Sur son blog de campagne, le candidat Rassemblement Bleu Marine se répand sur la présence de Roms dans le VIe arrondissement de Paris, et se demande ce que peut faire le ministre de l'Intérieur, «à part concentrer ces populations étrangères dans des camps».
Qu'a vraiment voulu dire Paul-Marie Coûteaux, tête de liste FN-Rassemblement Bleu Marine dans le VIe arrondissement de Paris en évoquant dans son blog de campagne la «concentration» de Roms dans des «camps»? Repérée par l'Agence France Presse, la petite phrase datée du 25 février a rapidement été démentie par l'intéressé qui plaide l'incompréhension de ses écrits.
Sur son blog, le candidat Rassemblement Bleu Marine évoque à de nombreuses reprises la présence de Roms dans son arrondissement. Il qualifie leur présence «d'invasion», de «lèpre» qui porte atteinte à «l'ordre esthétique» de ce quartier huppé de Paris. «Du fait que des familles entières s'installent au milieu de nos rues avec leurs bouts de lits rouillés, leurs matelas, leurs cabas, de cette saleté et des épidémies qu'elle ne manquera pas de provoquer (...), nul ne se sent responsable.» Cette situation «témoigne jusqu'à la caricature de l'irresponsabilité générale, et corrélativement de l'abandon complet de la dignité nationale», écrit-il.
«Il n'y a pas un endroit dans ce texte où je demande la construction de camps»
«Mais que peut faire M. le ministre de l'Intérieur - à part concentrer ces populations étrangères dans des camps, où la vie serait sans doute si peu conforme à ce qu'elles escomptaient du voyage qu'elles préféreraient déguerpir d'un territoire aussi inhospitalier?», poursuit-il. «Mais ce courageux ministre, s'il l'était, irait sans doute à l'encontre des oukases bruxellois, de la Cour européenne des Droits de l'homme, de tout l'attirail dit européen, sans compter de la catholicité et du Pape en personne, et ne songe pas à de telles extrémités.»
Interrogé par l'AFP sur ces propos, Paul-Marie Coûteaux explique «qu'il n'y a pas un endroit dans ce texte où je demande la construction de camps, de barbelés. C'est une forme interrogative: ‘que peut faire ce ministre?'».
Le candidat affirme qu'il est «catholique romain, [il] ne met pas des gens dans des camps, ça ne se fait plus depuis longtemps». Il dit avoir exprimé sur son blog son «regret que toute solution légale (ne soit) pas possible. La solution légale serait d'avoir d'urgence une réunion européenne pour avoir une suspension générale de l'application de Schengen».
LE FIGARO 03 03 14