Une caution de 50 000 €, l'interdiction de se rendre à son cabinet, d'exercer sa profession et de rencontrer les protagonistes du dossier : le strict contrôle judiciaire auquel est soumis l'avocat marseillais, Maître Antoine Béraud, depuis jeudi, sur décision du juge des libertés et de la détention, ne satisfait pas le parquet de Marseille.
À l'issue de la mise en examen de l'avocat pour des faits de "corruption active et d'escroquerie en bande organisée", le parquet avait requis un mandat de dépôt. N'ayant pas été suivi dans ses réquisitions, il a, hier, interjeté appel de cette décision, réclamant qu'il soit placé en détention provisoire. "Ce sont des faits financiers pour lesquels il n'y a aucun risque de déperdition de preuve", a réagi, surpris, Maître Perez, un des conseillers de l'avocat. "Par ailleurs, son sort professionnel est entre les mains du conseil de l'Ordre. La détention provisoire n'a aucun intérêt dans ce dossier".
Un des deux inspecteurs des impôts mis en cause devrait comparaître à ses côtés devant la chambre de l'instruction dans les prochains jours. Le parquet conteste aussi sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Pour l'heure, une seule personne a été écrouée dans ce dossier, Patrick Sitbon, le gérant de la bijouterie Bornand, située rue Paradis. La justice cherche à savoir d'où proviennent les 450 000 € retrouvés dans le coffre de la bijouterie et pourquoi ils n'ont pas été déclarés aux impôts.
La Provence