Le ministre de l'Intérieur condamne dans Le Parisien «un antisémite et un raciste» qui «ne fait plus rire personne». Il dit vouloir «tout faire» pour interdire les spectacles de Dieudonné et appelle à une «prise de conscience collective».
Dieudonné est allé «trop loin, ça suffit». Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls réaffirme ce samedi, dans Le Parisien, son intention d'interdire ses spectacles, prétextes selon lui à «une campagne d'antisémitisme et de racisme».
«Une nouvelle limite, extrêmement grave, a été franchie», souligne le ministre de l'Intérieur, qui se dit écoeuré par les propos «antisémites et racistes» de Dieudonné envers les journalistes Frédéric Haziza et Patrick Cohen. «Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage», déclare Dieudonné dans un de ses spectacles, récemment filmé en caméra cachée par France 2.
«Un seuil a été franchi», estime Manuel Valls, qui dénonçait déjà en août dernier «les insultes et la calomnies» de Dieudonné et de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral.
Cette fois, pour Manuel Valls, le risque de trouble à l'ordre public lors des spectacles «existe». Il dit vouloir «tout faire» pour interdire les futures représentations. «Je vais adresser une instruction aux préfets. À l'occasion de chaque spectacle, ils devront apprécier si le risque de trouble est caractérisé et justifie d'interdire la représentation».
L'annonce du ministre de l'intérieur intervient dans un contexte de regain de tension autour du cas Dieudonné. L'humoriste a décidé à la mi-décembre de porter plainte contre le président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), Alain Jakubowicz, qui associait le geste de la «quenelle» qu'il a popularisé «au salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah». Un geste repris par des centaines de personnes sur Internet, sans qu'ils en connaissent toujours la portée.
Mercredi dernier, le Parc Astérix présentait ses excuses après que deux employés, déguisés en personnages du parc, ont été photographiés faisant une «quenelle».
«Depuis longtemps, Dieudonné n'est plus un comique et sa démarche ne relève plus de la création, attaque Manuel Valls. Pour tout dire, il ne fait plus rire personne. Ses spectacles sont devenus des réunions politiques où il déverse sa haine». Face à ce qu'il qualifie de «nouvel antisémitisme», le ministre espère une «prise de conscience collective». «Ceux qui sortent de son spectacle en faisant semblant de ne pas comprendre les propos antisémites dits à mots couverts ne peuvent plus dire qu'ils ne savent pas», prévient-il.
Les «affinités perfides» du FN pour Dieudonné
Pointant du doigt des «affinités perfides», Manuel Valls déplore dans Le Parisien que «les propos de Dieudonné ne choquent pas le Front national alors qu'ils devraient choquer tous les républicains». «C'est bien la preuve, s'il en fallait une, que le FN est un parti d'extrême droite», ajoute le ministre. Il cible Florian Philippot, vice-président du Front national, qui reflète selon lui «la complaisance de la famille Le Pen à l'égard de Dieudonné».
Commentaires
une bonne occasion pour Valls de dénoncer le FN comme parti-d,extrème-droite .!!!
salutations.
parvus, oui, mais les gens (et les plus jeunes) commençent à en avoir sérieusement marre!!!