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La Crimée se sépare de l’Ukraine. Et alors ?

 

Aux États-Unis, tout le monde n’applaudit pas des deux mains aux anathèmes lancés et aux menaces de sanctions décrétées par Barack Obama pour punir Moscou, après l’adhésion de la République de Crimée à la Fédération de Russie. Pour Ron Paul, figure de proue de la non-ingérence et du parti libertarien, les postures de matamore de Barack Obama ne sont pas seulement vaines, elles discréditent Washington.

| Houston (Etats-Unis) | 21 mars 2014
  
 
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Ron Paul est un farouche défenseur des libertés individuelles et un opposant résolu à la politique d’ingérence des États-Unis dans les affaires des autres États. Il s’est notamment opposé aux bombardements de la Serbie en 1999, aux interventions armées en Irak en 2003, en Libye en 2011, et aux menaces d’intervention contre la Syrie en 2012. Partisan du libertarianisme, Ron Paul préconise un État fédéral au rôle limité, de faibles impôts, des marchés libres, une politique étrangère de non-ingérence, et le retour à une politique monétaire basée sur l’étalon or.

Les habitants de la Crimée viennent de prendre en mains leur avenir en se prononçant au suffrage universel sur les deux options qui s’offraient à eux : conserver le statut de région autonome de l’Ukraine ou rejoindre la Fédération de Russie. Ce faisant, ils ont emboîté le pas à toute une série de pays et de régions qui cherchent à s’affranchir d’un État dominateur qui les étouffe et qui reste sourd à leurs revendications. L’Écosse, la Catalogne et Venise se sont récemment jointes à ce cortège. On n’entend guère parler de ces trois là qui mènent tranquillement leur affaire alors que le vote massif des habitants de la République autonome de Crimée pour le rattachement à la Fédération de Russie a soulevé une tempête : les dirigeants des États-Unis et de l’Union européenne se sont répandus en invectives et l’Otan s’est approchée du déclenchement d’une confrontation armée avec la Russie, comme au plus fort de la Guerre froide, une situation inédite depuis lors.

Ceci vaut-il cela ?

Ceux qui condamnent le vote organisé par la Crimée pour décider de son avenir se plaisent à souligner l’illégalité du référendum. Le droit à l’auto-détermination des peuples est pourtant l’un des principes fondateurs du droit international. L’article 1 de la Charte des Nations unies stipule clairement que la grande ambition de l’Onu est de promouvoir des relations de bon voisinage et d’amitié entre les nations, fondées sur l’égalité en droit et l’auto-détermination des peuples. Pourquoi les États-Unis se préoccupent-ils de la couleur du drapeau d’un territoire situé à des milliers de kilomètres de leurs frontières ?

Pour les détracteurs du référendum, l’occupation de la Crimée par les troupes russes est la preuve indéniable qu’il était impossible d’organiser un vote équitable. Où donc étaient ces esprits forts quand l’élection organisée sur le territoire de l’Irak, tout entier soumis à l’occupation militaire des États Unis, était saluée comme le « triomphe de la démocratie » ?

Les dirigeants états-uniens qui ont cru devoir soutenir le renversement anticonstitutionnel du gouvernement ukrainien feraient peut-être bien de réviser les leçons apprises sur le banc de l’école : cela leur permettrait de redécouvrir que la Constitution états-unienne interdit formellement à notre gouvernement de renverser des gouvernements étrangers ou encore de prendre un milliard de dollars aux contribuables pour rembourser les dettes contractées par l’Ukraine auprès de ses créanciers internationaux.

L’administration Obama a décidé d’appliquer des sanctions limitées à un groupe restreint de personnalités officielles de la Fédération de Russie et de la République de Crimée [1]. Il n’en reste pas moins que ni les États Unis, ni l’Union Européenne ne peuvent se permettre de prendre de réelles sanctions contre la Russie. Les bienfaits tirés de la globalisation des échanges commerciaux sont trop importants pour chacune des deux parties pour que soit pris le risque d’en obérer l’avenir.

On vient d’ailleurs d’assister au redressement des cours sur les marchés internationaux, après l’annonce que les sanctions garderaient pour l’instant une envergure très limitée. On sait bien, dans ces milieux, que les échanges et les accords économiques internationaux sont le chemin le plus sûr pour la paix et la prospérité. Espérons que les gouvernements auront la sagesse de suivre cette voie.

Traduction
Gérard Jeannesson

Source
USA Today (États-Unis)

Commentaires

  • Ron Paul nous rassure sur l'existence d'une voix de bon sens en Amérique. Quel dommage qu'il ait échoué aux dernières élections présidentielles ! Mais que pouvait-il faire devant le mur d'argent de l'AIPAC et des lobbies militaro-industriels qui ont partagé des sommes considérables entre l'ignoble va-t-en guerre Mc Cain et le symbole du métissage Obama ?
    En Amérique comme ailleurs, il y a le meilleur et le pire et Ron Paul fait partie des meilleurs !

  • Dirk, c'est bien pourquoi j'ai sauté sur cet article! - J'espère que Nelly l'aimera aussi!

  • On est heureux de lire ces déclarations de bon sens qui font honneur à son auteur : Ron Paul. Mais elles sont étouffées par les mondialistes au service des deux lobbies qui n’existent pas !

  • Ce à quoi on a assisté en Crimée est un raid d'un Etat sur un autre Etat dans la bonne tradition des raids regulierement realises en Russie comme en Ukraine par des oligarques contre des entreprises: vous voulez deposseder votre voisin ou votre concurrent d'un bien qui lui appartient (un appartement, une entreprise qu'il contrôle, une province), vous organisez une main basse physique sur le bien en question avec l'aide de malfrats que vous payez (des gros bras, des milices privées, une armee de petits hommes verts venus de nulle part) et vous organisez en parallèle un semblant de légitimation juridique de cette dépossession (un jugement d.un tribunal acheté déclarant que vous êtes le légitime propriétaire de ce bien, une attribution par un juge de ce bien au titre d'une garantie d'un crédit que vous avez octroyé via une banque que vous contrôlez et pour lequel vous vous êtes arrange pour qu'il y ait un défaut de paiement-via généralement la complicité de fonctionnaires des taxes ou des douanes qui auront bloqué les comptes de l'entreprise...; et dans le cas présent l'élection à huis clos sous la menace des armes par 10 députes presents d'un nouveau premier ministre en Crimée quand il en faut plus de 50, lequel demande dans la foulée un référendum illégal bâclé en 10 jours et organise à huis clos, la province étant coupée du monde en dehors de la propagande russe, référendum tellement truqué qu'il y a finalement 124% de nombre de votants par rapport à la population totale, ce qui veut dire un taux de participation de plus de 150% par rapport à la population résidente en âge de voter et alors même qu'environ 40% des électeurs potentiels ont boycotté le scrutin!

  • « Ce à quoi on a assisté en Crimée est un raid d'un Etat sur un autre Etat » : ce bandera dit n’importe quoi. Où a-t-il vu qu’un état, en l’occurrence la Russie, a effectué un raid sur un autre, c’est à dire la Crimée ? Il ne s’est pas renseigné sur ce qui s’est passé ? Il ne sait pas que c’est à Kiev, en Ukraine, qu’il y a eu un coup d’état que la Crimée, province autonome, ne pouvait supporter ? Voilà encore un bel exemple de désinformation, c’est à dire de bourrage de crâne !

  • @ Bandera: comment êtes-vous sûr de ces chiffres et pourcentages pour le référendum?

  • Bandera
    Vous ne faites que répéter - en en rajoutant - la propagande occidentale. Tous vos chiffres sont inventés, et même les médias occidentaux reconnaissent, en le déplorant, le soutien massif des Criméens à leur désir de retour à leur mère patrie. Le référendum en Ukraine s'est fait sous les projecteurs de la presse mondiale et fut un véritable plébiscite. Ceci n'est pas contestable, sauf à raconter n'importe quoi !
    Vous devriez vous informer sur l'appartenance historique, depuis Catherine II, de la Crimée à la Russie. Vous devriez surtout vous intéresser aux raisons géopolitiques profondes de soutien de l'Amérique et de ses valets de l'UE au coup d'état antidémocratique de Maïdan contre un pouvoir légal même si ce dernier était plus que critiquable. Ce but géopolitique est d'encercler et de contenir les grands ensembles continentaux et notamment le "heartland" russe. Poutine a réagi en grand homme d'état et n'avait pas le choix, la Crimée et sa façade portuaire étant par ailleurs géographiquement vitale !
    Nous avons fait pire en annexant Mayotte…suite à un référendum téléguidé de Paris !!!

  • Ron Paul , encore une bête noire pour le Système.!!
    salutations.

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