Un agriculteur surpris par deux hommes armés tire sur un voleur au fusil
Photo Philippe Bougan
Qu'espéraient-ils y dérober ? De l'argent liquide, des bijoux, une voiture ? Dans cette ferme familiale, où les producteurs vendent le fruit de leurs terres à la propriété, les malfaiteurs croyaient peut-être tomber sur le magot. Ils n'auront trouvé que le plomb d'un chef de famille sans doute affolé et déterminé à ne pas abandonner les siens à la violence et à la cupidité de deux braqueurs.
Vendredi soir un peu avant minuit, avenue de la gare, à la Ciotat, dans la ferme La Guillaumière (lire ci-dessous), plusieurs coups de feu ont retenti. Une arme automatique, puis les détonations d'un fusil. Celui de Robert, 48 ans, qui venait de toucher l'un des deux malfaiteurs, âgé de 28 ans, le blessant gravement. Son complice s'est enfui aussitôt. Hier, il était toujours recherché par la police.
La conclusion sanglante d'un braquage que les deux hommes avaient entrepris en s'introduisant dans le domaine en franchissant les clôtures. Mais lorsqu'ils s'étaient approchés, les chiens de l'agriculteur avaient donné l'alerte. Leurs aboiements inhabituels ont fait sortir le maître de la maison. À peine avait-il franchi le seuil de la porte qu'il était tombé sur les intrus, masqués, l'un des deux le menaçant avec une arme de poing automatique, approvisionnée.
Aussitôt, l'exploitant rentrait chez lui et fermait l'accès. Le braqueur tentait de forcer le passage, jusqu'à ce que les chiens se jettent à leur tour sur les voleurs. Celui qui tenait l'arme a alors ouvert le feu, à plusieurs reprises, sur les animaux. C'est à ce moment précis que le chef de famille, qui avait préalablement demandé à son épouse et ses deux enfants de se mettre à l'abri, qu'il est ressorti, un fusil de chasse à la main.
Il a tiré sur celui qui tenait le pistolet. Touché en pleine face, il s'est effondré. L'auteur du tir a alerté les secours, puis est venu en aide au blessé, très gravement atteint. La Sûreté départementale, saisie de l'enquête, a placé le père de famille en garde à vue afin de déterminer les circonstances précises du drame. Hier soir, le garçon était toujours dans un état très préoccupant à l'hôpital de la Timone. Encore un destin brisé et l'illustration tragique que le crime ne paye vraiment jamais.
"Eux, braqués, vous plaisantez..."
Des voisins et des clients abasourdis, n'en croyant pas leurs yeux, ni leurs oreilles. "Braqués, non, vous plaisantez..." La vieille dame qui s'approche du portail de la propriété Campagne La Guillaumière, gardée par les policiers a l'habitude de venir le samedi après-midi chercher des produits de la ferme, en vente directe. Quand on lui annonce que la famille d'agriculteurs s'est fait braquer dans la nuit, elle n'en revient pas. "Ce sont des gens très gentils. Les légumes de saison ne sont pas chers et cultivés sur leurs terres derrière chez eux. C'est pour cela que je viens régulièrement, pour la qualité." Ils seront plusieurs à rebrousser chemin en apprenant la nouvelle, tout en demandant s'ils ont été blessés...
Un voisin habitant la cité la Maurelle, de l'autre côte de la route, exprime, lui aussi, le même étonnement tout en regardant la police scientifique faire des prélèvements autour de la ferme. "Eux, braqués, mais pourquoi ? Ce sont des gens simples. J'achète des oeufs chez eux de temps en temps. Les prix sont bon marché. Je ne pense pas qu'ils doivent faire fortune avec leur production. Sûr, ils ne roulent pas sur l'or." Dans les immeubles, et dans les propriétés aux alentours, ils sont plusieurs à avoir entendu des sortes d'explosions dans la nuit, qu'ils ont pris pour des pétards, pas des coups de feu. Ces producteurs, c'est une famille plutôt connue à La Ciotat. C'est l'une des dernières exploitations où l'on cultive des légumes sur un terrain de 14 hectares qui longent l'avenue de la gare. Ils y sont installés depuis le début des années 1980. À cet emplacement, il y avait auparavant l'ancien vignoble d'une vieille famille ciotadenne, celle de l'armateur Cyprien Fabre.
Beaucoup de Ciotadens les connaissent aussi car ils sont présents sur le marché hebdomadaire, le mardi matin pour vendre leurs produits du terroir. Un petit étal qui permet d'écouler une bonne partie de la production. Une vie simple à travailler la terre dans une ferme traditionnelle, loin du clinquant de certaines villas ciotadennes.
LA PROVENCE - 20 04 14
Commentaires
En fonction de l'origine ethnique des malfaiteurs, la """Justice""" fera tout pour mettre en doute la légitime défense de ce brave agriculteur. Comme d'hab !
Une paisible famille (de travailleurs) brisée par des voyous !
Quelle tristesse!
Souhaitons qu'ils reçoivent de nombreux soutiens.Vu les commentaires,ils sont appréciés.
Beaucoup de peine pour cette petite famille,cela crève le coeur.
L'article de La Provence est bien écrit et rend compte avec une honnêteté certaine de ce qui s'est passé. Pourvu que la GAV soit vite levée...cela va dépendre de l'état de santé du .."malfaiteur" ...Mais,de toute façon,cette pauvre famille n'en a pas fini avec la "justice" !
En allant sur le site de La Provence,on y apprend (dans des commentaires,je crois) que la famille du voyou hospitalisé s'est massée devant l'hôpital de La Timone ....
La vie de ce pauvre homme,de sa famille,sa propriété,son travail sont perdus.
Quelle ignominie,quelle horreur !
Cette triste histoire rappellera à ceux qui l'ont vu le film intitulé "La horse" dans lequel Jean Gabin, fermier et patriarche, mettait en échec à coups de fusil une bande qui s'en prenait à sa ferme et à son bétail...
Malheureusement ici il ne s'agit plus de cinéma!
" eux braqués ", les voisins étonnés . . mais ces braves gens pensent ils donc vivre au pays des bisounours . .!!
pour ma part , je serai plutôt aller venu en aide à mes chiens qui ont essuyé les tirs des voleurs . .!!
salutations.