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Une jeune Rom arrêtée et expulsée lors d'une sortie scolaire par la PAF

La Police aux frontières aurait ordonné aux professeurs de faire arrêter le bus qui conduisait les élèves afin d'emmener Léonarda, 15 ans. Celle-ci a été expulsée le jour même vers le Kosovo.

Léonarda, 15 ans, était dans le bus avec ses camarades, en route pour une sortie scolaire, quand la Police aux frontières est venue l'arrêter pour l'expulser. Sur son blog hébergé par Mediapart , le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) relaie le récit d'enseignants du collège André-Malraux et du lycée Toussaint-Louverture de Pontarlier, dans le Doubs, département où vivaient le couple Dibrani et ses six enfants. Déboutés de leur demande de droit d'asile, ces huit membres de la communauté rom ayant fui le Kosovo résidaient dans un centre d'accueil de demandeurs d'asile à Levier, et vivaient en France depuis cinq ans. Selon le blog, les enfants parlaient parfaitement français et étaient scolarisés depuis plus de trois ans. «Dans deux mois, ils entraient de plein droit dans le cadre de la circulaire Valls et pouvaient être régularisés», indique l'article, évoquant la circulaire du 28 novembre 2012 sur l'admission au séjour.

Le père, retenu depuis fin août dans le centre de rétention de Strasbourg pour avoir, selon L'Est républicain, failli à l'assignation à résidence dont il faisait l'objet, avait été expulsé vers le Kosovo le mardi 8 octobre. Le lendemain matin, la police s'est rendue au domicile familial pour renvoyer le reste de la famille. Selon le courrier relayé par Mediapart, la mère aurait clairement fait comprendre qu'elle voulait rester en France. Quand la police est arrivée au domicile, Léonarda, scolarisée en 3e au collège André-Malraux, n'était pas là: elle participait exceptionnellement à une sortie scolaire avec sa classe à Sochaux. La Police aux frontières se renseigne alors sur l'endroit où elle se trouve et le maire de Levier, présent lors de l'intervention, appelle Léonarda et demande à parler à l'un des enseignants encadrant la sortie scolaire. Madame Giacoma, professeur d'histoire-géographie-éducation civique, raconte: «le maire de Levier, Albert Jeannin, m'a alors passé au téléphone un agent de la PAF (Police aux frontières) qui était dans son bureau: son langage était plus ferme et plus directif, il m'a dit que nous n'avions pas le choix que nous devions impérativement faire stopper le bus là où nous étions car il voulait récupérer une de nos élèves en situation irrégulière: Léonarda Dibrani. Cette dernière devait retrouver sa famille pour être expulsée avec sa maman et ses frères et sœurs! Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas me demander une telle chose car je trouvais ça totalement inhumain...» Sommée d'obtempérer, l'enseignante a finalement fait arrêter le bus, demandé à Léonarda de dire au revoir à ses amis, puis l'a entraînée plus loin pour lui expliquer la situation, avant que la police n'arrive. «Mes collègues ont ensuite expliqué la situation à certains élèves qui croyaient que Léonarda avait volé ou commis un délit. Les élèves et les professeurs ont été extrêmement choqués», explique-t-elle. La famille Dibrani a pris l'avion à 13 heures le même jour.

«Tous les recours avaient été épuisés, c'est la procédure», a réagi le maire de Levier interrogé par L'Est républicain: «C'est la première fois que j'assistais à ça, on est forcément ému.» «Cela s'est passé de manière sordide, a pour sa part déclaré Jean-Jacques Boy, membre de RESF dans le Doubs, qui explique que la police serait passée par un comité de soutien local pour savoir où se trouvait l'enfant. Jean-Jacques Boy ne comprend pas pourquoi les autorités sont allées jusqu'à arrêter un bus scolaire: «Qu'est-ce qui les empêchait d'attendre la fin de la journée?».

Une version contredite par la préfecture

Les autorités contredisent toutefois la version des enseignants: selon elles, la mère voulait rejoindre son mari expulsé et c'est à sa demande que les policiers sont allés chercher Léonarda, si l'on en croit le communiqué émis ce mardi par la préfecture du Doubs. «La mère, souhaitant que tous ses enfants l'accompagnent, a prévenu sa fille sur son portable en lui signifiant l'imminence de leur départ pour un vol programmé à Lyon à 13 heures, peut-on y lire. Répondant à ce souhait, la jeune fille est descendue du bus pour attendre les fonctionnaires de police qui sont venus la prendre en charge et lui permettre de rejoindre sa famille. L'opération s'est déroulée dans le plus grand calme. L'embarquement de la famille à destination du Kosovo s'est ensuite effectué sans aucune difficulté.»

La préfecture rapelle que les demandes d'asile de cette famille «entrée irrégulièrement en France le 26 janvier 2009» ont été à chaque fois rejetées et que leur demande de régularisation au titre de la circulaire du 28 novembre 2012 n'a pas non plus abouti. Pour justifier la hâte avec laquelle les policiers ont agi, la préfecture indique qu'«au cours de ces dernières semaines, des membres d'associations soutenant la famille ont expressément demandé de veiller à ce que celle-ci soit regroupée. Il n'a pas été possible de réunir la famille le même jour sur un même vol à destination du Kosovo, mais pour tenir compte de ces difficultés, les préfectures du Haut-Rhin et du Doubs se sont rapprochées afin que les procédures respectives soient conduites à des dates les plus proches possibles. C'est ainsi que le chef de famille a été éloigné le 8 octobre et les autres membres de la famille le lendemain, 9 octobre.»

«Manuel Valls a beau jeu de décréter que les Roms ne veulent pas s'intégrer, alors même qu'il les pourchasse jusque dans les écoles»

Le Parti de gauche, dans un communiqué

Contacté ce mardi, le collège André-Malraux n'a pas souhaité faire de commentaires. Le maire de Levier n'était quant à lui pas joignable. L'affaire fait en tout cas réagir: le Parti de gauche a fustigé ce mardi la «politique inhumaine» du ministre de l'Intérieur. «Manuel Valls a beau jeu de décréter que les Roms ne veulent pas s'intégrer, alors même qu'il les pourchasse jusque dans les écoles. La politique inhumaine conduite par Manuel Valls est une honte pour la France», s'est insurgé le PG dans un communiqué, estimant que «la lepénisation des esprits a décidément pris ses quartiers Place Beauvau».

Jean-Jacques Boy, de RESF, lui , évoque l'avenir de la famille Dibrani: «On a tenté de rassurer les enfants en leur disant qu'ils iraient à l'école au Kosovo. Mais l'école pour eux, là-bas, c'est hors de question, ils sont trop discriminés».

LE FIGARO - 15/10/13

Commentaires

  • Voilà du cinéma à la Valls. Notre Gazeur en chef croit ainsi se faire de la publicité à bon compte et faire venir au PS les voix du FN.

  • Les romanichels viennent on ne sait d'où, certains pensent à une origine hindoue, peu importe, nous n'avons pas à recevoir SANS NOTRE AVIS, tous les voleurs, cambrioleurs, destructeurs de tous les pays.
    Cette roms n'a pas été invitée par un referendum Français, ni elle ni les maghrébins et autres trublions que l'on croirait sélectionnés pour leurs nuisances.
    La guerre civile est au bout de ces monstruosités.
    Les grandes âmes pleureuses, pleurnicheuses nous emm....t, nous voulons notre Patrie Libre, entre nous, comme toute Nation normale.

  • Le mur de Berlin était au fond la meilleure des barrières! On a ouvert la brèche vers l' "Eldorado" !

  • inhumain et choquer !! avec ces mots les guignols de profs et autres idiots utiles de RESF , pensent ils sérieusement que le bon peuple va se rouler par terre ou pleurer dans ses chaumières . . .!!
    que nenni. . .!!!
    salutations.

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