous voulons saluer et honorer par cette marche blanche», commente Éric Le Disses, le maire divers droite de Marignane. «Cet homme était exemplaire, très engagé dans la vie de la cité. S'il avait arrêté les deux malfaiteurs, on dirait que c'est un héros, alors qu'on parle beaucoup d'agressions, dans le métro notamment, devant des témoins baissant la tête», poursuit l'élu.

« Après la série de violence des derniers jours, c'est la goutte qui fait déborder le vase »

Stéphane Ravier, secrétaire départemental du Front national

 

Lundi matin, le maire a rendu visite, accompagné du préfet de police des Bouches-du-Rhône, au buraliste braqué jeudi et à la famille de la victime, sa veuve et ses deux fils.

Devant le choc suscité par le drame, certaines voix se sont élevées pour réclamer vengeance. C'est pour éviter tout débordement et toute récupération que le maire a décidé que la commune organiserait et encadrerait la marche blanche en collaboration avec la police nationale.

De nombreuses marques de soutien ont afflué depuis jeudi et 500 à 1000 personnes sont attendues. Le cortège se formera devant le tabac La Civette du Rampal, victime du cambriolage, puis se dirigera vers le parc de Perrussons, à l'endroit où les malfaiteurs ont tiré sur Jacques Blondel.

Intervention de l'armée

Sa veuve ne sera pas présente. Elle a prévenu qu'elle souhaitait que cette marche blanche ne serve pas «de prétexte pour une quelconque récupération politique, mais que ce soit un moment de recueillement», selon un proche. Les municipales se profilant, divers élus de gauche comme d'extrême droite ont en effet annoncé qu'ils seraient présents. Stéphane Ravier, le secrétaire départemental du Front national, a, lui, prévu de défiler. «Après la série de violence des derniers jours, c'est la goutte qui fait déborder le vase», estime l'élu frontiste selon lequel ce nouveau drame «confirme que les discours du ministre de l'Intérieur ne sont pris au sérieux par personne.»

Dans cette ville longtemps dirigée par le FN, le maire, un ancien de l'UMP, candidat à sa réélection, appelle à l'intervention de l'armée, en France, pour investir les cités et lutter contre la délinquance. «Les politiques doivent faire quelque chose de fort», justifie-t-il.

Un des voyous, Marouen Rezgui, âgé de 18 ans, a déjà été écroué et mis en examen pour «vol avec arme» et «meurtre ayant pour objet l'impunité de son auteur», ce qui peut lui valoir la réclusion criminelle à perpétuité.

Ce jeune Marignanais originaire de la cité Parc Saint-Georges était déjà connu pour une douzaine de délits, principalement des vols, vols avec dégradation ou effractions. Au moment du drame, il exécutait une peine de quatre mois avec mise à l'épreuve. Il était suivi par la protection judiciaire de la jeunesse. Il avait répondu à la plupart des convocations, mais, selon le juge des enfants, sa personnalité se révélait «de plus en plus fuyante et hermétique à tout accompagnement social et éducatif». «Une révocation de sa mise à l'épreuve aurait très vraisemblablement été envisagée à l'automne», a indiqué le parquet. Le deuxième voyou ne devrait pas échapper à la police, qui dispose de nombreux témoignages et d'images de vidéosurveillance.

Le Figaro - 26/09/13

 

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