Photo Nicolas Vallauri
Pour son septième mandat, le leader du FN rejoint Strasbourg avec quatre colistiers. L'UMP chancelle, le PS est loin
À 86 ans, la locomotive frontiste entame donc un septième mandat européen sur une vague inédite, historique pour l'extrême droite. Il fait moins bien que sa fille Marine dans le Nord-Ouest (33,6 %) et que Florian Philippot dans l'Est (28,96 %), mais mieux que Bernard Monot dans le Centre (24,18 %) et Louis Aliot dans le Sud-Ouest (23,7 %), tous en tête dans leur circonscription.
Un raz-de-marée national
Un raz-de-marée national qui s'appuie dans la région sur un ancrage fort, historique, concrétisé par un groupe d'une vingtaine d'élus au conseil régional et la gestion d'un secteur de Marseille et sept villes aux municipales de mars, sur onze en France. Avec un tel score, les frontistes relèguent, comme dans une grande partie de l'Hexagone, leurs adversaires politiques sur des strapontins.
Jean-Marie Le Pen n'a pas manqué l'occasion, pour sa première déclaration hier soir, d'assimiler cette première à une sanction d'État, demandant la "dissolution de l'Assemblée nationale" et l'application d'une proportionnelle qui fait son miel européen. Et à laquelle seule l'UMP a fait mine de résister, la liste conduite par le Marseillais Renaud Muselier glanant 22,4 % des voix.
Les batailles intestines de l'UMP
Il découvrira l'Europe au côté de la Lyonnaise Françoise Grossetête qui avait conduit la liste en 2009, l'emportant avec 29,34 % des bulletins. Un écart de sept points qui se traduira par la perte sèche de deux eurodéputés. Seul le maire de Chambéry (Savoie) Michel Dantin complètera la délégation. L'UMP paie, ici comme ailleurs, un discours de campagne plus anti-Hollande que pro-européen, ainsi que ses batailles intestines.
Le Parti socialiste emmené par Vincent Peillon, lui, s'effondre dans les mêmes proportions qu'en 2009, sauvant de justesse, avec 11,87 % des voix, son deuxième siège dévolu à la Lyonnaise Sylvie Guillaume. Un score encore pire que les 14,5 % d'il y a cinq ans, très loin des 28,6 % obtenus par Michel Rocard en 2004. Une gifle prévisible pour l'ex-ministre de l'Éducation nationale dans un contexte national très négatif pour la gauche.
Dans la lignée des municipales. Payant, eux, leurs divisions nationales et régionales, les écologistes qui avaient placé trois des leurs en 2009, coupent, avec un résultat de 9,6 %, leur total en deux et ne laissent que la Drômoise Michèle Rivasi à Strasbourg. Pour le Front de gauche, la soirée a été très longue. Élue en 2009 avec 5,9 %, Marie-Christine Vergiat résiste à 5,96% et sera reconduite.
Le treizième siège revient au centre droit, la Marseillaise Sylvie Goulard, tête de liste UDI-MoDem, gardant, avec 8,3% des suffrages exprimés, le siège qu'elle avait glané en 2009 dans l'Ouest. Et récupérant la place occupée ici par Jean-Luc Bennahmias (MoDem). Mais c'était avant que cet homme de gauche ne se fâche avec François Bayrou aux municipales. Une guéguerre interne de plus dans un paysage politique particulièrement déchiré. Et qui explique aussi un taux d'abstention de 57,03 %, toujours au-dessus de la moyenne nationale (56,85 %).
La Provence
Commentaires
A 85 ans, la locomotive, même si elle n'est plus tout à fait en tête, fume toujours, et devance ses rivales dans sa circonscription! Bravo!
Bravo JMLP ! Et bravo aussi à tous les militants FN de la région !
J'ai eu le bonheur de voter pour le Menhir !
@ téléphobe: nous vivons alors dans la même grande région Sud-Est!
Ma fille m'a dit qu'aujourd'hui tout était très, très calme dans le métro de Marseille... et dans les rues aussi...
@Gaëlle : en effet; nous vivons même dans la région PACA. J'ai été très heureux pour lui qu'il soit en tête ici dans le sud-est, le jour de la fin du festival de Kahn ;o)