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Centenaire2014 : Dominique Venner, Le Choc de l’Histoire. Extrait

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Cinq minutes avant l'attentat

L’attentat de Sarajevo est l’assassinat perpétré le 28 juin 1914, contre l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois, et son épouse la duchesse de Hohenberg[1], par le nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip[2], membre du groupe Jeune Bosnie (Mlada Bosna). Cet événement est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale qui eut pour conséquence la défaite, la chute et le démembrement des Empires Russe, Austro-Hongrois, Allemand et Ottoman. (Wikipédia)

 

 

24/11/2013 – 15h30
PARIS (NOVOpress) – Culture et histoire : dans le cadre du centenaire de l’année 1914, Novopress offre à ses lecteurs ce dimanche un extrait du Choc de l’histoire, passionnant livre d’entretiens de l’historien Dominique Venner, publié aux éditions Via Romana en août 2011.

P.L. – Dans Le Siècle de 1914, vous proposez une synthèse historique qui a renouvelé tous vos travaux, et offre une interprétation inédite de l’histoire européenne au XXème siècle. Pouvez-vous la résumer ?

D.V. – Ce livre offre une explication des causes et des conséquences de 1914. Il propose une analyse fouillée des grands mouvements révolutionnaires et des conflits majeurs du XXème siècle. Il recèle des méditations multiples sur l’histoire, la politique et leurs grands acteurs. Mais il commence d’abord par une description inédite de l’ancien ordre européen, moderne et performant d’avant 1914. Un ordre que la Grande Guerre a détruit. Sur ses décombres et de la guerre elle-même surgirent quatre grands systèmes idéologiques incarnés par quatre figures principales, le président américain Wilson, Lénine, Mussolini et Hitler. Ces idéologies se sont superposées aux conflits classiques des puissances, et ont aggravé les luttes sans merci qui ont occupé une grande partie du siècle.

 

P.L. – Revenons sur votre description du monde européen d’avant 1914. Un monde en forme, dites-vous, à la fois traditionnel et très moderne. Cela signifie-t-il qu’à l’époque l’alliance était possible en Europe entre les univers apparemment antinomiques de la tradition et de la modernité ?

D.V. – On oublie généralement qu’avant 1914, hormis la France où le système républicain ne fonctionnait pas très bien, toutes les grandes puissances européennes étaient des monarchies appuyées sur des noblesses actives et modernes. Les performances économiques du Reich allemand étaient même si inquiétantes pour l’Angleterre, qu’elles furent l’une des causes de la guerre.

P.L. – Vous venez d’évoquer la noblesse. Quel était son rôle dans l’Europe d’avant 1914 ?

D.V. –Sans faire dans l’angélisme, on constate que la noblesse n’était pas seulement liée à la naissance, mais aussi au mérite, ce qui impliquait un renouvellement constant, mais aussi la transmission d’une éthique du service et une ascèse de la tenue. La fonction de la noblesse, quand elle est digne de ce nom, est de commander et de protéger, mais aussi d’offrir à toute la société un modèle vivant d’humanité supérieure, à la façon des héros d’Homère pour la Grèce antique. C’était très visible en Grande-Bretagne avant 1914. La haute aristocratie des lords et la gentry constituaient un milieu formateur et un réservoir d’élites politiques et sociales d’une grande ouverture d’esprit, comme le montre par exemple, au début du siècle, la création originale et féconde du mouvement de jeunesse des scouts par le général Lord Baden Powell. En Allemagne et en Prusse, la permanence de la noblesse reposait bien entendu sur la richesse foncière, mais aussi sur la ferme éducation de générations successives qui avaient intériorisé une éthique du devoir inscrite dans l’inconscient. En 1914 et jusqu’à la fin de la guerre, à de rares exceptions près, la bourgeoisie allemande était acquise aux valeurs de la noblesse prussienne et de l’Etat autoritaire, où un pouvoir ferme, indépendant des intérêts particuliers et des classes, veillait au bien commun. Par la voix de Thomas Mann, de Max Weber, d’Oswald Spengler, du théologien Ernst Troelsch ou de l’historien Friedrich Meinecke, les intellectuels allemands affirmèrent jusqu’en 1918 que la liberté ne se conçoit qu’associée au devoir, que service et dignité humaine ne s’opposent pas.

(…)

Dominique Venner, Le Choc de l’histoire (Via Romana, 08/2011). Acheter en ligne sur Europa Diffusion

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