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Marne - Le bijoutier en garde à vue après avoir abattu un braqueur

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Un bijoutier du centre ville de Sézanne (Marne) a fait feu sur un agresseur venu le ce jeudi après-midi vers 16h30. Le malfaiteur a fait irruption, une arme à la main, dans le magasin où se trouvaient le commerçant et son épouse. Le bijoutier de 54 ans a alors répliqué avec un pistolet de calibre 9 mm, tirant à quatre reprises.

A 16h30 «un malfaiteur est entré dans la boutique et a demandé à ce qu'on lui montre des bijoux», a déclaré le procureur, Christian de Rocquigny.

 

 

Jugeant l'homme «pas très clair», le bijoutier «est probablement descendu avec une arme» et a tiré «à quatre reprises avec son pistolet automatique de calibre 9 mm», a poursuivi le magistrat, précisant que le était muni d'un gomme cogne.

Un ou deux complices attendaient dehors

Lors des coups de feu, «un ou deux malfaiteurs attendaient dehors et ont pris la fuite en voiture», et étaient recherchés par les gendarmes de la section de recherches de Reims, qui ont déclenché le plan Epervier. Blessé, le malfaiteur «s'est effondré devant la bijouterie» après en être sorti «en titubant», laissant «tomber son arme, écartée par un passant qui a donné un coup de pied dedans», a indiqué le procureur. «Il est sur place à 17h35, malgré la tentative de réanimation des pompiers», a-t-il ajouté.

Sur son corps, le médecin légiste a constaté «quatre entrées et sorties de balles 9 mm, correspondant à l'arme du bijoutier, trois sur l'avant et une sur le côté», a encore dit Christian de Rocquigny. Une autopsie doit avoir lieu vendredi.

Placé en garde en vue à la gendarmerie de Sézanne, le bijoutier a été entendu par les enquêteurs, tout comme sa femme en qualité de témoin.

Déjà victime d'un braquage

La bijouterie est située dans une rue commerçante du centre-ville de Sézanne, localité de 5500 habitants située à 80 km au sud de Reims et décrite par son maire Philippe Bonnotte comme «tranquille».

D'après Foucauld Toulemonde, poissonnier à Sézanne, «c'est la deuxième fois que le bijoutier se faisait braquer, la première fois c'était il y a six mois». Le procureur a également indiqué qu'il semblait que le bijoutier avait été victime d'une attaque «dans des circonstances comparables». «Ils avaient refait à fond la bijouterie il y a trois quatre mois, elle est toute neuve. Ils avaient investi dans des caméras, un sas de sécurité. Ils s'étaient mis à la page», selon Foucauld Toulemonde.

Le bijoutier, propriétaire de sa boutique, et qui vit à Sézanne depuis «cinq six ans», selon le poissonnier, est un «tireur de cible», qui «fréquente le stand de tir». Depuis le précédent braquage, «sa femme était traumatisée, vraiment heurtée. Elle avait beaucoup de mal à s'en remettre», a souligné Foucauld Toulemonde.

Des pages de soutien sur Facebook

Le procureur a indiqué que l'attaque de ce jeudi «a éventuellement un lien» avec une tentative de braquage qui a eu lieu un peu plus tôt, à 14h30 à Vitry-le-François, à 65 km à l'est, contre un local du Crédit agricole.

L'affaire de Sézanne rappelle celle survenue en septembre à Nice lorsqu'un autre bijoutier, Stephan Turk, avait tué un des braqueurs qui venaient de le dévaliser lors de sa fuite en scooter. Stephan Turk a été mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique.

La question de la légitime défense avait été posée, et une partie de l'opinion avait alors pris fait et cause pour le bijoutier, jugé victime d'une insécurité grandissante, alors qu'il avait déjà été victime d'un vol à la disqueuse en 2012. Dès jeudi, des appels étaient lancés sur Facebook à soutenir le bijoutier de Sézanne.

L'union de la bijouterie-horlogerie UDH a «déploré l'affaire de Sézanne et rappelé qu'elle demandait aux pouvoirs publics des aides pour financer l'installation d'une surveillance vidéo dans (les bijouteries) pour qu'on puisse filmer ce genre de choses».

 

LeParisien.fr

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