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La résistance au quotidien des pêcheurs de Gaza

 

Tribune libre Résistance

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Selon un vieux proverbe, on ne manque jamais de ressources dans une ville côtière. Si on peut souvent en vérifier la justesse, il ne s’applique pourtant pas à Gaza. Ses pêcheurs n’ont aucun contrôle de leurs eaux territoriales et peuvent à tout moment être privés du fruit de leur travail et de leurs bateaux. Il leur arrive même parfois d’être privés du droit de sortir en mer pour assurer leur propre subsistance.

Les pêcheurs de Gaza ne peuvent pas dépasser la limite de six miles nautiques, même si les eaux sous souveraineté palestinienne vont bien plus loin. Ceux qui s’aventurent au-delà de la limite maritime imposée par Israël courent le risque d’être pris pour cible. Depuis le 1er janvier 2012, soixante-cinq incidents de ce type ont été signalés.

Initialement fixée à vingt miles par les accords d’Oslo, la zone de pêche octroyée par Israël aux pêcheurs de Gaza s’est réduite comme une peu de chagrin. Elle a depuis été progressivement restreinte. De douze miles en 2002, elle est passée à six en 2006 pour atteindre à peine trois miles à la suite de l’opération « Plomb durci », en décembre 2008 et janvier 2009. En novembre 2012, un cessez-le-feu a été signé, dont les termes ont ramené la limite à six miles marins à partir de la bande de Gaza. Si cette décision constitue pour beaucoup un soulagement, les pêcheurs, dont la survie au-jour-le-jour dépend de leurs prises quotidiennes, se demandent combien de temps cette nouvelle limite sera maintenue. D’ailleurs Israël, pourtant signataire, renâcle à respecter les termes du cessez-le-feu. On compte aujourd’hui jusqu’à 265 violations du côté israélien.

Les pêcheurs sont ainsi régulièrement arrêtés et voient leurs bateaux et leur équipement souvent confisqués. Il est important de noter que les pêcheurs se trouvent dans l’obligation de contester chaque jour la limite imposée par Israël. « Tout le poisson de la zone des six miles sera très rapidement pêché. Afin de pouvoir pêcher correctement, nous devons utiliser des filets, ce qui signifie que nous devons pêcher entre sept et douze miles nautiques des côtes », explique Zakaria Bakr, un pêcheur originaire de la ville de Gaza.

Les navires militaires israéliens, selon l’Union des pêcheurs de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, patrouillent en mer, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, sous prétexte d’assurer la sécurité et la lutte contre le trafic d’armes. Selon les rapports du Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR), des centaines de bateaux de pêche palestiniens ont été endommagés depuis novembre 2012 et plus de 4.000 pêcheurs ont souffert de la pauvreté parce qu’ils se sont vu refuser le ravitaillement en carburant de leurs bateaux.

Il est nécessaire de rappeler que plus de 75.000 personnes dépendent de la pêche pour assurer leur survie. Mais les conditions imposées par l’occupation a conduit à une détérioration significative des conditions de vie de ces familles tout en sapant les bases de l’économie palestinienne.

Selon certains analystes politiques, ces attaques contre la bande de Gaza seraient directement liées à la possession et au contrôle des réserves stratégiques de gaz en mer. De vastes réserves de gaz ont en effet été découvertes en 2002 au large du littoral de Gaza, et le gouvernement de Tel-Aviv a bien l’intention d’en être le seul bénéficiaire, et ce en violation flagrante de la résolution 3005 de l’ONU qui déclare clairement que toutes les ressources naturelles de la bande de Gaza devraient tomber sous le contrôle de ses habitants.

« En 2013, sur 26 résolutions de l’ONU, Israël a été condamné 22 fois ! », s’étonne le JSS News fondé par Jonathan-Simon Sellem. Ce dernier a visiblement une indignation sélective et surtout un argument imparable : il avait ainsi taxé la sénatrice Goy-Chavent d’antisémitisme pour avoir voulu étiqueter les viandes issues de l’abattage rituel. Le mot est lâché et il est cousu de fil blanc. Mais le chantage qu’on nous impose ne repose sur aucune analyse sérieuse. Ne serait-il rien d’autre qu’une forme de chantage moral et intellectuel par lequel on voudrait empêcher tous ceux qui voudraient ouvrir le dossier israélo-arabe pour l’examiner avec un minimum d’objectivité ? Il y a, dans l’argumentation utilisée à ce propos, trop de mauvaise foi pour qu’on puisse rejeter cette hypothèse.

L’impunité des gouvernements israéliens n’est-il pas le principal facteur de la prolongation des problèmes du Proche-Orient ? Personne ne peut sérieusement penser que la négation de l’existence palestinienne en terre de Palestine et la politique de l’État juif basée sur l’arrogance, le fait accompli et l’humiliation quotidienne, puissent durer éternellement. Deux siècles après le début de la sortie du ghetto, les sionistes en ont créé un nouveau, hermétique, avec un vrai mur. On sait fort heureusement qu’il aura un jour une fin.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/

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