Actuellement en escale dans le Grand port maritime de Marseille, le destroyer américain USS Arleigh Burke présente la particularité d'être commandé par une femme
Actuellement en escale dans le Grand port maritime de Marseille, le destroyer américain USS Arleigh Burke présente la particularité d'être commandé par une femme : le commander (capitaine de frégate) Camille G. Flaherty. Celle-ci a accordé une interview exclusive à La Provence.
Est-ce votre première visite dans la cité phocéenne et comment la ville est-elle perçue dans l'US Navy ?
Camille G. Flaherty : Le bateau y est déjà venu en 2010 mais pour moi et mon équipage, c'est une grande première. Il y a environ quatre mois, quand notre état-major nous a informé que nous allions faire escale à Marseille, tout le monde à bord était en effervescence car nos chefs nous ont décrit la ville comme chargée d'histoire et d'une très grande richesse culturelle. Vous imaginez l'effet qu'une telle annonce a pu produire sur des marins dont la plupart n'avaient encore jamais quitté les États-Unis.
Quelle est la raison de cette escale en France et à Marseille en particulier ?
C.G.-F. : Nous avons quitté notre port d'attache il y a déjà deux semaines et l'équipage a travaillé sans discontinuer durant tout ce temps. De telles pauses lui permettent de se reposer, se détendre et connaître de nouvelles expériences de vie. Marseille est une escale très prisée de la Navy. Elle est également l'occasion de renforcer notre coopération militaire avec la France, en particulier avec la Marine nationale.
Combien de temps va durer ce déploiement et où votre navire sera-t-il positionné ?
C.G.-F. : Nos sorties durent généralement entre 6 et 10 mois. Pour celle-ci, nous prévoyons d'aller dans le golfe arabo-persique. L'USS Arleigh Burke permet d'effectuer plusieurs missions très différentes comme l'appui-feu de troupes au sol au moyen de notre artillerie, la lutte contre les trafics illicites et la piraterie, la défense antimissile ou la frappe en profondeur d'objectifs terrestres au moyen de nos missiles de croisière Tomahawk. Nous faisons également appliquer les sanctions ou les embargos décidés par l'ONU.
Cette escale se déroule dans un contexte international particulier, avec pour la première fois depuis longtemps une vive tension Est-Ouest et une crise située à proximité de votre zone de patrouille. Est-ce que cela se ressent sur l'organisation de votre escale marseillaise ?
C.G.-F. : Nous n'avons pas reçu à ce jour de consignes spécifiques liées à cette situation. Nous appliquons donc nos règles d'escale habituelles. L'équipage travaille une journée à bord et dispose ensuite de deux journées de temps libre. Il peut se rendre où bon lui semble pourvu que chacun regagne le bord chaque soir.
Pourquoi avoir choisi ce métier de marin et quel a été votre parcours jusqu'à ce commandement ?
C.G.-F. : Je n'avais pas de lien particulier avec la marine mais je voulais servir mon pays et avoir une vie dont l'horizon soit le plus large possible. J'ai d'abord passé un bac scientifique spécialité "océanologie" puis un master en ingénierie mécanique spécialisé en propulsion nucléaire avant d'intégrer l'académie navale en 1995. J'ai ensuite servi à bord d'une frégate, d'un croiseur et d'un porte-avions. Je commande l'USS Arleigh Burke depuis le mois de novembre 2013.
Combien de femmes occupent de tels postes dans la Navy ?
C.G.-F. : Nous sommes actuellement une petite douzaine. En fait, nous sommes la première génération qui accède à ces postes depuis la loi de 1993 qui a autorisé les femmes à servir à bord de navires de combat. Les premières ont débuté leur cursus l'année suivante. Et comme il faut environ vingt ans pour accéder à un commandement, il semble que je sois dans les temps...
L'USS Arleigh Burke a été précédemment confié à une femme mais l'expérience a tourné court. Elle a été relevée de son commandement, officiellement parce que la Navy n'avait plus confiance en elle. Est-ce plus compliqué pour une femme de s'affirmer dans la marine américaine ?
C.G.-F. : Ce n'est pas une question de sexe. Ce que nous faisons est un travail difficile, complexe, avec de grosses responsabilités, et cela que l'on soit un homme ou une femme. Mais nous y avons été très bien préparés dans le cadre de notre formation et de nos commandements successifs. Alors normalement, les choses doivent bien se passer.
Retrouvez le diaporama du destroyer américain USS Arleigh Burke sur LaProvence.com.
Commentaires
Comme cette interview est sympatiquement aseptisée, c'est magnifique, tout va pour le mieux ... le contraste avec le dessin dessous est proprement saisissant.
@ Décée: contraste volontaire, je ne le nierai pas! J'essaie de ne pas "empiler" les notes les unes sur autres, mais de les faire se répondre quand c'est possible!
Merci d'avoir remarqué le contraste.
Ce que les Américains disent de Marseille qu'ils ont bombardée sans pitié est aussi assez saisissant pour moi...
@ Gaelle : les etasuniens et autres "alliés" pourraient etre (a-demi) charmés également par Toulon dont la destruction fut encore plus catastrophique que les dommages de Marseille. Il ne nous reste que les anciennes photos de la pittoresque vieille ville, des rues ombragées de platanes, des quartiers pour flaner du temps des félibres ... notre Provence volée.
J'emploie a dessein le terme étasuniens plutot qu' américains. La distinction revient a C.X. Durand, auteur que j'ai déja cité, qui a fort bien analysé le tour de passe-passe qui consiste a s'arroger et a monopoliser surtout, le nom d'un triple continent (Canada, Amérique Centrale, Amérique du Sud), pour un seul pays dont la surface nèst probablement qu'a peine le tiers du tout.
Et puisque "qui connait le secret des mots connait le secret des choses", on observera que le terme de "destroyer" (qui détruit) est infiniment plus couvrant dans l'horreur que sa traduction francaise plus "ciblée" : contre-torpilleur. On comprend l'intention, la guerre étant certes horrible de quelque coté qu'elle vienne.
@Décée,
La précision sur "étatsuniens" est pertinente. Il va de soi également que lorsqu'on évoque les "Américains", ce n'est pas du peuple américain qu'il s'agit, mais de la caste dirigeante de ce pays et de ceux qui soutiennent sa politique criminelle.
@ Décée: Toulon... comme vous évoquez bien son souvenir... cette Provence qu'on nous a volée et qu'on ne revoit plus qu'en pays de nostalgie... Déjà que je n'aurais que trop tendance au rêve, à la nostalgie, le seul mot de Toulon a déclenché en moi la vision de choses qu'on ne reverra plus... Mon père avait été dans sa jeunesse officier de marine basé à Toulon... Il m'en parlait... Ma mère allait l'y rejoindre... Puis ce fut la guerre.
Au fond, les Etats-Unis n'ont pas de nom qui leur soit propre. Ils n'ont que ceux de leurs états. Noms indiens pour la plupart, très beaux.
Vous allez peut-être trouver cela curieux, mais je n'ai jamais eu envie d'aller aux Etats-Unis: c'est l'est et le nord de l'Europe qui m'attirait. J'aurais aimé monter dans l'Orient-Express... rouler vers ces grandes plaines, ces steppes...
cette jeune femme le sait -elle au moins que Marseille fut bombardée pendant la deuxième guerre mondiale?? son état-major passe peut-être sous silence ces faits d,histoire !!
il faudrait connaître l,état d,esprit des équipages , qui ont visité ou déambulé dans cette ville , ils doivent trouver piquant l,exotisme et le reste . . .!!
salutations.
Gaelle,
L'Orient Express, j'en reve aussi..
Mais les paysages sont beaux aux US... le Grand Canyon, il faut le voir une fois.. J'ai bien aime aussi la Sonoma Valley et le souvenir de Jack London avec La Vallee de la Lune, en Californie... Par contre San Francisco ne m'a pas emballee.
http://fr.photos.com/images-photo/vall%C3%A9e-de-sonoma
@ Dirk : les "Américains", ton com est juste pour ce qui concerne les forum mais n'infirme pas le mien en général.
Amitiés.
@ parvus, si Camille O'Flaherty le sait, et c'est bien possible, elle pense que son pays l'a fait pour le BIEN! Elle-même , une femme, étant aux commandes d'un "destructeur"... Elle sait aussi les crimes de guerre des Bush père et fils en IRAK! Mais elle s'est engagée dans la Navy... Tant mieux pour elle si elle n'a pas de problèmes de conscience, ou simplement du dégoût...
Gaelle , fort possible alors , mais le sentiment patriotique est assez poussé chez nombre de citoyens (es) Américains , donc je ne pense pas qu,elle doit avoir beaucoup d,état d,âme à servir son pays , pour elle la cause est entendue , car elle est juste , le reste n,étant que dommages collatéraux . .!!
salutations.
Que Camille sache que l'argent de Judas ne la rendra pas heureuse !
Mais elle a sans doute le cerveau déjà talmudisé.