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UMP : le Jour des longs couteaux

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Le 28 mai 2014
Qu’est-ce donc que ce parti, qu’est-ce que ces hommes dont les noms apparaissent plus souvent dans la chronique judiciaire que dans la rubrique politique ?
         

Faut-il y voir, comme on n’aurait pas manqué de le faire au Moyen Âge, la main et le jugement de Dieu ou, plus banalement, l’illustration, somme toute morale, du vieil adage, si souvent démenti, selon lequel un bien mal acquis ne profite jamais ? Quoi qu’il en soit, la démission – ou plutôt l’éviction – de Jean-François Copé de ce fauteuil présidentiel qu’il avait décroché à la force des dents au terme d’une compétition déloyale et faussée ne saurait tirer des larmes qu’à des crocodiles et à Mme Nadine Morano. Voilà au moins une chose, dira le bon sens populaire, que l’aigle déplumé de Meaux n’aura pas volée, et François Fillon peut savourer une légitime vengeance qui a eu tout le temps de refroidir depuis les heures brûlantes de novembre 2012.

Hier encore tout-puissant exécuteur des hautes et des basses œuvres de l’UMP, directeur de cabinet de Copé et tout juste élu au Parlement européen, mais soudain précipité du Capitole bruxellois au bas de la Roche tarpéienne, la tête basse, des sanglots dans la voix et les larmes aux yeux, Jérôme le pathétique a craché le morceau, et quel morceau ! Plus de dix millions d’euros de fausses factures ont donc financé les débordements financiers d’un Nicolas Sarkozy prêt à tout, et d’abord à violer la loi pour gagner la partie. Quelque soin qu’ait mis ce fidèle serviteur d’une mauvaise cause à tout prendre sur lui, qui peut croire que le président-candidat et celui qui, secrétaire général de l’UMP, contrôlait déjà l’appareil du parti, aient pu ignorer les manœuvres frauduleuses auxquelles recourait l’un de leurs plus proches collaborateurs, qui peut croire qu’ils n’aient pas connu, autorisé et couvert des malversations qui étaient obligatoirement soumises à la signature de quatre hauts responsables du mouvement ? L’UMP, si opulente qu’elle soit, le serait-elle au point de n’être pas à quelques millions près ?

Bien que M. Copé ait eu la lâcheté de livrer en pâture deux de ses lieutenants, dont M. Lavrilleux, dans l’espoir de se tirer d’un mauvais pas, le bureau politique de l’UMP, en tout cas, n’a pas retenu en sa faveur le principe de la présomption d’innocence. Tout le monde n’est pas Juppé, et l’on peut douter que le futur ex-président de l’UMP ( à partir du 15 juin) ait la force d’âme de l’ancien Premier ministre et accepte de se sacrifier sans mot dire pour couvrir le très probable donneur d’ordre que tout désigne et dont le nom n’est pas seulement sur toutes les lèvres mais s’étale désormais à la une de tous les journaux.

S’il s’avérait, en dépit du fait que les protagonistes de cette affaire ont vraisemblablement laissé un minimum de traces et ont eu tout le temps de faire le ménage, que Nicolas Sarkozy a effectivement et frauduleusement bénéficié en 2012 des sommes considérables qui ont transité par une société de communication plus que complaisante, complice, on ne pourrait que saluer l’extraordinaire culot d’un homme qui a laissé l’année suivante l’UMP faire appel à la générosité de ses militants, pauvres jobards, pour combler le trou qu’il avait lui-même causé.

Venant après trop d’affaires, réglées ou encore pendantes, mal ou pas du tout éclaircies, auxquelles son nom a été mêlé, ce nouveau scandale est sans doute le scandale de trop. Non seulement parce qu’il constitue une nouvelle atteinte à ce qu’il reste de son honorabilité, mais surtout parce que le calendrier judiciaire risque d’interférer avec le calendrier politique et qu’on ne voit pas comment
M. Sarkozy pourrait se porter à nouveau candidat sans avoir été définitivement blanchi ou confondu.

Qu’est-ce donc que ce parti, qu’est-ce que ces hommes dont les noms apparaissent plus souvent dans la chronique judiciaire que dans la rubrique politique et dont les agissements salissent la démocratie, éclaboussent la République et démoralisent les citoyens ? Il y a décidément quelque chose de pourri, et ce n’est pas au royaume de Danemark.

Dominique JAMET

BOULEVARD VOLTAIRE

Commentaires

  • Pas possible ! C'est une raffarinade ;o)

  • Dominique Jamet aurait pu aussi titrer son article "Le jour des seconds couteaux"... Quoiqu'il en soit, il est incontestable que Mr Jamet sait manier la plume!

    Encore un mot à propos de Mr D. Jamet. On l'a connu journaliste au droitisant "Quotidien de Paris" dans les années 80, puis soutien de Mitterrand en 1995, et désormais ex-candidat de Dupont-Aignan aux élections européennes! Cet homme de plume finira par nous donner le tournis! Manifestement, s'il sait manier la plume, la sagesse de son frère aîné Alain Jamet inamovible soutien de Jean-Marie Le Pen depuis les années 50, lui fait quelque peu défaut...

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