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Entretien avec Renaud Camus

 

Le concept de Français est devenu une fiction qui n’est plus tenable

Le 25 février 2014

Selon une enquête “Génération quoi ?”, initiée par France Télévisions, 46 % des 18-34 ans ne font plus confiance aux politiques (qu’ils trouvent corrompus et pour qui gauche et droite se valent). C’est inquiétant ?

Non, c’est assez rassurant sur le bon sens des sondés. La caste politique est un des groupes les plus déculturés, décivilisés, désélitisés de la société française. Elle est noyée dans la société du spectacle ou plus exactement du show-business et se confond avec elle, à un rang inférieur à celui des “artistes”. Rien n’est plus instructif à cet égard que de voir qui épouse qui, qui prend où ses maîtresses et ses amants, qui passe avec qui les fêtes de fin d’année. Après la présidence Jean Clavier, voici la présidence Gérard Jugnot. Pendant ce temps-là ces gens s’occupent (mal) de petites misères tandis que survient dans un silence imposé la plus formidable commotion de toute notre histoire, le Grand Remplacement.

Un tiers des 210.000 répondants envisagent que des emplois puissent être réservés aux Français. Cela vous étonne ?

Oui. Un tiers ça n’est pas beaucoup. D’autant que “Français”, ça ne veut absolument plus rien dire. La distinction entre Français et étrangers n’a plus aucun sens, elle ne sert plus qu’à dissimuler ce qui survient et à permettre aux sociologues de cour, si l’on peut risquer le pléonasme, de soutenir sans rire et même sans mentir qu’il y a de moins en moins d’étrangers — naturellement, puisqu’ils sont tous “français” ! Ils votent socialo-remplaciste avant de voter islamo-remplaçant, Union racaille, Mouvement slamiste, Fédération colonialiste, Rassemblement pour l’exploitation de la conquête. Le moment-clef de mon procès, vendredi dernier, fut celui où l’un de mes témoins, un jeune professeur d’origine marocaine mais français jusqu’au bout des ongles, lui, et même patriote, déclencha la fureur haineuse de l’avocat du Mrap pour avoir décrit ce qu’était sa réalité quotidienne en banlieue parisienne, à savoir que ses élèves rient quand il se déclare français, jugent qu’il est un traître s’il se reconnaît attaché à la patrie française, parlent des Français comme d’un groupe étranger et méprisable, estiment que dans dix ou quinze ans la France sera musulmane et voient la conquête en cours comme un juste dédommagement pour l’ancienne colonisation. Le concept de Français est devenu une fiction qui n’est plus tenable.

François Hollande a annoncé le transfert au Panthéon de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Faites-vous partie de ceux qui, comme Régis Debray, trouvent ces nominations trop policées, trop politiquement correctes ?

Germaine Tillion, au moment de la dite “affaire Camus”, il y a quatorze ans, est de ceux qui se sont acharnés contre moi, à l’aveugle, de confiance, en parfaite méconnaissance du dossier. J’imagine qu’elle ouvre grand la porte du Panthéon à Bernard-Henri Lévy, Josyane Savigneau ou Edwy Plenel. En revanche j’ai un peu connu Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui était une femme admirable. Aucune objection à Pierre Brossolette, certes. Jean Zay a beaucoup à se faire pardonner, mais beaucoup pour se faire pardonner.

Comment s’est passé votre procès vendredi dernier ? (Et quand le jugement sera-t-il rendu ?)

Cela dépend si on l’envisage du point de vue judiciaire ou du point de vue politique. Judiciairement, je n’ai pas la moindre idée de l’issue possible — le jugement doit être rendu le 3 avril. Je tiens tout de même à dire que le déroulement de la (très longue) audience faisait pleinement honneur à la justice : formalisme, politesse, pleine liberté à chacun de s’exprimer. Politiquement, il me semble que notre camp a pu marquer des points. L’adversaire remplaciste est enfermé dans des fictions verbeuses dont il est évident qu’elles ne tiennent plus debout. Pour les lecteurs que cela intéresserait, je me permets de donner deux liens où ils trouveront plus de détails : l’un à un article de L’Express, l’autre à mon propre journal.

BOULEVARD VOLTAIRE

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